Publié le 12 Dec 2019 - 20:13
FORCES ARMEES

Les 4 priorités de Me Sidiki Kaba 

 

199 milliards de F Cfa, c’est le budget du ministère des Forces armées (Mfa) pour 2020. Voté hier à l’unanimité des députés, il va prendre en charge 4 priorités.

 

‘’Je suis fier de notre Assemblée nationale et de ses députés. Faites confiance à notre armée, soutenez-la. Constituez un bloc autour de nos forces de l’ordre’’, a dit hier Me Sidiki Kaba, lors de son passage à l’Hémicycle. Le budget 2020 du ministère des Forces armées a été arrêté à 198,903 milliards de F Cfa. Il n’y a pas eu débat, comme d’habitude. En commission, le ministre a soutenu que le contexte sécuritaire régional a considérablement évolué, ces 10 dernières années, puisqu’il est marqué par une violence menée par des groupes terroristes qui s’abreuvent du courant du fondamentalisme religieux.  Relativement au projet de son département, le ministre renseigne qu’il est structuré en 4 programmes, en vue de la poursuite des acquisitions d’équipements et de renforcement des capacités du personnel. Il s’agit du pilotage, de la coordination et de la gestion administrative, de la défense du territoire national, de la sûreté publique et du maintien de l’ordre et, enfin, des opérations à caractère industriel et commercial.  

Le premier point constitue un facteur d’impulsion pour l’ensemble des acteurs du département vers plus d’efficacité et d’efficience. Concernant le deuxième programme, il s’agira, selon lui, de faire l’état des lieux du niveau d’adaptation des forces armées aux menaces actuelles, de dégager des axes d’efforts pour la correction des insuffisances et des dysfonctionnements relevés.

Ces vulnérabilités, poursuit le ministre, se ressentent notamment dans les domaines relatifs au maintien en condition opérationnelle des unités, la formation et l’instruction des forces ainsi que la gestion du renseignement.

A propos du troisième programme, Me Kaba explique que, sous la pression de la montée du sentiment d’insécurité et du développement de la menace terroriste, l’État a consenti des efforts importants pour renforcer la gendarmerie nationale. Ainsi, la poursuite du programme Renforcement des capacités des forces de défense est nécessaire afin de permettre à la maréchaussée de prévenir, d’assister, de protéger et de sécuriser les personnes et les biens.

Avec le dernier programme, il s’agit de retracer toutes les prestations menées par les structures des forces armées disposant des corps de métier. Le ministre souligne que ce compte reflète, avec évidence, l’interaction entre les forces armées et les autres structures de l’État, d’une part, et avec les autres organismes du secteur privé, d’autre part.

Ainsi, concernant les interventions relatives à la situation sécuritaire au Sahel et les dispositions à prendre pour faire face au terrorisme, le ministre a informé de la mise en œuvre d’un programme destiné à la modernisation des équipements, à la formation et au renforcement des infrastructures que sont les casernes et à l’amélioration des conditions matérielles, conformément à la volonté du chef de l’État.  ‘’Ces actions sont nécessaires, car au-delà du terrorisme et de l’extrémisme violent, il s’agira de lutter contre le grand banditisme, la criminalité transfrontalière et les trafics de toutes sortes. Par ailleurs, avec l’exploitation prochaine des gisements de gaz et de pétrole, au large de nos côtes, il nous faudrait tout l’armement et l’équipement nécessaires pour garantir la sécurité au niveau des plateformes’’, a déclaré Me Kaba.

Un recrutement de 1 500 hommes dans l’armée et pour la gendarmerie

Toujours au chapitre des stratégies mises en place, le ministre a informé de l’implantation, dans le département de Bakel, du Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (Garsi) et de l’ouverture de la brigade de Saraya. Pour l’essentiel, il a estimé qu’il s’agit de se donner les moyens de pouvoir faire face efficacement aux enjeux sécuritaires. Concernant l’accompagnement des militaires libérés et l’action sociale des forces armées, il a rappelé l’existence de la Fondation des invalides et mutilés militaires.

A son tour, le ministre des Finances et du Budget a fait remarquer qu’il n’y a pas eu de baisse, en ce qui concerne les crédits alloués aux Forces armées, pour l’exercice 2020. Il a soutenu qu’avec l’exécution d’un projet de 9 milliards, qui est aujourd’hui presque à terme, ce ministère a connu une hausse de près de 7,9 milliards de F Cfa. Il a aussi informé qu’il y aura un recrutement de 1 500 hommes dans l’armée et pour la gendarmerie, justifiant la hausse de 2 % concernant les dépenses de personnel de son département.

Service militaire pour tous

Toujours en commission, les députés ont demandé qu’il y ait un service militaire pour tous, afin de lutter contre l’incivisme qui a atteint actuellement des proportions inquiétantes. Ils ont aussi demandé des locaux adéquats et des véhicules en nombre suffisant pour de meilleures conditions de travail, notamment pour la gendarmerie dont le travail a été vivement magnifié. Egalement, ils ont demandé un maillage plus abouti du territoire, avec davantage de brigades, notamment dans la région de Kolda qui accueille un nombre important de marchés hebdomadaires, mais également la construction de nouveaux postes de gendarmerie à Keur Massar et à Mboro.

Un plaidoyer pour le renforcement des forces de défense et de sécurité sénégalaises, et surtout pour l’atteinte des objectifs du programme de montée en puissance des armées, afin que ces dernières puissent disposer de tous les équipements nécessaires à la défense du territoire national ainsi qu’à la sécurité des personnes et des biens.

CHEIKH THIAM

 

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