Publié le 23 Mar 2018 - 06:16
FOOT - OUMAR DIALLO, ANCIEN GARDIEN DES LIONS

‘’Ces matches amicaux sont aussi importants que la phase finale’’

 

Le Sénégal démarre ce vendredi (contre l’Ouzbékistan) sa série de matches amicaux en direction de la Coupe du monde 2018. Quart de finaliste du Mondial 2002, Oumar Diallo revient sur l’importance de ces échéances. L’ancien gardien de but pense que la pression est dans le camp de ceux qui n’avaient pas fait les éliminatoires.

 

Le Sénégal entre dans la phase de préparation de la Coupe du monde en Russie. En tant qu’ancien Mondialiste (en 2002), quelle est l’importance de ces matches amicaux ?

Ce sont des matches qui vont servir à gagner des places, comme la liste définitive n’est pas encore donnée. Ce sont des matches que le joueur va disputer pour montrer à l’entraîneur qu’il a des chances pour faire partie de ceux qui iront à la Coupe du monde. Donc, ce sont des matches aussi importants que la phase finale. Ce sont des matches où chaque joueur devra montrer le meilleur de lui-même pour pouvoir gagner une place.

Quel impact psychologique peut avoir ce genre de match où on joue pour gagner une place pour le Mondial ?

Du côté de l’entraîneur, ça lui permet de pouvoir faire une revue d’effectif, voir tous les joueurs et d’avoir une idée juste par rapport à ses choix ; pour qu’après, l’on ne dise pas qu’il n’a pas donné la chance à Jean ou à Paul. Donc, c’est l’occasion de faire jouer tout le monde mais aussi pour chacun de montrer sa valeur. Après, le choix sera bon. Maintenant, concernant les joueurs, je pense que, à un certain moment, ça va être crispant parce qu’on sait que la Coupe du monde approche. C’est un événement auquel tout joueur veut participer. Donc, il y a peut-être une petite pression mais après, c’est la forme qui va déterminer.

Est-ce qu’un joueur qui n’est pas performant durant ces sorties peut désespérer ?

Quelque part, oui ! Sauf si c’est un joueur d’un grand potentiel. Vous savez, dans une équipe, il y a toujours des potentiels titulaires, des joueurs en qui vous avez placé votre confiance. Donc, ce sont les renforts qui viennent qui peuvent peut-être être dans cette situation. Tout le monde sait que ce n’est pas à un mois de la Coupe du monde que le groupe va se définir. Il (le sélectionneur Aliou Cissé) a déjà son groupe. Maintenant, il faut des renforts, il faut compléter la liste. C’est ce genre de joueurs-là qui n’ont pas le droit de rater leur match. Pour moi, ce sont ceux-là qui viennent à la dernière minute qui n’ont pas le droit de ne pas faire une bonne performance.

‘’Le fait d’avoir joué régulièrement les éliminatoires ne garantit pas à 200% une place pour le Mondial’’

Ce sont eux qui ont plus de pression ?

Dans les normes, ce sont eux qui doivent avoir plus de pression, qui doivent se dire qu’il faut qu’ils montrent à l’entraîneur qu’ils sont là, qu’ils ont leur mot à dire. Mais après, essayer de transformer cette pression positivement et donner le meilleur d’eux-mêmes. En bon croyant, ceux qui doivent partir partiront.

Est-ce que le fait de faire des apparitions régulières en qualifications garantit une place pour aller au Mondial ?

Quelque part, oui ! Mais ça ne garantit pas à 200% une place pour le Mondial. Toutefois, tu es dans l’état d’esprit du groupe, dans le projet du coach. Parce que comme je l’ai dit, pour gagner une compétition, il faut un état d’esprit, il faut que les joueurs aient la même envie et la même mentalité. Donc, ceux qui ont fait les tournois et les éliminatoires et tout, s’ils ne sont pas blessés, ont au moins 80% de chance d’être dans le groupe. Maintenant, avec ce groupe élargi à 30 joueurs, je pense qu’on pourrait déceler et voir celui qui est prêt pour jouer.

‘’Les gardiens de but, si on se réfère au cas Tony (Sylva), il n’y a pas feu à la maison’’

Lors de la publication de la liste, Aliou Cissé avait avoué son inquiétude par rapport à la situation de certains gardiens de but qui ne jouaient pas en club. D’autre part, il ne craint pas trop car les portiers continuaient à s’entraîner. Est-ce que c’est rassurant ?

Bof ! Moi, je vais aller un peu plus loin. On se réfère à Tony (Sylva). Il a joué une Coupe du monde (2002) alors qu’il était deuxième gardien à Monaco (France), derrière Flavio Roma, mais ça ne l’a pas empêché d’être le meilleur gardien d’Afrique, ni de faire une bonne Coupe du monde. Maintenant, dans la préparation : comment les gardiens vont s’y faire ? Dans quel état d’esprit on va les mettre ? Je pense que c’est là qu’il y a l’inquiétude, ce n’est pas le fait qu’ils ne jouent pas.

Ce n’est d’ailleurs pas maintenant qu’ils vont jouer ! Ce n’est pas maintenant qu’on va amener d’autres gardiens qu’on ne connaît pas. Maintenant comme ce sont eux qui sont là, on a un bon bout de chemin pour les travailler et à bien les mettre dans la compétition. Après, c’est leur état d’esprit et leur niveau mental qui vont faire la décision. Les gens parlent des gardiens mais, aujourd’hui, personne n’est capable de proposer un autre gardien à la place de ceux qui sont là. Est-ce qu’il faut voir les gardiens sur le plan local ? Est-ce... ? Est-ce... ? Est-ce... ? C’est au staff de prendre la bonne décision. Mais je pense que nos gardiens qui sont en Europe, qui ont fait les éliminatoires, tant qu’ils ne sont pas blessés et qu’ils peuvent venir et faire une bonne préparation, surtout si on se réfère au cas Tony (Sylva), il n’y a pas feu à la maison.

Adama Coly

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