Publié le 12 Jun 2012 - 21:40
FOOT – LIONS : APRÈS LA FIN DE SON INTÉRIM

Koto doit-il continuer ?

Joseph Koto (en maillot blanc) lors d’une séance d’entrainement des Lions

 

La mission de Joseph Koto en tant que sélectionneur intérimaire ayant pris fin depuis samedi dernier à Kampala, avec le match nul (1-1) entre l'Ouganda et le Sénégal comptant pour la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, l'instance dirigée par Me Augustin Senghor va devoir se pencher sur la question de son maintien ou non. Doit-elle confirmer Joseph Koto ou chercher un autre technicien ? En attendant une évaluation interne de la FSF, EnQuête lance le débat et essaye d'analyser les éléments qui plaident ou pas en faveur de l'ancien ailier des Lions.

 

 

Oui…

 

L'intéressé n'a pas caché son envie de continuer l'aventure avec les Lions. ''Je ne pense même pas à être confirmé ou pas, je prends match par match. On m'a donné l'équipe pour trois matches, le premier est déjà joué, je veux gagner le second et si j'y parviens, je continue sur le suivant. Après le troisième, on doit évaluer. Maintenant si on me garde, ''Al hamdoulilah !'' ; si je dois être adjoint, je resterai tel'', avait déclaré Koto à la veille du match contre le Liberia joué le samedi 2 juin passé. À l'heure du bilan sur les trois matches joués, Joseph Koto peut espérer rester au poste car plusieurs points jouent en sa faveur. Sur le plan purement sportif, l'intérimaire a récolté deux victoires (0-1 contre le Maroc et 3-1 contre le Liberia) et un nul (1-1) en Ouganda, et a réussi à placer les Lions à la tête du groupe J de ces éliminatoires avec 4 points. En peu de temps, il réussi à avoir un minimum de cohésion et de solidarité de groupe pour impulser une dynamique positive. Après Bata, ce n’était pas évident. Pendant cette courte période, le sélectionneur des Lions locaux a également apporté une touche tactique, basée sur le système de jeu 4-2-3-1 (modulable en 4-5-1 à l’extérieur) qui correspond au profil de ses joueurs. L’une de ses belles trouvailles a été la découverte de Sadio Mané, encore vierge de sélection A, comme espoir, à qui il a confié les clés du jeu de la Tanière. Sur un autre plan, Koto redore quelque peu le blason de l’expertise locale terni par la prestation désastreuse des Lions d'Amara Traoré à la dernière CAN. Enfin, l’ex-sélectionneur des Lions locaux ne devrait pas coûter cher à la Fédération en termes de salaire.

 

 

Non…

 

Le premier handicap de Joseph Koto est sans doute la volonté de la fédération de se tourner vers l'expertise étrangère après l'échec d'Amara Traoré. Rappelons que Koto est d'ailleurs promu à ce poste suite à la défection de Pierre Lechantre. Et malgré ses résultats positifs, Koto a montré des limites notamment dans la gestion du groupe. Dès son arrivée, l'ex-joueur de Monaco a relégué certains cadres (Dame Ndoye, Rémi Gomis, Souleymane Camara) au profit des Olympiques qui n'avaient aucune expérience du haut niveau africain. Reconduire contre le Liberia le même onze qui avait gagné (0-1) au Maroc - pour vouloir les récompenser – était une erreur de casting qui a failli lui coûter cher. Le rappel des cadres face à l’Ouganda était quelque part un aveu. Comment va-t-il gérer les retours éventuels des autres ténors de la Tanière comme Diawara, Mangane, Sow ou encore Demba Bâ ? Ses choix tactiques semblent prévisibles. Koto change les hommes, mais pas la tactique ; en tous cas, c’est qui ressort de ses trois matches. Face à de plus gros calibres, il faudra plus… D’où la question de l’expérience de l’intérimaire. Le potentiel du Sénégal n’a pas besoin aujourd’hui d’un bâtisseur, d’un coach qui accompagne la progression d’un groupe. Mais d’un entraîneur expérimenté capable d’exploiter sans tarder les qualités de ce groupe. Koto pourra-t-il être l’homme de la situation ? La Can 2013, c’est déjà demain.

 

ADAMA COLY

 

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