Publié le 10 May 2019 - 23:50
FOOT - MAMADOU NIANG (ANCIEN CAPITAINE DE L’OLYMPIQUE DE MARSEILLE)

 “L’Om a besoin d’un collectif...”

 

Mamadou Niang n’a pas chômé, hier. Alors que son équipe n’a plus rien à craindre, ni à espérer en National 2, à trois journées de la fin du championnat, l’ex-capitaine de l’Om, désormais entraîneur adjoint de l’Athlético Marseille, a dirigé une séance d’entraînement, en compagnie de Léon Galli et Didier Camizuli. Avant cela, il avait accepté de prendre quelques minutes pour répondre à nos questions et évoquer le cas Mario Balotelli. Sans langue de bois, comme toujours.

 

Mamadou, pensez-vous que Mario Balotelli sera déterminant dimanche face à Lyon ?

Je pense surtout qu’on fait une fixation sur ce Mario Balotelli. Chaque fois qu’il y a un match de l’Om, on parle de Balotelli, qu’il soit là ou qu’il ne soit pas là. Aujourd’hui, l’Om a besoin d’un collectif, de onze joueurs et pas uniquement d’un seul, que ce soit Balotelli ou (Florian) Thauvin. Il n’y a pas besoin d’individualités, il faut retrouver une équipe.

Quel regard portez-vous sur ses performances, depuis son arrivée à l’Om ?

Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas trop regardé les derniers matches de l’Om. Je ne peux donc pas juger ou analyser son jeu ou celui de l’équipe. Je ne peux pas avoir un avis objectif sur son cas car je n’ai pas trop vu les matches. Mais comme je l’ai dit depuis son arrivée à l’Om, il ne suffit pas seulement de marquer des buts. C’est sûr que c’est très bien d’en marquer, mais il faut se donner sur le terrain, il faut courir, se dépenser, se sacrifier pour l’équipe, pour ses partenaires. Il n’y a que ça que les supporters aiment.

Si vous étiez encore capitaine de l’Om, quel serait votre discours avant cette rencontre contre Lyon ?

Je dirais de jouer avec fierté pour bien terminer la saison pour les supporters. Je dirais qu’il faudrait jouer relâché, de tout donner sur le terrain pour essayer d’avoir des résultats positifs, ne serait-ce que pour finir de la meilleure des façons cette saison qui va laisser beaucoup de regrets au club.

Lorsque vous étiez joueur puis capitaine de l’Om, vous avez souvent été décisif face à Lyon. Était-ce un match qui vous motivait plus qu’un autre ?

Non, c’était un match comme les autres, même s’il y avait plus de ferveur car c’était l’Olympique lyonnais. C’est toujours plus agréable de se confronter à des équipes qui cherchent à jouer, à construire comme Lyon qu’à des formations qui restent regroupées derrière et laissent peu d’espaces. Quand on affrontait contre Lyon, Bordeaux, Paris, ça jouait, c’était ouvert. Pour moi, ça a toujours été un plaisir de disputer ces matches-là.

Quel a été l’Olympico qui vous a le plus marqué ?

Le 5-5 (le 8 novembre 2009) a été un match énorme pour les supporters, forcément. Mais il y a eu d’autres gros matches de notre part. Je me souviens qu’on avait gagné 2-1 en championnat à Gerland (le 11 novembre 2007, avec un doublé de Niang) alors qu’on n’était pas bien au classement à cette époque-là et que Lyon était en tête. Je me rappelle la victoire 3-1 au Vélodrome quand on jouait le titre avec Bordeaux la première année (le 6 avril 2008, but de Cissé et doublé de Niang). On avait gagné aussi en coupe de France là-bas (1-2, le 11 avril 2006, buts de Maoulida et Niang) et au Vélodrome (2-1, buts de Pagis et Niang, le 31 janvier 2007, devant Jack Kachkar). À l’époque, ça a toujours été des bons matches, on a su tenir tête à la grosse équipe de Lyon, qui a remporté le championnat pendant sept ans d’affilée. On a su obtenir des résultats positifs à chaque fois.

Ce qui a bien changé depuis quelques saisons. Comment l’expliquez-vous ?

Je ne sais pas, je n’ai pas d’explication, car je ne suis plus dans le vestiaire et je ne suis pas au quotidien avec l’effectif ou le staff. Après, les gars doivent prendre conscience qu’ils sont des joueurs de valeur et que s’ils sont à l’Om aujourd’hui, c’est qu’ils ont d’énormes qualités. Mais ils doivent le prouver tous les week-ends, ou tous les trois jours, sur le terrain, à chaque rencontre. Il faut arrêter de jouer avec le frein à main. Cette saison se termine, mais ceux qui vont rester, il faut qu’ils prennent conscience de leurs qualités, qu’ils se relâchent et qu’ils évoluent avec plus de confiance. Là, on sent une équipe timorée, qui a peur de commettre des erreurs techniques. Et j’espère que l’équipe aura de meilleurs résultats la saison prochaine.

LA PROVENCE

 

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