Publié le 9 Aug 2017 - 14:47
EXPOSITION MUSEE THEODORE MONOD

La belle ‘’Jonction’’ des plasticiens

 

Depuis le 6 avril dernier, le musée d’art africain Théodore Monod reçoit une exposition d’une dizaine d’artistes venus d’horizons divers. Ils ont travaillé autour d’un projet dénommé ‘’Jonction’’.

 

Jonction d’artistes : C’est le titre d’un tableau signé Mamadou Ndiaye Thia, mais également le résumé de l’exposition qu’accueille actuellement le musée d’art africain Théodore Monod. Le visiteur fait face à l’œuvre de Thia en entrant dans la grande salle d’exhibition dudit musée. Une création qui donne une idée de ce qui suit : l’unité dans le travail. L’œuvre est d’ailleurs reprise par Moustapha Badiane à travers une toile aux couleurs gaies qui laissent imaginer l’atmosphère bon enfant dans laquelle ont travaillé les artistes participant à cette rencontre. Cette dernière est une initiative d’une artiste sénégalaise établie aux Usa, Maty Niang. Un workshop de trois jours a été organisé au cours duquel les artistes ont échangé et travaillé ensemble, d’où le titre du projet.

 Aussi, ‘’Jonction’’ est vue ici ‘’comme un pont entre différentes générations d’artistes, comme un lien entre patrimoine et création, entre culture et économie, comme une relation dynamique entre artistes établis au Sénégal et ceux de la diaspora, comme une union de prières pour ceux qui sont partis ‘’en nous laissant un héritage inestimable que chacun doit avoir la responsabilité de sauvegarder, de valoriser et de transmettre’’, informe une note de cette présentation.

Diverses générations d’artistes ont pris part aux travaux. Baye Mballo Kébé, Séa Diallo, Kan-Si, Henri Sagna Junior, Viyé Diba, Daouda Ndiaye, Moustapha Badiane, Papis Diop, Assane Sène, Seni Mbaye, etc., en voilà autant de noms que d’artistes de différentes époques.

En outre, si ces créateurs ont décidé de travailler ensemble, ce n’est pas pour faire plaisir à leur collègue. L’esprit de ce workshop est de rendre hommage aux artistes disparus. Dans ce travail, les participants y sont allés avec le cœur et l’esprit. Ainsi, on peut facilement se laisser subjuguer par le portrait de feu Ousmane Sow réalisé par Baye Mballo Kébé. De l’art de bout en bout. Le visage est réalisé avec des mots, un poème, un texte hommage, c’est selon. M. Kébé y décrit son défunt collègue, retrace son parcours et reproduit même l’une de ces plus célèbres œuvres : le logo du Dak’Art.

Une autre légende de la culture à qui un hommage est rendu dans cette exhibition, c’est Doudou Ndiaye Coumba Rose. A sa façon, Séni Mbaye célèbre leurs disparus. Sur la toile qu’il a réalisée, le visiteur peut lire : ‘’Fatiha et 11 likhlass.’’ Une prière musulmane dédiée aux morts.

Autant de manières de marquer estime et respect au passé, mais également autant de techniques à découvrir. En effet, les contributeurs proposent une balade entre la peinture abstraite, le figuratif, la sculpture sur bois et sur fer, le collage, la récupération ainsi que la photographie. Kan-Si est présent ici avec des photos numériques très bien travaillées et une approche artistique assez singulière. 

BIGUE BOB

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