Publié le 20 Apr 2015 - 16:26
EXPLOITATION CLANDESTINE DE BOIS À KAFFRINE

35 délinquants mis aux arrêts en 2014

 

La région de Kaffrine est une zone fermée à l’exploitation de bois. Mais malgré cette interdiction, les populations s’activent clandestinement à cette pratique. C’est pourquoi le service régional des Eaux et Forêts a arrêté, au cours de l’année 2014, 35 malfaiteurs dont 19 Sénégalais et 16 Guinéens de Conakry.

 

Le service régional des Eaux et Forêts de Kaffrine mène la vie dure aux exploitants clandestins de bois. Au cours de l’année 2014, 35 délinquants ‘’ont été appréhendés, jugés et condamnés à des peines d’emprisonnement fermes’’, a informé l’inspecteur régional des Eaux et Forêts de Kaffrine. Il s’agit de 19 Sénégalais et 16 Guinéens de Conakry qui ont été arrêtés par les services du commandant Mamadou Sow. D’après ce dernier, qui  a fait pour EnQuête le bilan de 2014 lors de la visite économique du chef de l’Etat à Kaffrine, depuis que le service régional des Eaux et Forêts a été implanté dans le Ndoucoumane, ces hommes ont opposé une lutte farouche contre l’exploitation clandestine. Et aujourd’hui, ajoute-t-il : ‘’La peur est dans le camp des délinquants.’’ ‘’Je ne dirai pas qu’on l’a enrayé à 100%, mais on est arrivé avec notre stratégie à lutter contre cette exploitation clandestine’’, se félicite-t-il.

Depuis plusieurs années, la région de Kaffrine est fermée à l’exploitation. Ce qui fait qu’elle est aujourd’hui l’un des derniers bastions de forêts, avec un ‘’domaine classé’’ constitué de ‘’11 forêts classées et de 2 réserves sylvopastorales qui couvrent une superficie totale de 241 850 ha, soit un taux de classement régional par rapport à la superficie globale de la région de 20,36%’’. En plus, il y a aussi, selon Mamadou Sow, le ‘’domaine protégé’’ qui également est appelé ‘’zone de terroir’’ géré directement par les collectivités locales. Ce domaine compte 19 forêts communautaires sur une superficie totale de 175 000 ha. Avant cette interdiction, les gens exploitaient régulièrement le bois à Kaffrine comme cela se fait dans les régions de Tambacounda et de Kolda, aime à rappeler l’inspecteur régional des Eaux et Forêts. A l’époque, la pression était tellement forte que les forêts à Kaffrine commençaient à se dégrader. C’est pourquoi, dit-il : ‘’l’Etat a jugé nécessaire d’interdire l’exploitation pour que le massif de Kaffrine puisse se reconstituer.’’

Toutefois, cette interdiction ne décourage pas pour autant les fraudeurs. L’exploitation clandestine continue toujours parce que ‘’c’est ancré dans les habitudes des populations. Mais, reconnaît le commandant, cela a sensiblement baissé’’. Ainsi, en 2014, les hommes du commandant Mamadou Sow ont tiré comme ‘’recettes contentieuses’’ de cette exploitation clandestine 35 millions 452 250 F et 28 millions 601 720 F pour les recettes domaniales. En dépit de tout cela, le service régional de Kaffrine fait face à une ‘’insuffisance de moyens humains et logistiques’’. Le commandant Sow reconnaît que l’Etat en est conscient et s’emploie même à recruter des agents. Ce qui fait que cette année, le service régional des Eaux et Forêts de Kaffrine a bénéficié du renfort de 38 nouveaux agents, mais aussi de moyens technologiques.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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