Publié le 7 Jan 2014 - 22:35
EXPLOITATION D’ENFANT A LA MENDICITÉ ET CBV

L’imam des Parcelles Assainies Unité 18 risque 2 ans de prison

 

Si le tribunal des flagrants délits de Dakar suit le parquet, l’imam de la mosquée de l’Unité 18 des Parcelles Assainies passera les deux prochaines années derrière les barreaux.

 

Lorsque le jeune O. Niang s’est présenté à Thioro Kassé, en pleurs, avec des cicatrices au dos, la dame, poussée par l’instinct maternel, s’est empressée de le conduire à la police. Elle pensait bien faire et croyait que le gamin était victime de maltraitance de la part d’un marabout véreux.

D’autant que  le petit garçon lui avait dit que son marabout lui ferait sa fête s’il n’apportait pas la pitance journalière de 400 francs Cfa. Hier, la dame a regretté son acte. Car, le marabout en question n’est autre que le grand-père de l’enfant et par ailleurs imam de la mosquée de l’Unité 18 des Parcelles Assainies. En plus, le prévenu, âgé de 67 ans, marié à 4 épouses et père de 20 enfants, encourt deux ans de prison ferme pour exploitation de la mendicité et coups et blessures volontaires.

Des faits que l’imam a niés avec véhémence. ‘’Depuis 1977, je tiens des daara et je n’ai jamais eu de problème. Je veille à l’éducation des enfants, en leur apprenant le Coran’’, a précisé d’emblée le sexagénaire. ‘’O. Niang est le fils de mon fils. Quand son père est parti au Saloum pour cultiver les champs, il a commencé à fuguer. J’ai demandé à son grand frère A. Niang de le corriger, car il passait la nuit en dehors du daara’’, a ajouté le prévenu.

Selon ses dires, son petit-fils ne fait pas partie des talibés et mendiait à son insu. Pour tenter de sauver son père d’une condamnation, le père de la victime a soutenu que le prévenu ‘’ne ferait jamais de mal à son fils’’. Or, le grand frère de la victime, M. Niang, a tenté d’enfoncer son grand-père. Il a laissé entendre que le prévenu exigeait des talibés une somme journalière de 400 F Cfa, à défaut, une correction les attendait. ‘’Cet argent était destiné à payer le loyer et la nourriture des enfants’’, a expliqué l’imam.

Ce qui constitue aux yeux de la représentante du parquet, Ndèye Kansou Camara, la preuve de la culpabilité du prévenu. ‘’Il réclamait une somme de 400 francs aux enfants et ils sont 70 talibés. Ce qui veut dire qu’il tirait profit de cette exploitation, à hauteur de 28 000 francs par jour, soit 868 000 francs par mois’’, a expliqué la parquetière dans son réquisitoire. La défense a plaidé la clémence, surtout que la partie civile s’est désistée. Délibéré le 8 janvier prochain.

FATOU SY

 

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