Publié le 2 Jan 2019 - 13:30
FOOT - PREMIER LEAGUE

United is (Pog)back ?

 

Large vainqueur de Bournemouth grâce notamment à un Paul Pogba encore double buteur, Manchester United vient d'enchaîner trois victoires en autant de matchs depuis la nomination d'Ole Gunnar Solskjær. De quoi être optimiste pour la suite, même si tout reste à faire.

 

Mais comment une équipe peut-elle changer de visage à ce point en si peu de temps après avoir seulement modifié l'identité de son entraîneur ? La question se pose régulièrement, mais la réponse demeure introuvable. Est-ce la faute - ou le mérite - des joueurs, incapables de se motiver sous les ordres d'un coach qu'ils n'apprécieraient pas et qu'ils abandonneraient inconsciemment ? Ou est-ce à cause de ce même coach, peut-être trop rigoureux tactiquement ou trop inflexible socialement ?

Ce nouveau Manchester United, dernier exemple en date, laisse en tout cas le doute planer. Simple : depuis qu'Ole Gunnar Solskjær a été nommé sur le banc des Red Devils à la place de José Mourinho, ces derniers n'ont fait que gagner. Trois succès consécutifs en Premier League, MU n'en n'avait encore jamais vu la couleur en 2018-2019. Normal : avant le 19 décembre, United semblait ne pas avoir envie de jouer.

Des joueurs contents, tout simplement

C'est là tout le propos : aujourd'hui, Manchester montre un état d'esprit totalement inverse. Face à Bournemouth, les courses rouges étaient franches et nombreuses, les repris défensifs honnêtes et collectifs (même chez Paul Pogba), le pressing réfléchi et constant, l'investissement omniprésent et appliqué, la sueur visible et récompensée. On a donc vu Victor Lindelöf plutôt propre d'un point de vue technique, Éric Bailly motivé comme jamais (peut-être même un peu trop, au vu de ses gestes maladroits et de son expulsion...), Luke Shaw excellent comme rarement, Pogba encore double buteur ou passeur (quatre buts et trois passes décisives sur les trois dernières rencontres) et ravi d'évoluer dans cette team.

Dans ce contexte, comment imaginer autre chose qu'une large victoire des Red Devils sur des Cherries intrinsèquement inférieurs ? C'est ainsi que dès la cinquième minute de jeu, Marcus Rashford s'amusait avec la défense adverse de superbe manière pour offrir l'ouverture du score à Pogba. C'est ainsi qu'à la mi-temps, MU avait déjà planté à trois reprises, Rashford se muant en deuxième strikeur de l'équipe sur un splendide extérieur d'Anthony Martial.

Marquer quatre buts plutôt que trois

Évidemment, Solskjær n'y est pas pour rien. Dès le départ, l'ancien attaquant a a tenu à a se démarquer de son prédécesseur (qui, quoi qu'on en dise, aimait toujours s'armer d'un bus devant les cages de David de Gea) en prônant un football offensif face à la presse : « La philosophie de l'attaque réside dans les murs de Manchester United. C'est la tradition, c'est l'histoire, et c'est comme ça que nous voulons jouer. Aujourd'hui, quand nous marquons un but, nous en voulons deux. Quand nous en marquons deux, nous en voulons trois.  » Un discours qui enchante manifestement ses poulains, lesquels lui ont donné raison en allant chercher une quatrième réalisation (signée Romelu Lukaku sur une assist de... Pogba, qui a touché le poteau peu après) en seconde mi-temps alors que la rencontre tombait dans un faux rythme.

Solskjær invite ses joueurs à s'inspirer de Pogba

Alors bien sûr, tout reste à confirmer. Les Red Devils n'ont affronté « que » des clubs de seconde partie de tableau (Cardiff, seizième ; Huddersfield, dernier ; Bournemouth, douzième) qui ne disposent pas du même niveau qu'un Paris Saint-Germain ou qu'un membre du Top 5 anglais (groupe dont MU n'est plus qu'à trois points). Pour l'instant, les hommes d'Ole Gunnar ont également été incapables d'obtenir un clean-sheet, leur manque de rigueur défensive sur coup de pied arrêté représentant par exemple un énorme défaut à gommer (en témoigne la réduction du score d'Aké de la tête). Mais voilà justement ce qui va être intéressant : en continuant de progresser et de présenter une allure si sexy et volontaire, les Mancuniens se donnent une chance de rivaliser avec les meilleurs. Iront-ils jusqu'à embêter l'ogre de Ligue 1 en huitièmes de finale de Ligue des Champions ? Pourront-ils ennuyer les Liverpool, Tottenham ou Manchester City sur 90 minutes ? Après tout, l'équipe a bien muté en l'espace de quelques jours.

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