Publié le 22 Jun 2020 - 13:34
FONDS FORCE COVID-19

Les artisans réclament ‘’leur part’’

 

Regroupés autour de la Fédération libres des artisans (Fal), les ‘’oubliés’’ du Force Covid-19 de la ville de Thiès tendent la main et interpellent le président Macky Sall afin qu’il les sorte de la ‘’galère endémique.’’

 

Tout comme les autres secteurs mis à terre par la pandémie de la Covid-19, celui de l’artisanat a, lui aussi, subi de plein fouet les conséquences fâcheuses de la crise sanitaire. Se sentant oubliés par le programme de résilience économique et sociale, notamment le Force Covid-19 mis en place par l’État du Sénégal, les artisans de la ville de Thiès, regroupés au sein de la plateforme Fal (Fédération des artisans libres - 126 corps de métier) veulent leur part du gâteau. En conférence de presse hier, ces pères de famille ont crié leur ras-le-bol. Avec un manque à gagner ‘’inestimable’’ dû à la pandémie, ils disent attendre de l’État du Sénégal un soutien de ‘’taille’’, comme c’est le cas avec les conducteurs de vélo-taxi, communément appelés ‘’Jakarta’’ qui ont reçu 450 millions de francs.

‘’Nous avons beaucoup perdu avec cette crise sanitaire aux nombreuses répercussions économiques. Nous sommes extrêmement fatigués. Personne ne dira le contraire. On ne peut pas évaluer ce qu’on a réellement perdu. C’est impossible. Bien vrai que l’État ne peut pas nous rendre tout ce qu’on a perdu ; il ne peut pas compenser tout cela. Cependant, il faut qu’il fasse quelque chose pour nous, comme il l’a fait avec les autres corps de métier. Nous sommes des citoyens de ce pays et avons le droit d’être soutenus. Il est aussi de notre devoir de recevoir cette part’’, déplore El Hadj Abdoulaye Tall.

Aussi, le porte-parole du jour de la Fédération des artisans libres de Thiès indique que ses camarades et lui ont décidé d’interpeller le président de la République, afin qu’il sache qu’ils n’ont pas été servis jusque-là. ‘’Nous ne quémandons pas. Aucune aide n’est parvenue aux artisans. Nous demandons tout simplement notre part. On demande ce qui doit nous revenir, c’est tout (…)’’, martèle-t-il.

De plus, le président de l’Association thiessoise pour la promotion de la bijouterie invite le chef de l’État à ‘’tout faire pour soutenir les artisans qui sont aussi impactés’’ par la maladie à coronavirus. El Hadj Abdoulaye Tall affirme que l’un des corps de métier de l’artisanat, à savoir la bijouterie, a pourtant contribué à l’effort national de guerre, à hauteur de 4 millions de francs CFA. D’où l’impératif de l’État de faire quelque chose pour eux. De son côté, la vice-présidente de la Chambre des métiers de Thiès, par ailleurs, responsable des couturières de la ville de Thiès, soutient que leur revendication est ‘’plus que légitime’’. C’est pourquoi Adja Maїmouna Samb, qui rappelle que les artisans ne sont pas des salariés, appelle le président Sall à sortir ces nombreux pères de famille de la ‘’galère endémique’’. Elle invite également les présidents des chambres de commerce du Sénégal à porter ce combat pour le bonheur de tous les artisans du pays.

Née en cette période de crise, la Fal de Thiès regroupe plusieurs corps de métier dont les cordonniers, les bijoutiers, les coiffeurs, les restaurateurs, les mécaniciens, les GIE de bijoutiers, les peintres, les couturières, les tailleurs, les opérateurs économiques, etc. Celle-ci a été créée dans ce contexte ‘’difficile’’ pour prendre en charge les préoccupations exclusives des artisans de la région de Thiès.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

 

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