Publié le 21 Oct 2014 - 12:41
FOOT

Giresse énerve

 

Ça rugit dans la tanière et pas dans le bon sens. L’attaquant de West-Ham, Diafra Sakho, snobé en équipe A par Giresse alors qu’il charme l’Angleterre par ses performances, vient de dénoncer « le manque de courage » du sélectionneur des « Lions ». Et le jeune attaquant, en forme étincelante actuellement, n’a pas mis de gants pour dénoncer le traitement dont il a fait l’objet (non appelé depuis juin dernier quand le Sénégal disputait deux matchs amicaux) et met désormais en doute les capacités du Français à mener l’équipe à bon port (voir en pages « Sports »).

Pour sa défense, le technicien français a brandi l’argument de la forte concurrence en attaque dans son groupe. Alors quid de Bayal Sall, nouveau patron de la défense de Saint-Etienne en Ligue 1 française, qui dispute l’Europe avec les « Verts », titulaire indiscutable dans son club depuis deux ans, mais lui aussi totalement ignoré ?

Depuis la défaite des « Lions » (1-0) contre la Tunisie à Monastir, Alain Giresse était sur la sellette. La qualification des « Lions » du foot n’est pas compromise malgré un périlleux déplacement au Caire et la réception du Botswana (déjà éliminé) lors de la dernière journée. Malgré leur grand potentiel, les « Lions » peinent à trouver ce petit rien qui leur permettrait de se hisser au niveau que permettent leurs talents individuels et collectifs, sans oublier la stabilité de l’instance fédérale et l’appui constant du gouvernement.

Après la recherche effrénée du mouton de Tabaski pour beaucoup de « goorgoorlu », c’est le temps du bouc-émissaire : dans les bus « Tata », les bureaux, les maisons, les cercles de jeunes, sur les ondes des radios, il est tout trouvé en la personne de « Giresse ». Jusqu’ici, le technicien français s’était fait accepter et un accueil chaleureux lui avait été réservé. Dans la mémoire des amoureux du ballon, c’est surtout le grand (et petit de taille) milieu de terrain, demi-finaliste de coupe du monde, membre du carré magique de l’équipe de France aux côtés de Platini et autre Tigana, dans les années 80.

Arrivé à la tête des « Lions », il a présenté un bilan mitigé à la tête de sélections africaines (Mali) et entamé sa politique. Il a eu les mains libres et choisi ses hommes. Quand les premières critiques ont commencé à pleuvoir sur lui à propos de ses choix tactiques et de l’utilisation des hommes, il en a pris la grippe. Fort heureusement, sa défense à trois, principalement, avait été une bonne trouvaille dans un élan de victoires décisives qui avait fait de son équipe (notre équipe) le leader de sa poule.

A part cela, rien. Grands amateurs de foot, malgré le sceptre continental qu’ils n’ont jamais brandi, la tradition a toujours été de jouer au ballon ; surtout d’attaquer et d’oser. Cela depuis les premières générations que les anciens racontent la voix étreinte par les souvenirs, jusqu’à l’actuelle génération, en passant par les inoubliables sélections de 1963, 1965, 1968, 1986 et la grande de 2002. C’est cela, selon les spécialistes, la signature du foot sénégalais.

Or, Giresse, lui, tâtonne, met son ego en avant au détriment de l’équipe et énerve. Sans doute dépassé par les attentes qu’il a découvertes en venant au Sénégal, il a ouvert des fronts avec une grande partie de la presse. Il ne parle plus à la Télévision Futurs Médias, raccroche les journalistes au nez ou crée des échanges discourtois, voire irrespectueux avec ses interlocuteurs. Il refuse de prendre au téléphone la rédaction « Sports » du quotidien « Le Soleil ».

Il expliquait n’avoir à rendre compte qu’à ses patrons, aux techniciens, au monde du football, à « ceux qui connaissent ». Cette fois-ci, c’est un jeune professionnel en activité, international, sociétaire de la Premier League anglaise, sept matchs pour six buts, Diafra Sakho -future satisfaction internationale, sauf imprévu - qui lui a parlé. Alors, monsieur Giresse, on dit quoi ?

 

Section: