Publié le 14 Sep 2017 - 19:28
EXPULSION DE MOUVEMEMENTS DE DROITS CIVIQUES AMERICAINS DE LA MAURITANIE

L’IRA monte au créneau

 

Après l’expulsion de la délégation du mouvement des droits civiques américains en Mauritanie, l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) les a accueillis à Dakar. Les ressortissants mauritaniens comptent apporter leur soutien à ces mouvements pour dérouler correctement leur travail.

 

En conférence de presse, hier, les membres de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) ont dénoncé ‘‘les dérives du régime esclavagiste et raciste’’ de la République islamique de Mauritanie. Qui a pris la décision d’expulser du pays une délégation de mouvements de droits civiques américains. Birame Da Abeid, président de l’IRA, nie en bloc toutes les ‘‘accusations’’ du régime mauritanien. ‘‘Le pouvoir en place en Mauritanie est très mal placé pour donner des leçons de morale et de paix. Ils prétendent que ces organismes sont là pour créer de l’instabilité et éventrer l’Islam, ce qui est totalement faux’’, fulmine le futur candidat à l’élection présidentielle. Il dit ‘‘ne pas être intimidé’’ par les menaces des autorités qui, de manière ‘‘illégale et stupide’’, ont expulsé ces organisations.

IRA va défier le régime 

Da Abeid et ses partisans comptent défier le pouvoir politique aussi bien sur le plan national qu’international. Il compte ainsi se présenter à l’élection présidentielle de 2019 pour pouvoir mettre fin à ce qu’il appelle : un ‘‘régime esclavagiste et discriminatoire’’. Mais malgré tout, le combat se fera de manière démocratique et pacifique. ‘‘Nous n’avons jamais utilisé la violence. Nous ne le ferons jamais‘’, dit-il. Même si beaucoup de noirs sont victimes de la situation actuelle en Mauritanie. Il renseigne que des employés ont été virés, des personnes déportées, des élus persécutés et d’autres réduits en esclaves, tout simplement parce qu’ils sont noirs. Ces victimes ou leurs représentants sont venus exposer les souffrances dont ils ont fait objet. Les noirs, dit-on, sont victimes de viol pour les femmes, de châtiments corporels, de travaux forcés...

Me Assane Dioma Ndiaye dénonce le Sénégal

L’avocat des personnes déportées au Sénégal, Me Assane Dioma Ndiaye, déclare que ‘’c’est un devoir pour tout militant des droits humains de montrer sa solidarité et sa compassion à la population noire mauritanienne. Quand on vous dit que l’esclavage n’est pas aboli, ce n’est pas un rêve, car non loin du Sénégal, il y a des peuples qui sont maintenus dans un état d’esclavage. Ils subissent toutes sortes de mauvais traitements par l’entremise de leurs maîtres’’. Il met dans le même sac les Etats sénégalais et mauritaniens, car d’après lui, ‘‘le Sénégal a signé avec la Mauritanie des accords de réinsertion de ces personnes, mais ne les a jamais respectés. ‘‘Toutes ces personnes sont des apatrides et le Sénégal est en partie responsable de leur situation’’, fustige l’avocat. Pour régulariser leurs statuts, il compte attaquer l’Etat du Sénégal pour non-respect des engagements pris.  

CHEIKH DIOP

 

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