Publié le 8 Sep 2017 - 14:46
EXPULSION DE KEMI SEBA, LE F CFA, LES ARRESTATIONS ARBITRAITRES…

Les activistes promettent une journée noire en Afrique, le 16 septembre

 

En conférence de presse hier, les membres de l’ONG Urgence Panafricaniste et de Y en a marre ont lancé une série d’actions pour annoncer ‘’le grand rassemblement du 16 septembre’’ prochain. Ce, pour lutter contre le F CFA, les arrestations arbitraires, la cherté de la vie, les promesses non tenues par l’Etat du Sénégal. ‘’Ce sera un cri de contestations de toutes les masses africaines’’, selon l’activiste et non moins compagnon de Kémi Séba, Hery Djethty.

 

Que le gouvernement sénégalais se le tienne pour dit ! Les activistes ne sont pas prêts à baisser les bras, suite à l’expulsion de leur ‘’frère de lutte’’ Kémi Séba. ‘’Ce qui est arrivé à Kémi ne doit pas nous arrêter. Cela nous a revigorés. Notre combat ne fait que commencer. Ce qui se passe au Sénégal, c’est une honte’’, a d’emblée déclaré Thiat du mouvement Y’en a marre.  Face à la presse, hier, au centre de Bopp, les membres de l’ONG Urgence panafricaniste, de Y’en a marre ainsi que des organisations de défense des droits humains ont lancé le plan d’actions contre toutes les ‘’mesures antidémocratiques’’ prises par l’Etat du Sénégal.

Ce faisant, un rassemblement est prévu le 16 septembre, à la Place de l’Obélisque. ‘’Ce jour-là, nous ferons signer à tout Sénégalais qui sera là-bas et cette signature, nous l’emmènerons à l’Ambassade de France pour leur dire qu’il y a des centaines de milliers de Sénégalais qui veulent qu’on ramène Kémi Séba’’, a déclaré le rappeur Thiat. Qui avance que les activistes veulent que cette manifestation soit le plus grand rassemblement que le Sénégal ait jamais connu.  Egalement, elle va être organisée pour lutter ‘’contre le F CFA, les arrestations arbitraires, la cherté de la vie, les promesses non tenues et contre tout ce que l’Etat du Sénégal est en train de faire’’.

Sur la tenue ou non de cette rencontre, le Y’en a marriste rassure : ‘’Notre demande est introduite en bonne et due forme et nous n’espérons pas que cela puisse être non autorisé.  De toute façon, ils ne peuvent pas nous l’interdire. C’est le peuple sénégalais qui va manifester son mécontentement et c’est un droit. Nous exigeons qu’on nous ramène un Africain sur le territoire africain.’’

Toutefois, des actions ont été entamées, depuis hier, pour vulgariser la date du 16. ‘’On ne dira pas c’est où, quand et comment. On va faire les choses intelligemment’’, soutiennent les activistes en chœur. Thiat explique : ‘’Il faut comprendre que nous sommes en face d’un Etat qui refuse toute chose ou toute organisation. Donc, nous devons avoir des garanties de nos autorisations pour pouvoir dévoiler les véritables plans d’actions.’’ Ce membre du groupe ‘’Keur-Gui’’ d’indiquer que tous les Africains seront mobilisés le 16 septembre et en contact avec tout ce qu’il y a comme mouvements sociaux sur tout le territoire africain ; ils seront de mèche avec eux. De plus, ils vont faire ‘’certainement’’ la caravane de l’Afrique pour ramener Kémi Séba de Dakar à Ouagadougou en passant par Niamey (Tchad) et Yamossoukro (Côte d’Ivoire).

Thiat de Y en a marre : ‘’Le Sénégal, pays de la Teranga, est devenu Sénégal pays de la terre non grata’’

Coordonnatrice du front contre le F CFA, Ndèye Nogaye Babel Sow a renseigné que l’expulsé leur a demandé de retenir trois mots que sont : force, honneur et surtout non-violence. ‘’On est tous choqués, mais qu’on fasse les combats avec force, honneur et non-violence. Et le Sénégal s’engage à ne laisser aucun répit à cette injustice qui est l’expulsion de Kémi Séba. Ce sont des contestations sur toutes les formes’’, a-t-elle souligné. Ami de Kémi Séba, Hery Djehty déroule : ‘’Le 16 septembre, c’est un cri de contestations de toutes les masses africaines, car nos dirigeants politiques se concertent en haut avec la France pour prendre des décisions sans se référer aux organisations, aux leaders de l’opposition à travers le jeu démocratique classique parlementaire.

Les Africains s’exprimeront à leur façon dans les rues, dans les réseaux sociaux pour dire ce qu’ils pensent du F CFA’’. Avant d’ajouter : ‘’Le samedi 19 août, Kémi Séba, lors d’une manifestation contre le F CFA, avait brûlé symboliquement un billet de 5 000 F CFA, symbole du colonialisme et de la servitude. Donc, on lui reproche des troubles à l’ordre public. Il faut que le gouvernement nous écoute.  Nous allons faire une démonstration de force. Il faut que la France ait peur.’’

Thiat d’ajouter : ‘’Le Sénégal, pays de la Teranga, est devenu un pays de la terre non grata.’’ ‘’On a expulsé des personnes à la demande de leur gouvernement, Kémi Séba a été expulsé à la demande de qui ? On veut être éclairé sur ce point. Pourquoi on ne l’a pas emmené au Bénin ? Nous allons mener nos investigations pour savoir si c’est sur ordonnance de la France ou non’’, a-t-il lancé. Avant de poursuivre : ‘’Le Sénégal n’est plus un pays de droit. Nous avons un régime autoritaire, frileux qui a peur de toute opposition. Il enferme ses potentiels adversaires, même un activiste qui n’aspire à aucune conquête de pouvoir. Nous sommes tous indignés et meurtris devant cette situation. La Sénégal est devenu la risée de tous les pays africains.’’

Par ailleurs, les activistes ont soutenu qu’ils ont entamé une procédure judiciaire avec leurs avocats par rapport à la déportation de leur frère de lutte.  

AWA FAYE

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