Publié le 22 Jun 2018 - 10:07
FOOT - MONDIAL 2018

La Croatie danse sur l'Argentine

 

 

Beaucoup trop faible et sans idées, l'Argentine a sombré face à une radieuse équipe croate (0-3). La Croatie est en huitièmes, l'Argentine est en grand danger.

 

À huit minutes de la fin de ce match contre la Croatie, Jorge Sampaoli a la tête plongée au fond de ses paumes. L’ancien coach de Séville savait qu’il jouait gros face à la Croatie, et le nul peu emballant face à l’Islande n’avait pas, en apparence du moins, altéré sa détermination d’emmener l’Albiceleste sur le toit du monde. Pas sûr, toutefois, que celle-ci ait toujours été au beau fixe après que Luka Modrić a décoché une sublime frappe partie se loger au ras du poteau du pauvre Willy Caballero. Un deuxième but synonyme de défaite, qui sera même suivi d’un troisième de Rakitić dans les arrêts de jeu. Outre le plan comptable, c’est surtout sa prétendue « révolution » opérée après l’Islande qui est un échec. Le constat est sévère, mais bien réel : son Argentine est en train de passer totalement à côté de sa Coupe du monde.

L'Argentine déjà sur le fil

À première vue, un match nul serait plus profitable à la Croatie qui a déjà trois points en poche. L’Argentine doit montrer autre chose, prouver qu’elle est bel et bien candidate pour rafler la couronne. Une perspective rapidement remise en cause au bout d’à peine trois minutes, quand Perišić oblige Caballero à une première horizontale. La formation de Sampaoli est toujours aussi fébrile derrière et sans idées ou presque devant. L’Argentine essaye quelques trucs, comme ce centre d’Acuna sur la barre vécu comme une occasion énorme par Sampaoli.

La seule véritable occasion de l’Albiceleste est pourtant énorme, mais Enzo Pérez loupe un plat du pied facile face au but. Messi est introuvable à cause de Brozović collé à ses basques, la Pulga traînant son spleen comme un chanteur à textes victime d’une extinction de voix. En réponse à Pérez, la Croatie lance alors une première alerte : Vrslajko centre pied gauche pour Mandžukić qui loupe sa tête, étrangement seul aux cinq mètres. Mi-temps, l’Argentine est encore en vie, même si ça ne tient qu’à un fil.

La croisière croate s'amuse

À la suite du triste nul face à l’Islande, Diego Maradona n’avait pas cherché à défendre Sampaoli, bien au contraire : « Je crois qu'en jouant ainsi, Sampaoli ne peut pas rentrer en Argentine, c'est une honte. » Le technicien argentin ne change pourtant rien tout de suite, paraissant réellement dépassé par ce qui se déroule sous ses yeux. Et quand il se décide enfin à faire un premier changement poste pour poste, le couperet tombe. Higuaín n’a pas encore remplacé Agüero que Caballero loupe totalement sa relance, Rebić claque une superbe volée et met la bande à Messi au tapis.

Au fil des minutes, malgré l’entrée de Paulo Dybala, les joueurs de Sampaoli semblent perdre pied. Si Meza perd un face-à-face contre Subašić, Mandžukić dans la foulée n’est pas loin de doubler la mise et d’enterrer totalement l’Argentine. La formation de Sampaoli n'y arrive pas, et aucun coup de génie ne vient la sauver. Au contraire, à dix minutes du terme, Modrić se charge d'enfoncer le clou, avant que Rakitić ne vienne terminer le travail avec un but qui nous a soudainement replongés dans Brésil-Allemagne 2014. La Croatie est en huitièmes, l’Argentine, elle, au bord du précipice.

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