Publié le 20 Oct 2018 - 01:11
FOOT - OMAR SAMB (PRESIDENT DE LA SONACOS DE DIOURBEL)

 ‘’Le déplacement à Kaolack est un handicap pour l’équipe’’

 

Le président de la Sonacos de Diourbel, Omar Samb, reste optimiste pour l’avenir de son équipe dans l’élite du football sénégalais, malgré les nombreux départs enregistrés cette saison. Il revient, dans cet entretien, sur le transfert litigieux d’Ibrahima Faty ‘’Messi’’, les ambitions des Huiliers cette saison, les difficultés liées à la délocalisation des matches de l’équipe fanion du Baol à Kaolack, entre autres questions. 

 

Comment avez-vous accueilli la décision de la Ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp) de reporter le démarrage de la Ligue 1 initialement prévu ce samedi ?

Effectivement, le démarrage du championnat était prévu demain (samedi, Ndlr) mais la Ligue sénégalaise de football professionnel a évoqué des raisons techniques  pour le  reporter. Ça nous replonge dans une autre phase de préparation qui devra nécessiter des dépenses supplémentaires. La phase hivernale va se poursuivre. On va travailler en collaboration avec le staff technique pour redéfinir un nouveau programme pour les deux semaines à venir. Le report est une bonne chose, car mieux vaut commencer tardivement et continuer que de démarrer dans l’immédiat pour s’arrêter quelques jours plus tard. Il y a l’approche du Magal et d’autres questions techniques qui pouvaient interrompre le championnat. Il faut qu’on boucle tous les aspects liés à l’organisation et démarrer pour ne plus s’arrêter. C’est la meilleure option que la Ligue professionnelle a prise.

Où en est l’équipe de la Sonacos dans la préparation de la saison ?

Il faut reconnaitre qu’on a enregistré beaucoup de départs par rapport à notre effectif de la saison dernière.  Il y a eu quand même de nouveaux joueurs dans le groupe. Le coach est en train de travailler pour mettre en place une équipe compétitive au démarrage du championnat. Le groupe est en préparation hivernale. Nous avons joué plusieurs matches amicaux pour permettre non seulement au coach de mieux peaufiner sa stratégie, mais aussi aider les joueurs à mieux se connaitre. Je dirais que ce report ne constitue pas une mauvaise chose pour nous. Ça va nous permettre de mieux nous préparer pour le démarrage, parce qu’on a beaucoup de nouveaux joueurs au sein de l’effectif. La préparation se passe bien parce que l’équipe a joué tous les  matches amicaux programmés par le coach. Nous n’avons pas de difficultés pour se déplacer dans les régions. Le planning est en train de se dérouler dans les meilleures conditions.

Des joueurs clés de l’effectif de l’année dernière, comme Laye Diène, Souleymane Diallo, Ibrahima Faty et Moussa Ba ont quitté le groupe. Est-ce que vous regrettez leur départ… ?

(Il coupe) Non ! Une équipe a un cycle. Il arrive des moments où des joueurs seront obligés de partir pour tenter leurs chances ailleurs. On ne peut rien faire parce c’est la loi du sport. Nous avons également des arrivés. Ils ont envie de faire leurs preuves. Honnêtement, je ne regrette pas le départ d’un quelconque joueur, s’il est libre à la fin de son contrat. Par contre, ce qui peut me gêner, c’est qu’un joueur désire aller ailleurs avant que son contrat n’arrive à terme. Dans ce cas, je ne l’accepte pas. C’est ce qui est arrivé avec Ibrahima Faty ‘’Messi’’ et Cheikh Lo Ndoye. Ils sont en train de s’entrainer actuellement à l’As Jaraaf de Dakar, alors que leurs contrats sont en cours avec la Sonacos. Mais, sincèrement, je ne peux pas regretter le départ d’un joueur dont le contrat est arrivé à terme. Je n’ai aucun regret par rapport à ça.

Qu’est-ce que vous comptez faire par rapport au cas d’Ibrahima Faty ‘’Messi’’ ?

Nous avons saisi la Ligue sénégalaise de football professionnel et la Fédération sénégalaise de football pour leur notifier que ‘’Messi’’ et  Cheikh Lo Ndoye sont des joueurs  de la Sonacos, mais ils s’entrainent au Jaraaf. Ils restent encore des footballeurs de la Sonacos de Diourbel. Nous attendons de voir ce que cela va donner.  

 Peut-on avoir une idée sur les joueurs recrutés cette saison pour pallier les départs ?

On a recruté à tous les postes. Trois gardiens, 4 défenseurs, 4 milieux de terrain et 4 attaquants. On a vraiment comblé tous les départs avec de bonnes recrues. Je pense que nous avons des jeunes joueurs talentueux. Il y en a qui ont déjà joué la Ligue 1, comme les 3 gardiens de buts. Nous avons pris l’ancien portier du Casa Sport Yaya Mané, Lamine Faye et Ousmane Kane, qui viennent respectivement de la Linguère et de l’Union sportive de Ouakam (Uso, Ndlr). Nous avons aussi sollicité les services de l’ancien capitaine de la Linguère de Saint-Louis, du Valdo de Dakar Sacré-Cœur  et d’autres joueurs venant  de Ndar Guedj. Ils sont certes des jeunes moins connus du public,  mais ils ont du talent à faire valoir. J’estime que nous avons vraiment fait un recrutement intelligent. La Sonacos a décidé de donner la confiance à des jeunes talentueux qui ont le potentiel pour évoluer dans l’élite du football sénégalais. 

Votre club était bien parti en Ligue 1 la saison écoulée, mais il a lâché du lest dans les ultimes journées pour terminer à la 3e place. Qu’est-ce qui explique ce relâchement ?

Il faut reconnaitre qu’on a eu des handicaps à la fin du championnat. Il y a d’abord le départ de Laye Diène et ensuite la blessure de Hamidou Diallo. On avait perdu notre axe central. Il s’y ajoute que beaucoup de titulaires étaient blessés en fin de saison. C’était le cas de notre attaquant de pointe, Serigne Mamour Niang. Donc, tous ces éléments ont été à l’origine de la baisse de régime de l’équipe. C’est pourquoi, cette année, nous avons fait de bons recrutements en doublant tous les postes. Cela nous permet de ne pas avoir de surprises en pleine saison. J’explique la baisse de performance de notre équipe la saison dernière par les multiples blessures contractées par nos joueurs dans les dernières journées du championnat. 

Le fait de recevoir à Kaolack ne constituait-il pas un obstacle pour vous ?

C’est vraiment un handicap. Les conséquences sont d’abord d’ordre sportif, parce qu’une équipe qui veut gagner le championnat doit gagner ses adversaires à domicile. Malheureusement, on joue hors de nos bases. Nous recevons au stade Lamine Guèye. Bien qu’on soit supporté par les Kaolackois, mais l’apport n’est pas le même comparé à celui des Diourbellois.  Il y a vraiment une différence. Nos supporters venaient massivement pour nous supporter au stade Ely Manel Fall de Diourbel. Maintenant, ils sont obligés de payer le transport pour venir à Kaolack. Donc, il y a moins d’affluence parce que le public kaolackois ne peut pas remplacer celui de Diourbel. Aujourd’hui, jouer à Kaolack est un handicap sur les plans sportif et financier. Je suis convaincu qu’avec le niveau de l’équipe de l’année dernière, si on était à Diourbel, on aurait pu remporter le championnat.    

Est-ce que le club reçoit le soutien de la Direction générale de la Sonacos pour les déplacements à Kaolack ?

On a un appui important de la direction. Il faut reconnaitre que l’actuel directeur a contribué à notre accession en Ligue 1. Il nous a bien soutenus pendant ces deux dernières années. Il le fait pour la jeunesse de Diourbel et pour tous les sportifs sénégalais.  

Certains Diourbellois craignent un rattachement définitif de la Sonacos à Kaolack. Qu’en pensez-vous ? 

La Sonacos est une équipe de la Seib (Sonacos établissement industriel du Baol, Ndlr). Aujourd’hui, nous sommes obligés d’aller jouer à Kaolack parce que nous n’avons pas une pelouse qui nous permet de recevoir nos adversaires.  On attend que le stade Ely Manel Fall soit fonctionnel. C’est vrai que le déplacement à Kaolack est un handicap pour nous, mais nous  n’avons pas une autre solution. Je rassure tout de même les Diourbellois que la Sonacos restera une équipe de la ville de Diourbel. Il suffit tout simplement que la pelouse soit rénovée pour qu’elle retourne à Diourbel. Ce qui est important, c’est  qu’aujourd’hui nous sommes en train de travailler avec le ministre des Sports et le celui du Budget pour que le terrain soit réhabilité le plus vite possible. Il faut comprendre que les autorités sont en train d’avancer dans ce sens. J’invite les supporters à se remobiliser davantage et à continuer d’y croire. La saison 2018-2019 sera la dernière année qu’on joue à Kaolack.

Quel est l’objectif des Huiliers cette saison ?

Notre ambition, c’est de continuer l’apprentissage en 1re division. Vous le savez, on a fait juste une année en Ligue 1 et on reçoit nos adversaires hors de nos bases (dans la région de Kaolack, Ndlr). L’équipe a également enregistré beaucoup de départs cette année. Donc, il faut qu’on soit modeste en construisant un groupe solide. Nous sommes en train de poser les jalons d’une équipe qui va travailler dans la durée. Notre ambition, c’est de travailler pour figurer dans la première partie du tableau sans aucune pression. Mais nous jouons un championnat où toutes les équipes se valent. C’est pourquoi chacun a l’ambition de jouer le titre. Cela ne nous empêche pas de travailler de manière progressive. Il est évident aussi que  l’évolution du championnat peut nous amener à revoir nos ambitions à la hausse. Mais, pour le moment, nous travaillons à solidifier notre positionnement au niveau de l’élite du football sénégalais.

OUMAR BAYO BA   

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