La Coordination des enseignants et examinateurs de Philosophie soutient mordicus qu’il y a eu des fuites dans l’épreuve anticipée de Philosophie. Elle est en train de réunir des preuves et planche d’ores et déjà pour l’annulation de l’examen. Un boycott de la correction n'est également pas écarté.

Les candidats au baccalauréat 2017 ont passé l’épreuve anticipée de Philosophie ce mercredi. Depuis, la rumeur de fuite enfle, au point que la Coordination des enseignants et examinateurs de Philosophie s’est saisie de l’affaire. Selon le coordonnateur des enseignants et examinateurs de philosophie, (Ceep), Abdoulaye Sow, joint par EnQuête, c’est après le démarrage des épreuves, avant-hier, que certains collègues se sont rendu compte que le sujet n°1 circulait déjà sur les réseaux sociaux. D’autres en avaient eu écho, la veille, puisque certains d’entre eux avaient été saisis par des élèves qui, renseigne M. Sow, demandaient qu’on leur explique le sujet en question. ‘’Ils m’ont contacté, en tant que coordonnateur de la Ceep qui est une structure qui défend les intérêts des professeurs de Philosophie. J’ai alerté le bureau et certains collègues. Beaucoup d’entre eux ont abondé dans le même sens qu’ils ont été interpellés par des élèves pour demander des explications et des corrections’’, renseigne le coordonnateur de la Ceep.

Il ajoute qu’ils ont approfondi l’enquête avec les autres membres de la Ceep. Et des collègues ont confirmé les fuites. Certains d’entre eux disent avoir avec eux des preuves, notamment les Sms envoyés par des élèves. ‘’Ce sont des preuves matérielles. On est en train de rassembler toutes ces preuves pour qu’on puisse se réunir et déterminer la position qu’on prendra par rapport à cela’’, dit-il. Hier, ils ont rencontré le Cusems pour dégager une position. ‘’Demain, (aujourd’hui), nous allons rencontrer le Saems, parce qu’ils sont les syndicats les plus représentatifs dans le moyen et le secondaire. A midi, les deux syndicats et nous allons nous retrouver pour discuter sur la question et essayer de faire la synthèse de tout cela’’, fait-il savoir.  

Le boycott de la correction des épreuves n’est pas écarté

Selon lui, après ladite réunion, ils vont saisir le directeur de l’Office du Bac pour présenter les éléments de preuves qu’ils ont et ‘’lui demander, avec les autorités compétentes, l’annulation pure et simple de l’épreuve anticipée de Philo. C’est d’une extrême gravité. Cela va jeter le discrédit sur l’épreuve de Philosophie et au-delà sur le système éducatif. Parce que, c’est la deuxième affaire de fuite, pendant cette année. L’autre affaire concernait la fuite sur  l’épreuve de Mathématiques du Concours général’’, signale-t-il. Pour Abdoulaye Sow, cette affaire est devenue la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il faut prendre toutes les dispositions nécessaires pour que, dans l’avenir, de telles choses ne puissent se reproduire.

‘’Les avis qu’on est en train de recueillir venant des collègues ne dégagent pas l’idée de boycotter la correction de ces épreuves, si l’office du bac tirait dans le sens de vouloir étouffer l’affaire ou de minimiser. Parce qu’à notre niveau, ce sont des preuves palpables et parlantes que nous avons’’, a-t-il averti.  Selon lui, après la présentation de ces preuves, s’ils continuent à vouloir minimiser ou étouffer l’affaire, la Ceep va organiser une conférence de presse pour le boycott de la correction des épreuves.  ‘’Il y a de cela un an, une affaire de ce genre concernait l’examen des élèves-maîtres. Cette affaire n’a pas été élucidée jusqu’à présent aux yeux de l’opinion nationale. Cela commence à être récurrent dans notre système éducatif. Il est important de s’asseoir et de rediscuter sur le système qui est en train de culbuter’’, alerte-t-il.

Joint par EnQuête le directeur de l’Office du bac, Babou Diakham,  a indiqué qu’ils n’ont pas encore de preuve et que sa structure mène actuellement des enquêtes sur cette affaire.

VIVIANE DIATTA