Publié le 27 Jan 2017 - 12:21
FORT DE TAUX DE SEL DANS LES BOUILLONS

Alioune Sarr exige une ‘’application stricte de la norme’’

 

Le ministre du Commerce, du Secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des Pme, Alioune Sarr, a mis hier en garde tous les industriels qui s’activent dans la fabrication de bouillons au Sénégal.  Ces derniers doivent désormais respecter la norme de la teneur en sel dans leurs produits ou subir la sanction.

 

L’Association sénégalaise de la normalisation exige, dorénavant, une réduction de la teneur en sel, de 70 à 55% maximum, dans les bouillons commercialisés sur le marché sénégalais. C’est ce qu’a indiqué hier le ministre du Commerce, Alioune Sarr, en visite à l’usine Nestlé, en compagnie d’une délégation de parlementaires. D’ailleurs, l’arrêté interministériel n°18-504 du 13 décembre 2016 rend obligatoire l’application de cette norme NS 03-146 sur les bouillons alimentaires.

‘’La position du gouvernement, c’est une application stricte de cette norme. Ce message s’adresse à tous les acteurs industriels du marché. Il n’est plus question qu’une entreprise l’applique et que les autres ne le fassent pas. Les mêmes dispositions prises dans les autres secteurs seront également prises dans le cadre des bouillons pour que la sécurité de nos consommateurs soit préservée’’, a indiqué le ministre en charge de la Consommation.

Aux contrevenants de cette décision, il a averti que ‘’les sanctions les plus fermes’’ seront appliquées. ‘’Nous serons extrêmement vigilants’’, a insisté Alioune Sarr. Poursuivant que la question de la qualité des bouillons consommés au Sénégal a toujours été une préoccupation des parlementaires et, par ricochet, de tous les Sénégalais. ‘’Pour garantir une meilleure prise en charge de cette question, mon département a été saisi en septembre 2015’’, a rappelé le ministre. Ainsi, le Comité national du Codex alimentarus, présidé par le ministère en charge de la Santé, a été mis en place. Cela, pour la conduite d’une étude d’évaluation du risque lié à la forte consommation de bouillons. Le rapport a été produit par le professeur Mamadou Fall, titulaire en Toxicologie, le coordonnateur scientifique du groupe, le Pr Abdoulaye Ba, cardiologue, le Pr Mady Cissé, le Pr Gora Mbaye, etc.

Aucun risque avéré avec les bouillons

L’évaluation du Comité a porté sur deux composantes majeures du bouillon, à savoir le sel et le glutamate monosodique, (GMS ou MSG). ‘’A l’analyse, aucun risque avéré lié à la consommation des bouillons n’a été établi par les experts. Toutefois, ne pouvant pas appréhender les ajouts de sel, parallèlement aux bouillons, le groupe a recommandé, une limitation de la teneur en sel dans les bouillons, au regard des habitudes culinaires au Sénégal qui font ressortir une forte consommation de sel’’, a confié le ministre.

Alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande un niveau de consommation de sel de 5 grammes par personne et par jour, Alioune Sarr a indiqué qu’au Sénégal, cette limite est souvent dépassée. ‘’Lorsque vous la dépassez, naturellement, il y a des risques pour la santé. Ainsi, le Comité recommande une sensibilisation quant à l’utilisation abusive de ces bouillons.’’

Cette sensibilisation, poursuit Alioune Sarr, doit être portée par tout le monde. ‘’Les parlementaires sont capables de le faire. Mais je crois également que c’est le rôle des industriels de dire aux consommateurs que l’utilisation du sel peut avoir des répercutions néfastes sur la santé. Le Comité exhorte, en même temps, le renforcement du contrôle de qualité. C’est la raison pour laquelle, nous sommes là aujourd’hui’’. Le ministre a ainsi invité les autres industries agroalimentaires à engager avec le gouvernement et l’Assemblée nationale des campagnes de sensibilisation et de communication autour du produit.

‘’Partout dans le monde, des individus et leur famille demandent à savoir plus sur les produits qu’ils achètent’’, a reconnu pour sa part le Directeur général de Nestlé Sénégal, Xavier Berau. Qui souligne que ‘’désormais, la communauté toute entière porte un regard particulier sur les entreprises, qui va au-delà des marques’’. ‘’Dans un tel contexte, ajoute-t-il, nous estimons qu’il relève de notre responsabilité d’être à l’avant-garde d’un changement positif et durable, créateur de confiance et surtout, à la hauteur des attentes de tous nos consommateurs’’, a-t-il dit. 

MARIAMA DIEME

 

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