Publié le 13 Apr 2017 - 20:13
FORMATION DES PILOTES AFRICAINS

L’armée sous régionale mise sur la coopération

 

Les chefs d’Etat-major des Armées de l’air de la sous-région ont organisé, hier à Thiès, un symposium en vue de développer davantage la coopération sud-sud. Pour mieux répondre à la problématique de la formation des pilotes.

 

L’Ecole de l’Armée de l’air (EAA) de la capitale du Rail a abrité hier une rencontre entre chefs d’état-major des Armées de l’air de la sous-région, pour échanger des questions qui les intéressent au plus haut point. La question centrale était liée au développement de la coopération sud-sud dans tous les domaines, notamment celui de la formation et de la prise en compte des différentes questions relatives à la sécurité sous régionale.

 Selon le vice-Amiral Cheikh Bara Sissokho, cette rencontre a également pour objectif d’échanger sur les perspectives en matière de sécurité. ‘’La tenue du symposium à l’école de l’armée de l’air de Thiès montre qu’il s’agit bien aujourd’hui, au-delà des aspects sécuritaires, de parler plutôt de questions de formation. Comment faire pour régler le problème de la formation qui se pose à toutes les Armées de l’air qui ont pratiquement la même configuration ?’’ s’interroge le vice-Amiral Sissokho.

Aujourd’hui, soutient-il, avec la raréfaction des places offertes par nos partenaires, l’ouverture de l’Armée de l’air à Thiès offre de ‘’belles perspectives’’ pour régler cette question de formation. Toutefois, le représentant du Chef d’état-major général des armées (Cemga) du Sénégal (Général de division Cheikh Guèye : Ndlr) estime qu’il faut prendre ‘’à bras-le-corps’’ cette question et ‘’développer une formation efficiente pour les besoins nationaux et pour les besoins des pays amis’’. Aussi, de l’avis de l’Amiral Bara Sissokho, l’armée de l’air a un rôle ‘’majeur’’ à jouer dans la lutte contre l’insécurité qui sévit dans la sous-région, notamment la criminalité galopante. ‘’Il faut développer des capacités de renseignement, d’attaque et des capacités de projection. On ne pourrait jamais le faire sans une Armée de l’air bien développée et bien entraînée’’, a-t-il poursuivi.

‘’Renforcer la composante aérienne’’

Pour sa part, l’ambassadeur de la France au Sénégal indique que l’EAA basée à Thiès est en train de jouer ‘’pleinement son rôle’’ en terme de formation des pilotes de l’Armée sénégalaise. D’après Christophe Bigot, cela se manifeste par la présence d’une dizaine de pays qui ont pris part au symposium. ‘’La présence régionale démontre la qualité de la formation qui est offerte par cette école. Elle amène plusieurs pays à se dire pourquoi ne pas mutualiser les formations. Ils ont compris que l’EAA est une école de grande qualité qui peut former les pilotes de la région, notamment en Afrique de l’Ouest. C’est un projet à vocation régionale. Je pense que l’Afrique en a besoin’’, préconise le diplomate français. Ainsi, invite-t-il les pays d’Afrique à renforcer la ‘’composante aérienne’’ pour pouvoir traiter ces nombreux conflits, une fois sur les théâtres d’opération.

 En formant des pilotes de haut niveau, reconnaît-il, l’école de l’Armée de l’air de Thiès va y contribuer. Par ailleurs, Christophe Bigot ajoute que la France va également contribuer, à sa manière, à la ‘’réussite de ce projet’’ en apportant son expertise ‘’technique et professionnelle’’.

Plus d’une dizaine de pays africains ont pris part au symposium des chefs d’Etat-major des forces aériennes régionales. Il s’agit, entre autres, du Burkina Faso, du Cameroun, du Tchad, du Gabon, du Congo, de la Mauritanie, du Mali…

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

 

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