Publié le 28 Mar 2017 - 23:40
FARBA SENGHOR (EX-MEMBRE DU PDS)

‘’Le problème fondamental du Pds, c’est Karim Wade’’

 

C’est un Farba Senghor amer et déçu qui s’est confié à EnQuête. Pour déverser sa bile sur le fils de l’ancien président Wade. Et sur la direction actuelle du Parti démocratique sénégalais. Morceaux choisis !

 

Les raisons de son exclusion

‘’J’ignore la raison de mon exclusion du Parti démocratique sénégalais parce que je n’ai pas été convoqué. Je remercie le Président Abdoulaye Wade pour ce long compagnonnage. Nous avons partagé beaucoup de choses. Le problème fondamental du parti, c’est Karim Wade. Il est le malheur du pays et celui du Parti démocratique sénégalais. Depuis qu’il a commencé à mettre la main dans le fonctionnement de la formation politique en 2009, le président Abdoulaye Wade a perdu ses plus grands collaborateurs. Il a perdu de hauts fonctionnaires ainsi que de grands compagnons parce que Karim ne pouvait plus les supporter. Il les a fait exclure. Karim a ouvert la porte de l’opposition à nos adversaires. Depuis qu’il est sorti de prison, il met la main dans tout ce qui se fait dans le parti avec ses nombreux appels téléphoniques à certains responsables. Vous savez qu’on ne peut pas gouverner à travers les réseaux sociaux. Celui qui est dans un trou ne peut pas lancer des pierres à celui qui se trouve à l’extérieur. Karim Wade ne nous reproche rien mais il y a une bataille pour l’héritage du Pds. Il y a un groupe composé de Oumar  Sarr, de Me Amadou Sall et d’autres qui sont venus d’autres formations politiques, bref, des anciens ennemis du Président Wade qui veulent écarter des militants formés dans les écoles du Pape du Sopi pour prendre le pouvoir. Je pense que c’est une défaite du Président Abdoulaye Wade.’’

Reproches

‘’Ce qu’ils nous reprochent, c’est de reconnaître le parti et d’être en relation permanente avec les hauts responsables et ceux des fédérations, des militants résidant dans les villages. Une chose que les autres, surtout Oumar Sarr, méconnaissent. Il fallait trouver un bouc émissaire. C’est la raison pour laquelle, je suis exclu. Ils ont exclu Farba Senghor et Pape Samba Mboup, en laissant de hauts responsables tels que Aida Mbodji, Habib Sy, Serigne Fallou Mbaké de Touba… qui ont créé leurs mouvements et qui ont publiquement annoncé leurs candidatures aux prochaines élections. Je crois que s’il y a du fractionnisme, ce sont à ces gens-là qu’on doit le reprocher mais pas à Farba Senghor ou Pape Samba Mboup. Ils savent que le parti  risque de tomber entre nos mains parce que les autres sont incompétents.  Nous n’en  voulons pas au Président Wade parce qu’il est très âgé donc, il est manipulé par son fils qui est très méchant. J’ai passé plus de 40 ans avec son père ; on a travaillé à des heures tardives et sa maman venait nous servir du café. J’ai eu certes des privilèges dans ce compagnonnage mais j’ai également vécu des malheurs.’’  

Perspectives

‘’J’ai une ligne oppositionnelle. J’ai été évincé dans le cadre de la bataille pour l’héritage d’Abdoulaye Wade… Je ne sais pas dans quelle logique je me retrouverai demain mais tout ce que je sais, c’est que je ne renierai jamais l’héritage de Me Wade. D’ailleurs je ne lui reproche rien car il connaît les valeurs humaines mais malheureusement, avec son âge, à plus de 90 ans, il est très manipulable.’’

Le cas des autres responsables

‘’La seule personne qui  gêne,  c’est Farba Senghor, c’est lui qui  est dans le système. Les autres ne le sont pas ; le squelette du parti c’est moi. Je suis la colonne vertébrale du Pds, c’est différent des autres, ils ne sont pas à mon niveau. Le but était d’éliminer Farba Senghor, c’est un complot et rien d’autre. Aida Mbodji ne les gêne pas parce que moi je suis au cœur du parti.’’

Réaction de Wade

‘’Sa réaction est claire mais il ne peut rien faire. Abdoulaye Wade m’a récemment écrit une lettre mais j’ai constaté qu’elle était de Karim Wade à travers le style. Je connais le style d’Abdoulaye Wade. Il écrit comme un homme d’Etat ; son écriture est respectable, rien à voir avec les autres. J’ai beaucoup fait pour Karim Wade, j’ai été le premier à l’accueillir dans le parti mais on n’a pas la même éducation et c’est malheureux. On ne pouvait pas tourmenter le Président Wade en dénonçant les agissements de son fils qui datent de 2009. Je ne le ferai jamais. Je l’aurais blessé.  J’ai préféré garder mon mal en patience. Il y a d’autres responsables du parti qui sont victimes de Karim Wade, ils sont obligés de partir ou de rester chez eux. Je ne suis pas le seul.’’

Habibatou Traoré

 

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