Publié le 21 Jul 2015 - 14:49
FAUX ET USAGE DE FAUX, COMPLICITE ET TENTATIVE DE FRAUDE

8 faussaires risquent trois ans de prison 

 

Mamadou Ndiaye et sa bande risquent de passer de longs mois en prison. Le procureur du tribunal des flagrants délits a requis trois longues années derrière les barreaux, contre la bande spécialisée dans la falsification de certains documents administratifs.

 

Les fastidieux processus d’obtention d’actes d’état-civil sont le lit de nombreux trafics. Malgré les arrestations et les démantèlements de réseaux de trafic de faux actes d’état-civil, de nombreuses personnes s’y adonnent encore. Hier, le procureur a requis trois ans ferme de prison contre 10 présumés démarcheurs. L’agent judiciaire de l’Etat a demandé une amende d’un milliard F CFA.

En effet, il y a peu de temps, un avocat a présenté à la barre un extrait de naissance signé par le maire de Ndolndol qui s’est révélé être un faux. Une enquête a été diligentée pour faire la lumière. C’est ainsi que les forces de sécurité ont démantelé un réseau de faussaires qui avaient élu domicile au service d’hygiène de Dakar. Dans le bureau de Mamadou Ndiaye, les enquêteurs ont découvert des imprimés, des cachets, des timbres et autres outils de falsification. Lors de cette descente, les limiers sont arrivés au moment où Mamadou Ndiaye attendait des informations pour livrer un certificat de décès à un des prévenus, Moussa Marcel Diallo. Ce dernier dit l’avoir cherché pour sa deuxième épouse qui devait régler un problème en France.

Ensuite, huit autres personnes sont tombées dans les filets de la police, pour détention de faux documents, notamment des extraits de naissance, des certificats de mariage, de décès, avec des cachets de différents officiers. Parmi elles, le nommé Ahmed Aïdara faisait des démarches moyennant la somme de 5 mille F Cfa, tandis que Saliou Sall opérait contre la somme de 2 000 Francs Cfa.

‘’Depuis 2012 nous recevons des cachets fictifs’’

Tout ce beau monde a fait face au juge. Mais, seuls Mamadou Ndiaye et Alassane Seck (officier d’état-civil) ont reconnu leur culpabilité. Malick Sock, Mamadou Ba, Saliou Sarr, Marcel Diallo, Bocar Malick Sow, Mame Mbaye Diop et Diouldé Ba ont tous contesté les faits. Seulement, la bande a été enfoncée par le témoignage de Mamadou Diop, un officier d’état-civil. Il a dit au juge qu’il connaissait bel et bien Mamadou Ndiaye en tant que démarcheur. Mais, il ne savait pas qu’il disposait d’un bureau et qu’il se livrait à un trafic. ‘’Depuis 2012, nous recevons des cachets fictifs’’, a-t-il dit.

Puisqu’ils ont, en majorité, été trouvés avec des documents illégaux, l’agent judiciaire de l’Etat a estimé qu’il existait des éléments constants. Il a ajouté qu’aucun d’entre eux ne pouvait certifier que sa présence dans les lieux était fortuite. En fin de compte, il a demandé une condamnation assortie d’une amende d’un milliard de F Cfa, à l’exception de Marcel et de Saliou Sarr. Ces derniers, a-t-il dit, ont simplement eu la malchance d’être présents au moment de l’arrestation des faussaires.

Le procureur a lui considéré les faits extrêmement graves et régressifs pour la crédibilité des états-civils. Il a demandé deux ans dont six mois ferme pour Saliou Sarr et Moussa Marcel Diallo qui, dit-il, ont eu la malchance d’être présents au moment de l’arrestation ; et trois ans ferme pour les huit autres. L’affaire a été mise en délibéré. Les prévenus passeront encore une semaine en prison, avant d’être édifiés sur leur sort.

AMINATA FAYE (Stagiaire)    

 

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