Publié le 30 Jun 2015 - 22:45
EXPORTATION DE FARINE

Pourquoi la sous-région n’est plus une destination privilégiée ?

 

Le marché sénégalais est devenu très exigu pour les meuneries. Ces dernières se partagent même des ‘’miettes’’. Avec sa configuration actuelle, les industriels ne seront-ils pas obligés de se tourner vers les pays de la sous-région pour écouler leur production comme les y invite le Directeur du commerce intérieur Ousmane Mbaye. Cependant, cela ne paraît plus évident. La donne a complètement changé depuis plusieurs années, si l’on en croit le Directeur général adjoint de la NMA Sanders. ‘’Penser que le marché sou-régional est particulièrement intéressant, c’est peut-être oublier que les pays limitrophes aussi connaissent cette même saturation’’, informe Claude Demba Diop.

‘’Il y a une dizaine d’années de cela, le Sénégal pouvait exporter où il voulait, parce que dans  les pays limitrophes, il n’y avait presque pas d’industries meunières’’, explique son collègue meunier, Abibou Ndiaye Samb. A l’heure actuelle, tous les pays de la zone disposent d’industries meunières. La Gambie en a une. Le Mali, le pays le plus proche du Sénégal, avec un vaste marché, dispose désormais de 4 minoteries. Pourtant il y a de cela dix ans, ce pays ne disposait que d’une seule industrie s’activant dans la farine. La  République de Guinée Conakry, elle aussi, n’avait qu’une seule meunerie qui, selon Claude Demba Diop, avait même des difficultés pour fonctionner. Mais tout d’un coup, le marché s’est enrichi de 2 autres structures. ‘’Rien que la dernière unité couvrait les besoins de 900 tonnes du marché guinéen. Pour dire qu’il n’y a pas grand-chose à faire là-bas’’, explique M. Diop.

Le Burkina Faso était aussi une destination privilégiée des industriels sénégalais. Parce que le pays des hommes intègres ne disposait que d’une seule fabrique de farine qui ne fonctionnait que le soir. Mais le Directeur général adjoint de NMA renseigne que le propriétaire a modernisé son industrie en augmentant de 250 tonnes de production. En plus, ce pays a aussi enregistré l’arrivée d’une deuxième minoterie. ‘’Il n’y a plus aucune opportunité sur l’export’’, dit-il.

Le Sénégal a la meilleure farine de la sous-région

La Mauritanie, elle aussi, dispose d’une dizaine de minoteries, informe Abibou Ndiaye Samb de la Sedima. Le Niger était un des rares pays où il n’y avait pas de minoteries. Même le  Bénin  a aussi connu une période où le seul meunier qui était là-bas avait arrêté de fonctionner. Ce qui constituait une aubaine pour les exportateurs sénégalais. Mais cette dernière a repris ses activités. ‘’La sous-région est déjà dans une situation difficile bien que certains meuniers arrivent à placer la farine parce que quand même, le Sénégal a l’une des meilleures farines de la sous-région. Sur ce plan, nous avons fait beaucoup d’efforts qui justifient que nous sommes l’une des rares structures qui fassent de la farine complémentaire. Et dans la sous-région, on apprécie particulièrement la farine sénégalaise’’, dixit Claude Demba Diop. C’est donc grâce à la qualité de sa farine que le Sénégal continue encore à exporter quelques centaines de tonnes sur le marché de la sous-région.

 

 

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