Publié le 13 Apr 2019 - 23:17
FIARA 2019

‘’Rester ici, travailler ici et réussir ici’’ 

 

La Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales fête, cette année, ses 20 ans. Ouverte du 11 avril au 2 mai, le focus est mis sur le consommer local et les solutions pour l’insertion professionnelle des jeunes de plus en plus enclins à l’émigration clandestine.

 

En cette journée de lancement de la 20e édition de la Foire internationale d’agriculture et des ressources animales (Fiara), l’heure est aux derniers réglages. Si quelques stands sont d’attaque pour recevoir les visiteurs, beaucoup d’autres exposants sont à pied d’œuvre pour monter et organiser leurs stands. Les hangars fins prêts présentent des produits agricoles bruts ou transformés, des intrants ainsi que plusieurs outils pour une agriculture moderne. Ce rendez-vous des agriculteurs du Sénégal et de la sous-région constitue, depuis 20 ans, un excellent moyen de visibilité pour des mouvements associatifs de paysans.

Selon Boubacar Cissé, le thème de cette édition tourne autour de la devise des jeunes agriculteurs, relève de demain.  ‘’Rester ici, travailler ici, mais aussi et surtout réussir ici’’. ‘’Tel est la devise des jeunes du Cncr (Conseil national de concertation et de coopération des ruraux), thème de l’édition 2019 de la Fiara qui s’articule harmonieusement avec la volonté déclarée et poursuivie par les hautes autorités de ce pays’’.

Ainsi, l’objectif, cette année, est de promouvoir l’insertion professionnelle des jeunes, à travers les multiples opportunités offertes par l’agriculture. Par cette initiative, les autorités entendent lutter contre l’émigration clandestine. M. Cissé d’ajouter : ‘’Nous souhaitons que les jeunes restent au Sénégal et qu’ils n’embarquent pas dans des pirogues de fortune pour rejoindre d’autres rives où on nourrit encore des illusions.’’ En outre, ce thème fera l’objet d’un débat, le 30 avril prochain. De plus, il sera question de sensibiliser les producteurs sur l’importance des exploitations familiales.

Festival alimentaire

Concrètement, ils sont invités à consommer leurs propres produits, à garantir une alimentation saine et suffisante au sein de leurs différentes familles, avant de penser à la commercialisation. Un festival alimentaire ayant pour but de favoriser le consommer local, est au menu de la Fiara. ‘’Ce sera l’occasion de faire montre de notre culture, de nos métiers et de nos productions. On peut déterminer un individu par rapport à ce qu’il mange. Par exemple, quand on parle de pomme de terre, tout le monde sait que c’est un aliment très prisé en France. Ici, nous avons notre ‘thiebou dieun’. Aussi, nous produisons plusieurs céréales et nous voulons amener les populations à les consommer et aider nos producteurs à conquérir d’autres marchés’’.

En effet, prenant en compte le taux de Sénégalais vivant à l’extérieur et les avantages économiques de l’exportation, d’une manière générale, Boubacar Cissé estime que les producteurs locaux gagneraient à s’ouvrir au marché international, au lieu de se limiter à satisfaire la demande locale. De son point de vue, cet aspect ne sera une réalité que par l’intégration des différents marchés de la sous-région, en plus de leur étroite collaboration.

Par ailleurs, du 22 au 27 avril, il est prévu des animations culturelles, en vue de célébrer les 20 ans de la Foire internationale d’agriculture et des ressources animales.

L’agriculture sous toutes ses formes

Plusieurs stands participent à cette 20e édition de la Fiara, parmi lesquels on compte Cultivert, une franchise sociale datant de 2005. Elle permet aux communautés vulnérables de bénéficier d’une alimentation saine et d’être prospères. En effet, dans dix régions (Kaffrine, Kaolack, Kolda, Matam, Ziguinchor…) du Sénégal, les communautés souffrant de malnutrition et de pauvreté sont recensées et soutenues. Le chargé des affaires, Souaybou Dioum, d’expliquer : ‘’Nous travaillons sur tous les aspects liés à l’agriculture, de la fourniture d’intrants à la transformation. Pour la foire, nos exposants sont des agro-entrepreneurs qu’on accompagne. Ce sont des Apc (agents prestataires Cultivert).’’

Ainsi, Cultivert œuvre pour la visibilité de ces Apc, d’où sa participation à la Fiara qui est cette année marquée par le projet ‘’Kawolor’’. ‘’C’est un mot diola qui signifie pérennisation, duplication ou répandre, étendre. Cultivert entend par là multiplier ses zones d’intervention, en venant en aide au secteur privé local, à savoir toutes celles qui sont en proie à la malnutrition. Au départ, c’était seulement à Bakel que nous agissions ; aujourd’hui, nous sommes dans dix régions’’, poursuit-il.

La Fiara compte aussi des entreprises de vente de semences et de distribution d’intrants. C’est le cas de Top Mountain, une structure basée à Dakar, présente à la foire pour vulgariser des variétés de semences hybrides à même d’augmenter la production et du matériel agricole.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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