Publié le 5 Jan 2018 - 21:51
FINANCEMENT ET SECURITE DU TOURISME

Le Pm rassure les hôteliers 

 

Face aux nombreuses doléances des hôteliers, le Premier ministre a donné de fortes assurances quant à la volonté de l’Etat de les accompagner. C’était hier, lors de la deuxième signature des conventions de financement de crédit hôtelier.

 

Faire du tourisme un véritable levier d’une croissance forte et inclusive par la création d’emplois. C’est ce que veut le gouvernement du Sénégal qui a procédé, hier, à la deuxième signature des conventions de financement du crédit hôtelier et touristique avec de nouveaux bénéficiaires. Et pour mieux booster le secteur, les autorités compte sur le pavillon aérien national. ‘’Air Sénégal arrive, c’est un plus pour le secteur. C’est la première fois qu’une compagnie nationale a ses avions propres. Avant, on louait. Déjà, pour le transport domestique, nous avons acquis deux Ads 72 qu’on a vus à l’inauguration. Nous allons recevoir nos avions, c’est les monocouloirs, ça sera des Airbus A319, A320. Ils vont arriver cette année et les way body (les Be couloirs) arrivent en janvier 2019, deux airbus A330 Néo qui pourront faire le transatlantique, l’intercontinental. Cela va inciter les prix à la baisse’’, s’est projeté le Premier ministre.

Pour Mahammed Boun Abdallah Dionne, ce pavillon national permettra de répondre aux nombreuses préoccupations soulevées par  Pathé Dia, représentant des bénéficiaires, par ailleurs gérant de l’hôtel Saly Princesse. De l’avis de ce dernier, le renforcement des moyens financiers des hôteliers à travers les crédits, avec de nouvelles mesures, va fouetter la relance de la destination Sénégal qui a longtemps souffert du manque d’accompagnement de la part de l’Etat.

Autre motif de satisfaction, notamment sur la Petite Côte, le lancement prochain des travaux concernant l’érosion côtière. En effet, les hôteliers disent s’être battus pendant des années (11 ans) pour la prise en charge de ce problème. ‘’Nous vous demandons d’appuyer de la manière la plus ferme notre ministre de tutelle pour que notre secteur soit assaini. Il faut un accompagnement au plus haut lieu pour que cet assainissement puisse se faire. Nous souhaitons également que vous renforciez les moyens pour la police touristique. Malheureusement, l’insécurité est ambiante. Renforcer les moyens de la police touristique pourrait relancer cette destination’’, a incité Pathé Dia.

En outre, l’hôtelier a demandé l’éradication totale de la mendicité au niveau de Saly Portudal. Parce que, dit-il, c’est un fléau qui touche le tourisme au plus profond de lui. ‘’Nous souhaitons un désengorgement des espaces de vie et de circulation au niveau de la station balnéaire. Le président a investi 1 milliard pour l’embellissement de l’entrée de la station. Mais, malheureusement, cette entrée est devenue tellement désordonnée qu’on ne sent plus cela’’, a-t-il regretté. Il a ensuite plaidé pour une rencontre avec le chef de l’Etat. Selon le récipiendaire, les acteurs du tourisme n’arrivent pas à comprendre qu’en tant que 2e secteur de l’économie nationale, qu’ils ne puissent pas discuter directement avec le président de la République. ‘’C’est une vieille doléance. Nous avons besoin d’un plan Macky Sall pour le tourisme’’ a suggéré M. Dia.

Hausser les plafonds du crédit hôtelier fixés à 100 millions

Répondant aux doléances des hôteliers, Boun Dionne dit attendre le ministre (Mame Mbaye Niang) afin qu’il fixe une date pour qu’avec la Banque mondiale et tous les professionnels du secteur privé, ils se rendent à Saly pour lancer le programme de lutte contre l’érosion côtière. ‘’C’est des milliards qui ont été mobilisés. Il s’agit, maintenant, du temps de l’action. On va mettre des brise-lames, faire tous les travaux de génie-civil nécessaire pour protéger cette partie de la côte’’, a-t-il annoncé. Il a également rassuré sur l’assainissement du secteur. D’après le chef du gouvernement, qui parle de tourisme, parle d’abord de qualité du personnel. En ce qui concerne la police touristique, le Premier ministre a promis qu’une réunion est prévue le 15 de ce mois entre tous les professionnels et la police touristique pour sécuriser les servitudes des hôtels et industries. ‘’L’année dernière, on a lancé un programme et cela a permis d’avoir, à l’entrée des hôtels, tous les équipements standardisés de contrôle. Sur la sécurité, nous y sommes, mais nous nous engageons à en faire davantage’’, a-t-il promis.

Ce deuxième financement du crédit hôtelier et touristique porte sur 946 186 622 F Cfa, avec 12 bénéficiaires. Ils viennent de Mbour (4), de Dakar (3), de Kédougou (1), de Tambacounda (1), de Ziguinchor (1), de Bignona (1) et de Fatick (1). Chaque bénéficiaire va obtenir 100 millions de francs. Selon le chef du gouvernement, le crédit vient compléter un maillon manquant du dispositif de financement du secteur depuis la disparition, en 1994, de la Société financière sénégalaise pour le développement de l’industrie du tourisme (Sofisedit). Le crédit hôtelier a bénéficié déjà d’une dotation initiale de 5 milliards de francs Cfa. Cette allocation a été renforcée de 2 milliards 500 millions de francs Cfa au titre de l’année 2018. ‘’Notre volonté est d’augmenter cette enveloppe dans les années à venir. Aussi, j’invite le ministre à travailler sur le plafond. Parce que 100 millions, c’est générique, il va falloir réfléchir, parce que des hôtels nécessitent des plafonds en matière de  modernisation. Je vous invite également à travailler à l’optimisation des procédures de mobilisation. Un mois, c’est rien, on peut faire mieux et cela sous-entend la confection de bons dossiers de prêt’’.

VIVIANE DIATTA

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