Publié le 27 Aug 2016 - 03:07
EXPLOITATION DES ABATS

Séras, ‘’le 5e quartier’’ de Ndimack

 

Pour avoir une vie meilleure, les ressortissants du Ndimack ont choisi les abats. Le témoin est passé de génération en génération.

 

Chez l’animal, il n’est pas exagéré de dire que tout est aujourd’hui utile, y compris ce qui jadis était destiné au dépotoir. Appelés également le 5e quartier par ceux qui s’y connaissent, la panse, les poumons, le foie, les pattes et la tête sont source d’emplois à la Sogas. Ces restes sont même une poule aux œufs d’or pour certains acteurs, notamment les ressortissants du village de Ndimack, situé dans l’arrondissement de Fissel Mbadane.

De père en fils, ces villageois en quête de  mieux-être dans la capitale ont trouvé leur destination : la Seras. L’exploitation du 5e quartier, appelé également abats, leur réussit bien. Ils ont même fini par en faire leur chasse-gardée. ‘’Nous nous passons le témoin de génération en génération. A vrai dire, lorsque nos parents ont compris que c’est un travail honnête où il y avait quelque chose à gagner, ils y ont orienté les jeunes’’, disent-ils en chœur. En d’autres termes, l’activité a fini par s’étendre au-delà des familles des précurseurs, c’est presque tout un village qui travaille ici. ‘’Comme c’est la solidarité qui prévaut chez nous autres villageois, nous préférons employer nos enfants et neveux qui n’ont pas de travail. Il y a aussi des femmes.  Ainsi, chaque famille au village a une source de revenus’’, se félicite le nommé Thilème.

 Cependant, malgré le succès de cette activité, il présente quelques risques, du fait des difficultés auxquelles les acteurs sont confrontés dans la conservation des produits.  ‘’Il est très facile de faire des pertes significatives. Contrairement aux pattes qui peuvent être gardées une semaine au frigo, les tripes traitées ne durent qu’une journée. Le lendemain de leur réception, on est dans l’obligation de les écouler rapidement pour qu’ils ne pourrissent pas’’, dit-il. Quant aux personnes chargées de nettoyer les tripes,  leur gain dépend de leur rapidité. Les abats n’attendent qu’à être traités.

 

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