Publié le 26 May 2017 - 23:20
EXPORTATION A TRAVERS l’AGOA

La sensibilisation des acteurs, une nécessité, selon l’Asepex

 

Fournir aux exportateurs sénégalais le maximum d’informations sur les opportunités qu’offre la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa), mise en place par le gouvernement américain, reste une nécessité. C’est ce qu’a soutenu mercredi Alioune Diop, le chargé du Centre de ressources Agoa au sein de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex).

 

En mai 2000, le gouvernement américain a promulgué la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa). L’objectif fixé est d’accroître le commerce et les investissements américains en l’Afrique subsaharienne. Cela, pour stimuler la croissance, encourager l’intégration économique et faciliter la participation de la zone à l’économie mondiale. Aujourd’hui, plus de 4 600 produits bénéficient du Système général de préférence (SGP). Quant à l’Agoa, il a permis à plus de 1 800 produits supplémentaires d’accéder au marché américain.

De son côté, le Sénégal a exporté vers les Etats-Unis, en 2015, des produits d’une valeur de 42,087 milliards de francs Cfa, selon les statistiques du West African Trade and Investment Hub (Trade Hub) de l’USAID. En effet, sur cette somme, les 9,323 milliards de F Cfa sont entrés en franchise de droit de douane, dans le cadre de l’Agoa et du SGP. Cependant, des produits éligibles à cet accord, estimés à environ 4,528 milliards de F Cfa, n’ont pas bénéficié de la franchise en douane. Dès lors, pour le développement des exportations des produits sénégalais sous Agoa, l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), avec la mise en place du Centre de ressources, a défini quatre axes stratégiques avec neuf projets.

Dans l’axe stratégique n°2, deux projets qui s’articulent essentiellement autour de la sensibilisation des acteurs ont été identifiés. ‘’On a montré que des produits auraient dû tirer profit de l’accord, mais malheureusement, pour des raisons de méconnaissance à l’initiative, ils n’ont pas pu le faire. C’est pourquoi on a misé sur la sensibilisation des acteurs sur ces opportunités pour le renforcement du système d’information économique, social et de veille sur le marché américain’’, a expliqué le chargé de Centre de l’Asepex, Alioune Diop, mercredi, lors d’un atelier sur les opportunités d’exportation pour les entreprises sénégalaises à travers l’Agoa.

Un plaidoyer pour le financement des projets

Pour le moment, a-t-il souligné, les entreprises sénégalaises n’ont pas suffisamment tiré profit de cette loi. ‘’Mais, cela ne veut pas pour autant dire qu’on n’exporte pas vers les Etats-Unis. Mais, on le fait dans le cadre du SGP qui offre presque les mêmes avantages préférentiels que l’Agoa. Par rapport à ces deux projets, le budget est de 70 millions de francs CFA’’, a-t-il précisé. L’accompagnement des entreprises sur le marché américain semble aussi être important, pour M. Diop. ‘’De façon globale, on s’est rendu compte que beaucoup qui viennent nous voir sollicitent des appuis financiers. La stratégie est là, mais des fois, des difficultés liées à la mobilisation budgétaire font qu’on est un peu coincé. L’Etat aussi n’a pas les moyens de la politique. Donc, c’est le moment aussi d’appeler nos partenaires américains à mettre encore davantage d’argent pour la réalisation de ces projets’’, a-t-il plaidé.

Pour sa part, le responsable du projet West African Trade and Investment Hub (Trade Hub) de l’USAID, Kara Diallo, a rappelé que pour qu’un produit sénégalais puisse bénéficier de l’Agoa, il faut d’abord qu’il soit sur la liste des produits bénéficiaires de l’accord. Aujourd’hui, elle est à 6 500 produits. ‘’La deuxième chose concerne les règles d’origine. A ce niveau, il y a trois éléments à prendre en compte. Pour les produits hors textile, il peut être entièrement obtenu. Cela veut dire que la matière première est déjà d’origine sénégalaise’’, a-t-il-dit. Il y a aussi possibilité d’importer la matière première. Sur ce point, a signalé M. Diallo, il y a une exigence de valeur ajoutée et cette dernière est de 35%. Pour les produits textiles, il faut que l’Etat mette en place un système de visa Agoa, ce qui est déjà fait au Sénégal. Cela, pour éviter que les pays qui ne sont pas bénéficiaires de l’accord, comme ceux asiatiques, déversent leurs tissus sur le marché sénégalais et qu’ils les réexportent vers les Etats-Unis, alors qu’ils ne bénéficient pas de l’Agoa.

Il faut noter que les produits éligibles sont, notamment, la mangue séchée, l’arachide, le manioc congelé, le tapioca, le fonio, le miel naturel, la cire d’abeille blanchie, le moringa, le piment, les sacs à main, les valises, les chaussures et les produits textiles. Et l’Agoa qui devait prendre fin en 2015 a été prolongée la même année, jusqu’en 2025.

MARIAMA DIEME