Publié le 28 Apr 2017 - 21:06
FOOT - MANCHESTER CITY

Pep Guardiola, un incompris adulé

 

 

Son arrivée à Manchester City, l'été dernier, pour trois ans, avait ravi toute l'Angleterre et plus d'un supporter mancunien. Mais est-ce toujours le cas aujourd'hui ? Éléments de réponse.

 

«La saison prochaine sera meilleure», confiait Pep Guardiola le 17 mars avant d'affronter Liverpool. Cette déclaration n'a jamais pris autant de ce sens depuis ce dimanche. Eliminé en huitièmes de finale de la Ligue des champions par Monaco, distancé en Championnat avec quatorze points de retard sur le leader, Chelsea, le technicien espagnol a également vu son équipe quitter la FA Cup en demies, contre Arsenal (2-1), ce week-end. Pour la première fois de sa carrière, Guardiola va donc très certainement connaître une saison sans trophée. Un bilan qui semble, somme toute, logique au vu de tout ce qu'à relayé la presse anglaise cette saison.

Des choix pas toujours compris

Longtemps pointé du doigt parce qu'il ne veut pas changer sa façon de jouer, basée sur la possession, ces mêmes médias ne peuvent pourtant pas lui reprocher de ne pas avoir fait tourner l'effectif pour essayer trouver la bonne formule. Et pour cause, si on compare la première et la dernière rencontre de Manchester City en Championnat, seuls cinq joueurs sont rescapés : Gaël Clichy, Fernandinho, David Silva, Kévin de Bruyne et Sergio Agüero. En outre, sur les cinq derniers matches de son équipe, il n'a aligné qu'une seule fois les mêmes joueurs au coup d'envoi. Mais à force de trop changer, tout le monde s'y perd. Stuart Pearce, ancien entraîneur des Skyblues (2005-2007), a d'ailleurs confié son étonnement à Sky Sports quatre jours après la gifle reçue à Leicester, le 14 décembre (2-4). Il a assuré avoir discuté avec des gens du club qui lui ont confié qu'eux-mêmes «ne savent pas quelle équipe, et quel système de jeu sera établi au début de chaque confrontation».

Guillem Ballague, journaliste spécialisé dans le football espagnol pour Sky Sports, expliquait lui au lendemain de l'incroyable déroute survenue à Everton (4-0) que «Pep Guardiola n'a pas les joueurs qu'il faut pour faire ce qu'il veut». Si les médias anglais se perdent souvent dans le onze de départ de Pep Guardiola, ils jugent «bizarres» cetains choix. Comment ne pas parler du cas Claudio Bravo. Titulaire indiscutable avec le FC Barcelone l'an passé, l'international chilien a été une des priorités estivales de Guardiola pour remplacer Joe Hart, envoyé au Torino. Mais le portier n'a pas réussi à s'adapter au Championnat d'outre-Manche et est désormais la doublure de Willy Caballero. Le tabloïd anglais The Sun n'est pas passé par quatre chemins pour le critiquer, mais aussi remettre en cause le choix de Guardiola. «Oui, les gardiens sont moins protégés en Angleterre. Mais comment, lui, l'érudit du jeu, n'avait-il pas réalisé ça avant ? N'aurait-il pas mieux fait de ne pas signer Claudio Bravo qui, au rayon des gardiens de légende, se range plutôt du côté de Flipper le dauphin que de celui de Lev Yachine?».

Je sais que vous êtes spéciaux

Pep Guardiola a également dû s'adapter à l'arbitrage anglais, un petit peu particulier. «Je sais que vous êtes spéciaux et je dois essayer de comprendre» lâchait-il récemment après un carton rouge reçu par Fernandinho,  Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir, comme souvent, The Sun. «Voilà comment le grand prêtre de la possession suggère que sa pureté footballistique devrait placer son équipe au-dessus des lois sur le jeu dangereux». Si le bilan de sa première saison avec un club anglais est plus que mitigé, Pep Guardiola reste pourtant adulé en Angleterre. Le Manchester Evening News, un quotidien local, assurait même le 11 avril que «c'est la première fois qu'il voit une telle chose». Et oui, n'est pas Guardiola qui veut...

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