Publié le 12 Apr 2012 - 11:46
FACE-À-FACE YÉKINI/BALLA GAYE 2

Règlements de comptes au Rural Disson Blu

 

Les lutteurs ont encore frappé. La lutte frappe les esprits les plus élégants en commettant encore une fois des impairs, normaux en son sein, mais choquants dans une arène hôtelière, où l'on convoque plus souvent des intelligences raffinées que des muscles hypertrophiés. Après l'épisode thiessois où un des lutteurs avait convoqué de sinistres histoires de portes à lutter debout, voilà que lors du deuxième «farce à farce» opposant Yékini à Balla Gaye II, on a pu vérifier l'adage qu'on ne donne pas de confiture à des cochons.

 

 

Nous avions cru avoir atteint le sommet du ridicule lorsqu'on vit ce dimanche Lac de Guiers II faire deux «Rakkas» torse nu et bardé de gris-gris, sans que cela ne choque plus que ça les musulmans que nous sommes censés être, mais on n'avait encore pas atteint le paroxysme de la bêtise. Pensez-donc qu'après que Yékini est venu en nombre réduit au rendez-vous fixé par les sponsors, la horde de Balla Gaye 2 a tenu à envahir l'hôtel Radisson Blu, croyant être à l'école Manguiers, sous prétexte que c'est un endroit comme les autres, et que quoi qu'on en dise, ce garçon est hélas en train de bâtir sa bonne réputation sur sa mauvaise éducation.

 

 

Plutôt, il surfe sur des mauvais signaux de bad boy, envoyés à des gosses sans plus d'éducation, qui en font parole d'évangile. Transférer des coupe-coupe au cœur du Radisson et y déverser des substances soi-disant magiques relève franchement de la mauvaise éducation. Mais encore, il faut que les promoteurs cessent de vouloir rentabiliser leurs énormes et excessifs cachets en organisant dans de tels lieux des manifestations qui relèvent plus du cirque que du sport. Ou plutôt de la foire aux bestiaux. Préparer un buffet à des lutteurs pour qu'ils viennent le dévaster au lieu de le déguster, est l'image qui sied à notre lutte nationale qui a produit des icônes indignes de ce qu'il convient d'appeler le sport. Cela relève de la faute de goût. Appelons-les comme on veut sauf des sportifs.

 

 

On en vient à souhaiter qu'ils s'étripent à coups de couteaux et de coupe-coupe, mais surtout qu'ils ne se ratent pas, ça fera toujours quelques idiots de moins sur notre Sénégal dont tout le monde est en train de prier pour que ses citoyens acquièrent plus de respect et de responsabilité pour un changement que le monde nous souhaite sur le chemin de la renaissance. On est en train d'établir une théorie qui voudrait que la lutte avec frappe laisse des traces sur leurs déjà si petits cerveaux, mais aussi que ce milieu devienne le siège et le lieu favori de l'expression de la bêtise humaine.

 

Jean Pierre Corréa

 

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