Les Fennecs, éliminés au premier tour, lors de la précédente édition (Gabon-2017), sont revenus au premier plan, deux ans après. L’Algérie, seule équipe invaincue de la compétition, a décroché le trophée continental, 29 ans après son dernier sacre de 1990.

Les rideaux sont tombés sur la Coupe d’Afrique des nations (Can) Egypte-2019, vendredi dernier, au Stade international du Caire, avec une victoire de l’Algérie (1-0) en finale contre le Sénégal. Les Fennecs algériens, seule équipe invaincue du tournoi, remportent ainsi leur deuxième trophée continental, vingt-neuf ans après celui de 1990 acquis chez eux. Le gardien de but, Rais M’Bohli, a été désigné Meilleur joueur de la finale. Lui et son milieu de terrain Ismaël Bennacer ont été élus, respectivement, Meilleur gardien et Meilleur joueur de la compétition.

 Odion Ighalo, meilleur buteur

La 32e édition de la grand-messe du football africain a enregistré 102 buts en 52 matches, soit une moyenne de 1,97 but par rencontre. Le Nigérian Odion Ighalo a terminé meilleur buteur de la compétition. L’attaquant de Shanghai Shenhua devance de deux longueurs quatre joueurs : Riad Mahrez (Algérie), Cédric Bakambu (République démocratique du Congo), Sadio Mané (Sénégal) et Adam Ounas (Algérie). Ils comptent tous 3 buts. Le Super Eagle est le premier joueur à atteindre la barre des 5 buts depuis 2010, mais il a bénéficié d’un match de plus que ses prédécesseurs, avec l’introduction des huitièmes de finale, grâce à l’augmentation du nombre d’équipes de 16 à 24. Les arbitres ont distribué 171 cartons jaunes et 5 cartons rouges. L’Ivoirien Franck Kessié et l’Algérien Ismaël Bennacer sont les meilleurs passeurs, avec 3 passes décisives chacun. L’équipe algérienne, vainqueur de la Can-2019, détient la meilleure attaque. Les Fennecs ont inscrit 13 buts dont 6 au premier tour et 7 dans la phase à élimination directe. Le statut de meilleure défense est revenu aux deux finalistes, Sénégal et Algérie.  Ces deux sélections n’ont encaissé que 2 buts en 7 matchs.

Elimination prématurée du pays hôte et du champion en titre

L’Egypte, pays hôte de la compétition, a été éliminée en huitièmes de finale. Les Pharaons, mondialistes en 2018, sont tombés devant les Sud-Africains (1-0) en huitièmes de finale, après un parcours sans faute au premier tour (3 victoires en 3 rencontres). Cette élimination précoce des Egyptiens a une incidence négative sur les performances individuelles de Mohamed Salah.  L’attaquant de Liverpool, vainqueur du Ballon d’or africain de la saison 2017-2018, est presque écarté de la course au titre de Meilleur africain de la saison 2018-2019. Elle concerne désormais les finalistes de la Can-2019, Sadio Mané et Riyad Mahrez.  Le Sénégalais, attaquant de Liverpool, est co-meilleur buteur du championnat anglais et vainqueur de la Ligue des champions de l’Uefa. L’Algérien, lui, est champion d’Angleterre avec Manchester City et demi-finaliste de la C1.    

Le Cameroun, vainqueur sortant, n’a pas réussi à défendre son titre jusqu’au bout de la compétition. Les Lions indomptables ont subi une élimination prématurée (3-2) face au Nigeria en huitièmes. Cette élimination a entrainé le départ du sélectionneur Clarence Seedorf. La Fédération camerounaise de football a rapidement décidé de mettre un terme aux fonctions du Néerlandais et de son adjoint Patrick Kluivert.

La surprise Madagascar et l’exploit des Écureuils du Bénin

La première Can à 24 pays a été également marquée par le parcours extraordinaire de l’équipe de Madagascar. Les Malgaches, qui disputaient leur première phase finale de Can, ont réussi à atteindre les quarts de finale. Les hommes de Nicolas Dupuis ont sorti la Rdc en huitièmes de finale aux tirs au but (4-2 ; 2-2) avant de s’incliner lourdement face à la Tunisie (3-0). Mais avant de se qualifier au second tour, Carolus et ses coéquipiers avaient signé une victoire de prestige face au Nigeria (2-0) pour prendre la tête du groupe B.

Les Écureuils du Bénin ont créé la sensation dans cette Can-2019. En huitièmes de finale, les Béninois ont éliminé le Maroc aux tirs au but (4-1, 1-1 après prolongations). Hervé Renard, sélectionneur des Lions de l’Atlas, vainqueur de la Can à deux reprises (2012 avec la Zambie et 2015 avec la Côte d’Ivoire), a connu une seconde désillusion, après celle de 2017. La défaite (0-1) concédée par les Béninois contre les Lions du Sénégal n’a rien enlevé à leur bravoure. Les Ecureuils, qui n’ont jamais remporté sur le terrain le moindre match en phase finale de Can, ont obtenu le respect grâce aux nuls concédés contre la Tunisie et le Ghana. Les Marocains, classés dans le lot des favoris de la compétition, ont été freinés par les Béninois, après un carton plein au premier tour (3 victoires en 3 rencontres).

Ghana et Côte d’Ivoire à la trappe, Nigeria, come-back réussi

Le Ghana et la Côte d’Ivoire ne sont pas allés plus loin, malgré leur statut de favori. Les Ghanéens, en huitièmes de finale, ont été écartés aux tirs au but (5-4 ; 1-1) par la Tunisie. Les Eléphants se sont arrêtés en quarts de finale dans les mêmes circonstances (4-3 ; 1-1) devant les Fennecs d’Algérie.

L’Afrique du Sud, le Burundi, la Namibie et la Tanzanie ont enregistré le plus grand nombre de défaites. Ces quatre équipes ont concédé chacune trois revers. Mais les Sud-Africain ont fait mieux, en signant deux victoires. Le premier succès (1-0), réalisé face à la Namibie, a permis au champion d’Afrique de 1996 de décrocher une qualification en huitièmes de finale. Les Bafana Bafana ont par la suite enchainé un second succès pour disputer les quarts de finale où ils seront arrêtés par Nigeria. Les Super Eagles, mondialistes en 2018, ont réalisé une bonne opération dans cette Can.

Les Nigérians ont terminé troisièmes et décroché la médaille de bronze (1-0) aux dépens des Tunisiens, en match de classement. Les  Super Eagles avaient raté les  deux dernières éditions (2015 et 2017) après leur sacre de 2013.       

OUMAR BAYO BA