Publié le 27 Jul 2016 - 19:52
FACE A ‘’L’INDIFFERENCE’’ DE ME SIDIKI KABA

Le Sytjust paralyse les tribunaux pour trois jours 

 

Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) n’en peut plus de ‘’l’indifférence’’ du ministre de la justice face à leurs préoccupations. C’est pourquoi, hier, ils ont décrété une grève de 72 heures.

 

La justice fonctionne au ralenti au Palais de justice Lat Dior, depuis hier. A la place de greffiers professionnels, des greffiers ad hoc ont siégé lors de certaines audiences, sans oublier que des justiciables venus chercher des documents administratifs sont rentrés bredouille. La situation risque de se reproduire aujourd’hui et demain et au niveau de toutes les juridictions du pays. Car le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a décrété une grève de 72 heures sur l’ensemble du territoire.

Le mouvement prend fin jeudi, mais les syndicalistes menacent de le reconduire, car ils disent n’en plus pouvoir de ‘’l’indifférence’’ du ministre de la justice. Etant donné que leur préavis de grève déposé sur la table du ministre de la Fonction publique a expiré le 24 juin dernier, les travailleurs de la justice ont décidé d’aller en grève. ‘’Les circonstances de cette expiration sont telles qu’elles ne laissent aux travailleurs de la justice aucune alternative autre que d’entrer en mouvement de grève pour défendre légitimement leurs intérêts matériels et moraux’’, a justifié le secrétaire général du Sytjust, Me El Hadj Ayé Boun Malick Diop, face à la presse hier.

 A l’en croire, lorsque leur plate-forme revendicative a été déposée le 13 juillet 2014 sur la table du Garde des Sceaux, des priorités ont été dégagées avec notamment la révision du statut et du plan de carrière des travailleurs, l’amélioration des rémunérations par l’octroi d’indemnités et de primes, l’élargissement de l’assiette du fonds commun. Ensuite, il a été élaboré, selon les syndicalistes, une méthode de travail consistant à impulser les réformes dans le double sens de moderniser la justice et d’améliorer les conditions tant sociales que professionnelles des travailleurs de la justice.

En d’autres termes précise le greffier, ‘’il s’agissait pour les deux parties de produire un package de projets de décrets et d’arrêtés qui prennent en compte dans leurs diverses dispositions, les revendications des travailleurs de la justice’’. Cependant, le Sytjust se désole que le ministre de la justice, qui s’était chargé de soumettre ces projets de décrets à la signature du président de la République, traîne les pieds en ce qui concerne la signature des projets d’arrêtés dont la responsabilité lui incombe. D’après le syndicaliste, le syndicat s’est même porté volontaire pour rédiger les drafts des projets devant servir de base de travail.

Et dès réception des textes (un lot de 8 projets de décrets et de 3 projets d’arrêtés), le ministre de la justice a procédé à leur ventilation entre les directions et services techniques de la chancellerie pour un travail de relecture et de polissage. ‘’Il ne restait que des signatures. Après un temps d’attente, le constat était que rien ne bougeait dans le sens attendu par le Sytjust’’, se désole Me Diop. Qui ajoute qu’à leur connaissance, jusqu’à ce jour, aucun de ces projets n’a fait l’objet d’une quelconque signature. Il a indiqué que malgré les multiples relances, leur tutelle n’a pas réagi. ‘’Vous conviendrez avec les travailleurs de la justice que cet état de fait nécessite de la part des travailleurs de la justice une réaction à la mesure de l’indifférence affichée par le ministre de la justice’’, pestent les syndicalistes. Selon eux, la grève, ‘’c’est l’occasion pour lancer un appel à tous les militants du Sytjust à une large mobilisation sur le plan national pour le triomphe de leurs idéaux et la satisfaction de leurs légitimes revendications’’.

FATOU SY

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