Publié le 22 Jun 2018 - 01:08
FINANCES PUBLIQUES

Standard and Poor’s augmente la note du Sénégal

 

Si l’on en croit le ministre de l’Economie et des Finances, tous les voyants sont au vert. Hier, il s’est prononcé sur la nouvelle note positive attribuée au Sénégal par l’agence Standard and Poor’s. Il s’est également expliqué sur la dette due aux entreprises et le niveau d’exécution du budget national.

 

L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) maintient la note du Sénégal à B+, mais désormais avec perspective qui passe de stable à positive, depuis ce 15 juin 2018. Cette note vient sanctionner positivement la bonne évolution du cadre macroéconomique. Ce faisant, le ministre de l’Economie et des Finances s’en est réjoui hier, sur le plateau de la chaîne nationale RTS 1, et se projette sur une note encore améliorée. ‘’D’ici un an, dit-il, le Sénégal pourrait être rehaussé par cette agence, si la croissance se poursuit, si le déficit et l’inflation sont maîtrisés et si le risque d’endettement aussi est géré’’. Le ministre de l’Economie de revenir sur la procédure de notation en indiquant que le pays a été évalué selon fondamentalement quatre critères. Le premier critère, c’est ‘’la solidité économique’’, c’est-à-dire la capacité du pays à résister aux chocs. Le second critère, avance l’argentier de l’Etat, c’est la ‘’solidité institutionnelle’’ visant à voir si le pays a des institutions judiciaires et administratives capables de tenir le pays. La ‘’solidité budgétaire’’ en fait partie et consiste à voir si le pays est bien tenu sur le plan des finances publiques. Il s’agit, selon le ministre, de voir l’état des recettes. Notamment, ‘’si les dépenses sont correctement exécutées et si l’inflation est bien maîtrisée et si la croissance est au rendez-vous’’. Enfin, le quatrième critère est la capacité à résister à des évènements imprévus comme les catastrophes.

‘’Sur l’ensemble de ces quatre critères, le Sénégal, avec la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, est sur une très bonne trajectoire’’, se félicite Amadou Bâ. D’autant que ce bond en avant, poursuit l’argentier de l’Etat, va favoriser d’autres partenariats. La preuve, argue-t-il, déjà le Sénégal était sur le marché international et a été très performant par rapport aux autres qui y étaient. D’ailleurs, à propos de la notation, le ministre indique qu’aujourd’hui, seuls trois pays d’Afrique ont une notation supérieure à celle du Sénégal (Maroc, Afrique du Sud et Namibie). ‘’Avec la Côte d’Ivoire, relève-t-il, nous avons la même notation et avec cette perspective, nous avons pris une option d’être devant elle. Mais tous les autres pays qui sont notés, notamment l’Egypte, le Nigeria, le Cameroun, la Tunisie, ces pays du point de vue de l’appréciation de leur capacité à faire face à leurs engagements, le Sénégal est devant eux.’’

Très optimiste, le ministre de l’Economie est convaincu que cette note ouvre des perspectives. ‘’Cela veut dire, que l’année prochaine ou les années à venir, si l’on maintient cette trajectoire de croissance, celle-ci va se consolider et avec la mise en œuvre du PSE, notamment les projets et les réformes, le pays va connaître une croissance supérieure à 6%’’. Pour cela, il va falloir qu’il continue à gérer son budget de manière rigoureuse en maîtrisant son déficit et en ayant un contrôle parfait de l’endettement.

Etat de la Trésorerie 

Par ailleurs, le ministre des Finances est revenu sur la situation de la Trésorerie du Sénégal qui suscite une certaine controverse entre le pouvoir et l’opposition. Amadou Ba se veut rassurant en déclarant que ‘’depuis 2012, les Sénégalais observent avec fierté les réponses de la mise en œuvre du PSE’’. Et de poursuivre : ‘’D’abord, explique-t-il, c’est une croissance forte, car depuis 1980, c’est la première fois que le Sénégal aligne sur trois années consécutives une croissance supérieure à 6%’’. Deuxièmement, ajoute-t-il : ‘’C’est la consolidation du déficit budgétaire, c’est-à-dire une maîtrise de celui-ci alors qu’aujourd’hui, le Président Macky Sall a hérité d’un déficit qui était à 6,7%. Aujourd’hui, il est à 3,5% avec une inflation maîtrisée’’. Enfin, conclut-il, ‘’il faut une politique d’endettement prudente qui permet aux pays de faire des progrès considérables.’’

Arriérés dus aux collectivités territoriales et aux BTP

Quid des arriérés dus aux collectivités territoriales et aux entreprises BTP ? Le ministre minimise. ‘’Il faut qu’on se rassure. Le budget est correctement exécuté’’, rétorque-t-il. Selon lui, à la date d’aujourd’hui, il est exécuté à 48% contre 47% en 2017, à la même période. Par conséquent, se réjouit Amadou Bâ, ‘’si l’on tourne autour de 50%, cela montre une gestion prudente et rigoureuse des finances publiques’’. D’autre part, renseigne-t-il, ‘’si l’on en juge par les liquidités qui sont injectées au niveau de l’Economie, à la date du 20 juin, ce sont 1 626 milliards qui ont été injectés par le Trésor contre 1 517 milliards en 2017 à la même date, soit 109 milliards de plus’’.

Avec des détails précis, il cite les salaires qui sont à 340 milliards contre 331 milliards en 2017. Mais également, la dette publique qui s’élève à 457 milliards contre 437 milliards, au 20 juin 2017. Les entreprises et fournisseurs où on trouve les BTP, dit-il, ont reçu 694 milliards contre 570 milliards en 2017, soit 123 milliards de plus exécutés. Autant d’actes qui lui font dire que ‘’le budget s’exécute correctement’’. Néanmoins, souligne-t-il, ‘’même s’il peut y avoir quelques retards, nous sommes sur une bonne trajectoire, car avec la direction conduite par Macky Sall, nous avons une gestion très prudente qui permet au Sénégal d’aller de l’avant et c’est ce qui est consacrée par les agences de notation’’.

Fatou SY

Section: