Publié le 15 Mar 2019 - 11:12
FOOT - LIGUE EUROPA :

Arsenal souffle sur le rêve rennais

 

Mené 2-0 au bout d'un quart d'heure à l'Emirates, le Stade rennais s'est fait balayer par Arsenal jeudi soir (3-0). Ainsi s'arrête le rêve de la bande de Stéphan.

 

C'était un soir pour en prendre plein l'Emirates, pour entretenir un rêve et maintenir au chaud l'espoir d'une quête déjà historique. En arrivant à Londres, Julien Stéphan avait un souhait : marquer pour ne pas regretter. Unai Emery, lui, avait été plus cash : « Jouer, jouer, jouer. » De là, on a vu des hommes habillés en noir se dépouiller, croire en leur truc, vivre. Mais aussi tomber, comme Stéphan l'avait envisagé, lorsqu'il dépliait mercredi sa certitude de voir jeudi soir un Arsenal « supérieur à celui de l'aller » . Au bout d'un doublé d'Aubameyang et d'une tête de Maitland-Niles, à l'issue d'une aventure inespérée, le Stade rennais sort de scène. Brutalement.

Vagues et coups de serpe

Le speaker de l’Emirates a beau essayer, c’est impossible. Trop nombreux, trop ivres, trop bruyants, les supporters rennais l’empêchent de bosser. Après avoir passé leur journée dans l’incertitude, les fans bretons décident même d’attaquer leur soirée dans le brouillard et d’allumer les bougies au bout d’une quarantaine de secondes de jeu à peine. Au fond, le début de rencontre, aussi étouffant qu’intense, est un hymne au plaisir et au message de Julien Stéphan : jeudi soir, le Stade rennais n’est pas venu à Londres pour se curer les dents, mais pour jouer au football. Problème, dans une aventure qui se vit pied au plancher, le huitième de Ligue 1 boit d’abord sévèrement la tasse. Un supplice qui s’étire sur un gros quart d’heure et accouche de deux conséquences directes.

La première : à 21h15, ce huitième de finale retour de Ligue Europa n’a plus de leader. La faute à un taquet précoce de Pierre-Emerick Aubameyang, titularisé à la proue du 3-4-1-2 d’Emery aux côtés de Lacazette, miraculeusement gracié cette semaine par l’UEFA, suivi d’un coup de tronche de Maitland-Niles dix minutes plus tard qui aurait dû être refusé pour un hors-jeu d'Aubameyang au cœur du mouvement. La seconde : soixante secondes après le deuxième but des Gunners, Stéphan fait sauter le blouson, agite ses pinces et resserre les boulons d’une machine rennaise sur le point de tout perdre. Pas de quoi faire sortir Arsenal, porté par un super Ramsey, de sa mission, puisque les hommes d’Emery ont gobé toutes les autres occasions d’un premier acte également marqué par les coups de serpe de Lacazette et Monreal sur Grenier et André, puis par les crampons enfoncés par Aubameyang dans les côtes de Da Silva. Aux citrons, Rennes est à poil. Ben Arfa, lui, danse avec des menottes.

Aubameyang, le bal masqué

Si la pause n'a pas cassé l'élan des supporters rennais, Julien Stéphan, de son côté, rentre de l'entracte avec un col de cinquième catégorie à faire avaler à son équipe. Et alors ? Le Stade rennais revient sur le terrain avec les dents plantées dans le gazon et, après une perte de balle suicidaire de Mustafi devant Grenier, M'Baye Niang cartouche le poteau de Čech. Cruel. Un festival de passes ratées, des contrôles approximatifs, une pile de boîtes déposées sur les chevilles : voilà ce qu'offre surtout le début de seconde période avec, en prime, des décisions arbitrales difficiles à avaler pour les Bretons (comment Lacazette a fait pour esquiver le rouge à l'heure de jeu ?). Sur le bord du plateau, Stéphan voit surtout ses gars aller et venir contre un mur. Mais comment renverser cette affaire ?

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En contrôle, Unai Emery agit, fait entrer Mkhitaryan pour Özil, puis Iwobi pour Lacazette. Réaction de son homologue français : Grenier vient se mettre au chaud, Hunou débarque sur une piste où Alex Iwobi entrouvre la porte d'un 3-0. Une porte que va finalement fracasser Aubameyang sur le mouvement suivant, le Gabonais avalant sans broncher la cuillère tendue par Kolašinac avant de se masquer. Si la gâchette des Gunners prend rapidement le soin de libérer son champ de vision, elle manque malgré tout, dans la foulée, deux balles de fin de scénario qui laissent les Bretons croire à une éventuelle prolongation. Un mirage : la fête est finie.

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