Publié le 14 Feb 2018 - 20:42
FRONT SOCIAL ET BALE II ET III

Les inquiétudes du secteur privé

 

Le réchauffement du front syndical ainsi que la mise en œuvre de Bâle II et III inquiètent le patronat. Baïdy Agne a interpellé le Premier ministre hier lors des assises de l’entreprise de la Cnp.

 

Apparemment, il n’y a pas que l’Etat qui se sent soumis à un rouleau compresseur à un an de la Présidentielle. Le patronat est aussi inquiet. Baïdy Agne a fait remarquer hier qu’à la veille de chaque élection, il y a une surchauffe du climat social. Les travailleurs profitent de l’occasion pour réclamer un mieux-être ‘’sans contrepartie’’. Et l’entreprise peut facilement ressentir les contrecoups. D’ailleurs, le secrétaire général  de la Cnts est actuellement en voyage, mais avant son départ, il a eu un entretien avec le président du Cnp qui a dévoilé hier la teneur des échanges. ‘’J’ai dit à Mody Guiro qu’avant de décréter soudainement une marche, venez au moins nous voir pour qu’on parle. Nos portes sont ouvertes’’, déclare-t-il. Si l’on en croit M. Agne, les employeurs répondront toujours favorablement à toute revendication. Sous ce rapport, il a indiqué que le patronat  a déjà accordé la prime de transport.

S’agissant de la revalorisation du Smig, il reconnaît qu’il n’y a pas eu d’augmentation depuis 10 ans. Par conséquent, le secteur privé étant favorable a déjà donné son accord de principe. Cependant, Baïdy Agne estime qu’une hausse de 64% n’est pas soutenable. ‘’L’entreprise attend de vous une démarche plus raisonnable’’, a-t-il lancé aux syndicalistes. Il en est de même de la convention collective aujourd’hui désuète. Le Cnp rappelle aux centrales syndicales qu’elles n’ont jamais formulé de revendication dans ce sens tout en se disant ouvert au dialogue. En réponse à cette préoccupation, le Premier ministre a fait  savoir que le  gouvernement va bientôt se retrouver avec les organisations des travailleurs ‘’pour faire le point’’ des accords. En attendant, le ministre du Travail finira  les négociations.

Par ailleurs, il n’y a pas que le monde du travail qui pose problème aux entrepreneurs. À l’heure actuelle, ils s’inquiètent également du secteur de la finance. En fait, les pays de la Cedeao sont à l’heure des applications des réformes issues de Bale II et III (Suisse). Le Cnp s’inquiète du fait que l’argumentaire du risque crédit et d’autres types de risques soit porté à un niveau élevé qui ne se justifie pas. ‘’On nous impose de nouvelles règles de financement encore plus contraignantes. Ça réduit la capacité de financer notre économie’’, prévient Baïdy Agne. De son côté, le Premier ministre a invité à la prudence dans la mise en œuvre de Bâle II et III. Il a donné l’exemple de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dont les recommandations étaient suivies presque de manière aveugle à l’époque et dont les résultats sont aujourd’hui connus. S’adressant aux banques, il  a souligné que l’offre de financement adaptée aux besoins est timide. Ce qui l’amène à les inviter ‘’à faire preuve de plus d’audace pour accompagner l’économie’’.

BABACAR WILLANE

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