Le sélectionneur des U17 sénégalais a ardemment défendu ses ‘’cadets’ après la victoire (3-2) sur la Tunisie, samedi (2^e tour éliminatoires CAN 2017). Aly Male indique qu’on ne doit pas leur imposer la même rigueur que les séniors.

Le match a été très difficile pour le Sénégal. Comment avez-vous géré la situation ?

D’abord, je félicite les joueurs parce que la partie a été difficile. Les gens oublient parfois qu’ils sont des jeunes. A l’aller, nous avions battu l’adversaire 3-2 chez lui. Pour aujourd'hui (samedi), il y avait le trac sur certains de mes joueurs. Ce n’est pas une équipe rodée. D’autres ont joué leur premier match, sauf le capitaine qui en est à sa deuxième expédition. En première mi-temps, nous encaissons un but gag à cause d’un mauvais placement de la défense. Mais je le mets sous le compte de la jeunesse. Après la victoire à l’aller, ils se disaient que c’était fini. Mais je leur ai rétorqué qu’en football, il ne faut jamais crier à la mort de l’adversaire avant de l’avoir croisé. Parce que les Tunisiens promettaient de prendre leur revanche. J’ai dit à mes joueurs que c’était à eux maintenant de régler le problème. Je me disais qu’à chaque fois qu’ils nous mettaient un but, nous avions, nous aussi, la possibilité de leur en mettre un.

Nous avons senti beaucoup plus d’intensité du côté du Sénégal à la fin de la rencontre. Est-ce une tactique de votre part ?

Non ! J’ai juste dit à mes joueurs de jouer comme à l’aller, en oubliant surtout le score (3-2). Nous étions sur notre terrain (Demba Diop), nous devions donc nous faire respecter, en faisant un jeu simple. La première période a été difficile parce qu’ils n’ont pas joué de manière simple. Ils essayaient des dribbles mais ce sont de jeunes enfants ! Je leur ai dit de lâcher la balle et de se déplacer pour créer de l’espace et faire le jeu. Car en jouant, ils deviennent rapides. Ce qu’ils ont fait en marquant des buts. Mais c’est très difficile d’entraîner des jeunes.

Pourquoi vos changements ont-ils tardé à intervenir ?

On ne peut pas nous imposer facilement des changements. Ce sont de jeunes joueurs. Je ne peux pas faire sortir un joueur comme ça (et si rapidement), juste parce qu’il a commis des erreurs. Beaucoup ont demandé la sortie du numéro 11 (Papa Ndiaga Yade), bien que ce soit lui qui avait marqué les 2 buts de l’aller. Il faut comprendre que ce sont des joueurs de moins de 17 ans. Ils viennent à peine d’entamer leur carrière. En sortant aujourd’hui, il a été déçu, en baissant la tête. Je pense que les gens doivent supporter plus (au lieu de se transformer en entraîneur à chaque fois).

Sur quel plan votre équipe doit s’améliorer ?

Nous devons progresser surtout sur le plan de la récupération du ballon et de sa conservation. On pèche sur ces deux facteurs. On veut aller très vite, mais on fait parfois des dribbles inutiles. Pourtant, je leur dis de jouer collectif, en donnant le ballon au premier partenaire qui se présente, de ne pas attendre l’arrivée de l’adversaire pour le donner. Parce que nous avons des joueurs de petit gabarit qui étaient face des adversaires de grande taille. Ils ne pouvaient pas rivaliser avec eux sur ce plan, notamment sur les ballons aériens : une phase de jeu également à problème pour mon équipe qui a des valeurs qui lui sont propres. Sur les 2 manches, nous avons gagné sur le même score (3-2). Je dis donc que c’est bien !

Votre équipe a marqué 6 buts et en a pris 4. Etes-vous défensivement outillés pour affronter le prochain adversaire (Maroc ou Guinée) ?

Ecoutez, ce match n’est pas encore à l’ordre du jour. Et je me demande même si notre prochain adversaire a une défense meilleure que la nôtre. Nous avons encaissé des buts, nous en avons marqué aussi. Et même si on en encaisse de nouveau pour les prochains matchs, nous en marquerons également.

OUMAR DEMBELE (STAGIAIRE)