Publié le 2 May 2017 - 20:53
FETE DU 1ER MAI

Les syndicalistes plaident pour l’unité syndicale

 

L’unité des centrales syndicales, reste aujourd’hui le défi à relever pour répondre efficacement aux préoccupations des travailleurs, selon le coordonnateur général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS) Mademba Sock. Il s’exprimait hier, lors de la marche des syndicats à l’occasion de la célébration de la fête du travail.

 

Des milliers de travailleurs du privé comme du public regroupés autour de centrales syndicales ont défilé de l’avenue Lamine Gueye à la Place de l’Indépendance en passant par le rond-point de Sandaga. Pancartes à la main avec les différentes doléances, en t-shirts et casques ou en tenue traditionnelle, ils ont marché aux côtés de leurs leaders syndicaux, accompagnés de tams-tams ou de musique pour commémorer cette journée qui leur est dédiée. Mais, au-delà de cette belle ambiance et des vuvuzela, le Coordonnateur général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS), Mademba Sock, a signalé que le défi de l’unité des centrales reste aujourd’hui, à relever au sein des organisations syndicales.

Cela, pour défendre efficacement les doléances de leurs camarades. ‘’La situation est de plus en plus préoccupante, à cause d’un climat économique difficile. Aujourd’hui, l’essentiel réside dans l’unité. Nous essayons de faire en sorte que l’unité des travailleurs puisse être préservée pour qu’ensemble, nous puissions construire un mouvement syndical fort à l’effet de répondre à leurs préoccupations’’, a préconisé le coordonnateur de l’UNSAS. Pour faire parvenir ces préoccupations au gouvernement, les syndicalistes rédigent chaque année, un cahier de doléances qu’ils remettent au chef de l’Etat. Par rapport à l’année dernière, Mademba Sock, a indiqué qu’il a des avancés notamment avec la fiscalité sur les salaires, la baisse de certaines denrées de première nécessité, de l’électricité, etc. ‘’Il y a aussi la question du fisc sur laquelle, il y a une volonté d’aller de l’avant. Les revendications sont dynamiques au Sénégal’’, a-t-il ajouté.

En effet, les travailleurs sénégalais font face aux difficultés de la vie quotidienne, selon le Secrétaire général de la Confédération nationale des syndicats du Sénégal (CNTS), Mody Guiro. Il s’agit entre autres des violations des libertés syndicales dans les entreprises. ‘’Ils luttent chaque jour contre les inégalités sociales, l’élargissement de la protection sociale. Les travailleurs luttent pour le respect de leur dignité et droits au sein de leur environnement de travail.  Mais, le dialogue social avance dans notre pays. Il devrait nous permettre surtout au niveau des entreprises que les travailleurs puissent discuter plus sereinement pour arriver à un processus discutable’’, a-t-il dit. Présent aux côtés des travailleurs pour célébrer leur journée, le ministre du Travail, du Dialogue Social, des Organisations Professionnelles et des Relations avec les Institutions, Mansour Sy, a soutenu que le gouvernement est ‘’toujours sensible et préoccupé’’ par rapport à leurs revendications. ‘’Il est ouvert pour étudier avec les organisations syndicales et patronales, les revendications. C’est ce qui nous permet de discuter et d’avancer. Elles nous permettent de revisiter nos acquis et surtout de réajuster les perspectives pour les travailleurs’’, a-t-il admis. Parmi ces perspectives, le ministre a cité entre autres, de nouveaux mécanismes de régulation du dialogue social, de nouvelles initiatives dans le cadre de la prise en charge des questions liées à la sécurité et à la santé au travail.

Cheikh Diop (CNTS/FC) : ‘’L’Etat doit aller plus loin’’

Le dialogue social actuel tourne, selon le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Force du Changement (CNTS/FC), Cheikh Diop, autour d’accords signés et qui ‘’ne sont pas respectés’’. ‘’Les droits sont confisqués et nous réclamons leur restitution. C’est la raison pour laquelle, que nous devons réunifier nos forces pour renverser les tendances de ce dialogue social. Nous devons également travailler à ce que le régime indemnitaire de la Fonction publique, soit juste équitable’’, a-t-il plaidé. Pour ce syndicaliste, certes la rectification des ‘’mauvaises politiques’’ de privatisation que la CNTS FC a eu à entamer, connait des succès. ‘’Mais, nous pensons que l’Etat doit aller plus loin. Au même titre que la Sonacos, Transrail, les ICS et la SAR, la Sodefitex, cette privatisation soit corrigée. La Sodefitex est en train de sombrer. Or, c’est une entreprise très importante pour notre économie et l’Etat doit se pencher très rapidement sur ce cas pour le rectifier’’, a-t-il indiqué.

Cheikh Diop estime aussi que la baisse des prix de certaines denrées doit être effective. Sur l’électricité, le Sg de la CNTS/FC suggère à l’Etat d’aller au-delà de la diminution de 10%. ‘’Par contre, rien n’est encore fait sur le transport et le pain et là aussi,  il doit y avoir des baisses. Les doléances pour cette année tournent autour de la révision de certains textes qui sont obsolètes telle que la Convention nationale interprofessionnelle, mais aussi la négociation des différentes collectivités sectorielles. Ça tourne également autour des baisses des denrées de première nécessité’’, a-t-il révélé.

Kenya et Talibo Dabo, les plaies infectées

L’érection du centre psychiatrique Emile Badiane de Kenya à Ziguinchor, en établissement de santé, et celui de Talibo Dabo, qui traite les enfants handicapés, reste aujourd’hui des défis à relever pour le secteur de la Santé au Sénégal. ‘’On a eu un accord, mais il n’y a pas encore d’évolution. Nous pensons aussi que Keur Massar doit bénéficier d’un hôpital à défaut que le centre de santé soit érigé en hôpital de niveau 1. Il y a beaucoup de questions de ce genre, telles que la loi d’orientation sociale qui devrait être votée et aussi celle sur la transfusion sanguine’’, a regretté le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l'Action sociale (SUTSAS), Mballo Dia Thiam. Au-delà de cette préoccupation, Dr Thiam a informé qu’il a également, des questions à régler au sein du système. Il s’agit de l’érection des directions régionales de la Santé. En lieu et place des régions médicales, maintenant avec l’Acte 3, il faut les directions départementales de la Santé et de l’Action sociale.

Pour ce professionnel de la Santé, les challenges en 2017, pour son secteur, c’est de faire en sorte que les accords résiduels depuis 2014 soient appliqués. Il s’agit notamment du statut du personnel de Santé. ‘’Le Président avait signé le décret l’année passée portant statut. Il devrait prendre effet depuis le 1er janvier 2017, mais jusqu’à présent, ce n’est pas le cas. Nous déplorons aussi le fait que les revendications à essence financière ne soient pas encore prises en compte. Parce que le gouvernement nous avons objectés cette étude de la Fonction publique.

Ce qui est fait et jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’évolution de grilles salariales’’, a-t-il fait savoir. A pareille époque aussi, a rappelé Mballo Dia Thiam, le Président avait dit qu’il attendait du ministère de la Fonction publique une proposition de grilles salariales. ‘’Parce que, les écarts étaient trop grands du fait du défunt régime. Jusqu’à date, donc aucune évolution. Nous voulions aussi, que l’indemnité de risques soit exclue dans la liquidation de la pension de retraite’’, a expliqué le syndicaliste.  Indépendant de cela, la CMU pose également problème, selon le Sg du SUTSAS. ‘’Il y a une agence, mais les retards de remboursement deviennent chroniques et ça plombent les structures de santé. La démocratisation des équipements pour que les gens n’aient pas à venir à Dakar pour un scanner ou quoique ce soit’’, a souligné Mballo Dia Thiam.

Consommer local

A côté des centrales syndicales telles que le SUTSAS, la CNTS/FC, la CNTS, l’UNSAS, etc., les autres leaders de syndicats de travailleurs ont exprimé leurs doléances à l’occasion de cette marche. ‘’Le 1er mai, c’est moment de partage, de communion, de remémoration des collègues travailleurs qui se sont sacrifiés pour que nous pussions avoir cette journée.  C’est aussi pour nous, une date particulière. Parce que, nous sommes à 7 mois de déménager d’un aéroport à un autre. Nous allons quitter Dakar pour une autre ville. On va vers l’inconnue.

Donc, nous plaidons pour l’inclusion de tous les travailleurs sans discrimination dans ce processus’’, a dit pour sa part, Alassane Ndoye, Secrétaire général du Syndicat unique des Travailleurs du Transport aérien et des Activités annexes du Sénégal (SUTTAAAS).  Pour leur part, les travailleurs du secteur de l’automobile notamment ceux qui sont dans la conception, demandent leur inclusion dans le Plan Sénégal Emergent, avec la promotion du ‘’consommé local’’. ‘’Le gouvernement parle d’émergence et de promotion du consommé local.

Or, rien n’est fait pour aider les gens qui font la production locale. Pourtant, les autres pays viennent acheter des voitures au Sénégal. On peut tout fabriquer ici. Il n’y a pas de nécessité d’importer quelque chose matière de voitures. Parce que nous avons la compétence et la technologie. Nos voitures fonctionnent grâce à l’essence et du gaz. Un moyen de lutter contre la pollution’’, a lancé le Sg syndicat SENIRAN, Abdoulaye Ndiaye. Ce chauffeur qui a fait défilé les voitures fabriquées par sa société, toutes peintes en jaune, a déploré le fait qu’ils ‘’payent l’impôt, cotissent à la Caisse de Sécurité sociale’’, alors qu’ils ont des problèmes pour ‘’avoir une licence’’ pour leurs voitures.

MARIAMA DIEME

 

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