Publié le 3 Jan 2018 - 18:38
EXPOSITION AU MUSEE THEODORE MONOD

Malick Mbow ‘’réinvente’’ la peinture 

 

On a l’impression que c’est de la peinture, mais c’est plutôt du dessin. A travers le support informatique, Malick Mbow tente d’inventer une nouvelle voie qu’il appelle le ‘’peintisme’’. 

 

Grand architecte, Malick Mbow est aussi un esprit libre et imaginatif qui réinvente les personnes  à travers des portraits. Il est entre la photographie et la caricature, un art qu’il appelle ‘’peintisme’’. Il apporte un style propre à lui et donc nécessairement nouveau pour certains peintres. Du 22 décembre au 5 janvier, il expose ‘’Mur de portrait’’ au musée Théodore Monod. L’artiste travaille avec son ordinateur sans toucher à la souris, un don pour l’architecte. Selon l’auteur des ‘’Coups de griffes’’ du quotidien national ‘’Le Soleil’’, ce n’est pas de la peinture, ni de l’encre encore moins le chevalet qui permet à un peintre de faire un travail impressionnant. Tout peut se faire avec les nouvelles technologies.

Dans la grande salle du musée, sont accrochés de nombreux tableaux, des portraits d’hommes politiques, d’artistes, des religieux et des anonymes. Ses portraits laissent apparaitre les traits physiques les plus profonds qu’une photo ne peut ressortir. Pour lui, c’est juste comme un sculpteur à l’œuvre. Malick Mbow a juste besoin de moins de 30 minutes pour caricaturer une personne. ‘’Je n’ai plus besoin de trembler avec les pots de peinture, des pinceaux et autres pour faire mon travail. Aujourd’hui, je pense que les peintres peuvent vraiment utiliser les nouvelles technologies pour se libérer des pots de peinture et autres qui semblent encombrants’’, lance le dessinateur. Seulement, cette nouvelle manière de faire lui a pris 7 bonnes années pour enfin se retrouver avec les couleurs et arriver à respecter les normes. ‘’Ce qui a été difficile au début, c’est de trouver certaines couleurs et cela m’a pris 7 longues années pour s’approcher de l’objectif. Petit à petit, j’ai maitrisé la palette des couleurs pour faire mes sélections.  Il fallait que je  trouve des couleurs que moi seul peux composer’’, explique le porteur de projets de la Cour des comptes. 

L’inventeur du ‘’peintisme’’ se focalise sur le visage.  Sur ses toiles, on ne voit jamais de décor. Un choix qui fait la particularité de l’artiste. On peut y retrouver Donald Trump, Nelson Mandela, Macky Sall, Hilary Clinton, Johnny Hallyday, Shimon Peres, Mike Jagger dans plusieurs facettes différentes. On y retrouve de l’abstrait et du réel. Dans ses tableaux, il évite de traduire un sujet, mais l’interprète. ‘’A force de dessiner depuis 2010, je suis arrivé à faire des choses intéressantes. Quand vous regardez mes portraits, vous vous rapprochez de la réalité, alors que pour moi, quand on fait une photo, on traduit la personne. Mais quand un artiste fait un portrait, il interprète le sujet et c’est ce qui m’intéresse. C’est pourquoi les formes de mes portraits sont assez particulières’’, a-t-il laissé entendre.

L’exposition ‘’Mur de portrait’’ est une façon pour l’artiste de montrer, à travers sa plume et son crayon, qu’on peut faire autre chose que de montrer des personnes dans des situations impertinentes. Une  manière aussi pour Malick Mbow de montrer au monde que ‘’ce que fait ‘Charlie Hebdo’ ne l’intéresse pas. Il y a des limites dans la caricature’’. Son projet est de mettre un livre de 400 portraits pendant la biennale. 

 HABIBATOU WAGNE

 

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