Publié le 29 Oct 2015 - 21:39
FIFA

Sepp Blatter désigne personnellement Michel Platini comme responsable

 

Sepp Blatter a estimé que s'il en était là aujourd'hui, suspendu de ses fonctions de président de la FIFA jusqu'au 8 janvier, c'était la faute de Michel Platini.

 

Même s'il est suspendu de toute fonction officielle par le comité d'éthique de la Fédération internationale (FIFA), jusqu'au 8 janvier, suite à l'enquête ouverte par la justice suisse sur un versement suspect à Michel Platini en 2011, cela ne l'empêche pas de parler. Sepp Blatter a longuement évoqué les raisons qui l'ont conduit jusque dans l'impasse, ce mercredi auprès de l'agence russe TASS. Et pour le patron de la FIFA depuis 1998, un seul homme est à l'origine de cette affaire : son homologue français, le président de l'UEFA.

‘’Au début, c'était seulement une attaque personnelle. C'était Platini contre moi’’

‘’Au début, c'était seulement une attaque personnelle. C'était Platini contre moi, a estimé le patron de l'organisation mondiale. Mais après, c'est devenu politique. (...) C'était alors ceux qui ont perdu la Coupe du monde aux Etats-Unis contre ceux qui ont gagné celle au Qatar (en 2022). Mais vous ne pouvez pas détruire la FIFA, a ajouté le futur ex-dirigeant, qui a remis son mandat à disposition et quittera définitivement son poste le 26 février, après la nouvelle élection présidentielle. La FIFA n'est pas une banque suisse, ce n'est pas non plus une société commerciale. (...) Je suis certain que quand l'UEFA a décidé qu'elle ne voulait plus de moi, elle ne se doutait pas qu'elle allait déclencher un scandale politique d'une telle importance’’.

‘’Platini voulait diriger mais n'a pas eu le courage de se présenter’’

Selon Blatter, Platini ‘’n'a pas eu le courage de se présenter pour devenir président’’ de la FIFA. ‘’Et maintenant nous en sommes là ! La victime de tout ça, finalement, c'est Platini’’, a-t-il ironisé. L'amitié de longue date entre les deux hommes a été anéantie parce que l'un voulait prendre la place de l'autre, «parce qu'il voulait diriger’’, a poursuivi le Suisse. (...) ‘’Depuis que je suis là, la FIFA est devenue une grande institution et cela suscite de l'envie et crée des jalousies’’, a conclu l'homme âgé de 79 ans, après avoir une nouvelle fois confirmé que le paiement supposé déloyal à l'encontre de son rival, bien que tardif, a été effectué dans les règles : ‘’l'un des principes que je me suis fixés dans la vie est que si vous devez de l'argent à quelqu'un, alors vous devez le payer.’’

Mondial 2018/2022 : Les attributions avaient été décidées avant les votes, mais un échange entre Sarkozy et le prince du Qatar a tout changé

Dans le long entretien qu'il a accordé à l'agence russe TASS, Sepp Blatter, après avoir critiqué Michel Platini, a évoqué l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022. Selon lui, les choix avaient été effectués avant les votes. ‘’En 2010, nous avions pris une double décision : nous nous étions mis d'accord pour aller en Russie (...) Et en 2022, nous reviendrions aux Etats-Unis. Ainsi nous aurions les Coupes du monde dans les deux plus grandes puissances’’, a-t-il révélé.

Selon lui, une ‘’réunion entre (le président Nicolas) Sarkozy et le prince du Qatar (Tamim ben Hamad al Thani) qui dirige actuellement l'émirat’’ a tout changé. Un échange entre les deux hommes suivi d'un déjeuner entre les deux dirigeants et Platini. Après cela, ‘’lors du vote à bulletins secrets (pour désigner le pays hôte du Mondial 2022), quatre voix européennes ont lâché les Etats-Unis et le résultat a été de 14 (voix) à 8 (pour le Qatar)’’, a poursuivi Sepp Blatter. Si ces quatre voix n'avaient pas basculé, ‘’cela aurait été 12 à 10 (pour les Etats-Unis). Et si les Etats-Unis avaient reçu ce Mondial, nous ne parlerions aujourd'hui que de cette merveilleuse Coupe du monde 2018 en Russie, et nous ne parlerions d'aucun problème à la FIFA.’’

(lequipe.fr)

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