Publié le 6 Sep 2016 - 10:26
GABON

Le ministre de la Justice, Séraphin Moundounga, annonce sa démission

 

Le ministre de la Justice Séraphin Moudounga a annoncé ce lundi après-midi sa décision de démissionner. Il a expliqué sur RFI vouloir ‘’bénéficier de sa totale liberté’’. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a refait le bilan des violences de la semaine dernière.

 

Le deuxième vice-Premier ministre gabonais, Séraphin Moundounga, a annoncé ce lundi qu'il démissionnait. Il s'agit de la première défection de haut niveau depuis le début des troubles mercredi dernier. ‘’J'ai redouté que le Gabon puisse basculer dans la violence si les résultats étaient rendus publics sans qu'il ne soit procédé au recomptage des résultats, procès-verbal par procès-verbal de chaque bureau de vote. Ceci n'ayant pas eu lieu, le pays a basculé dans la violence et cette violence se poursuit de façon latente jusqu'à ce jour. Donc la paix est gravement menacée dans notre pays, la sécurité est gravement menacée. Il a été répondu que le recomptage n'était pas prévu par la loi électorale gabonaise’’, a indiqué M. Moudounga à RFI.

‘’Ayant constaté que, du côté du pouvoir, on n'apportait pas de réponse à la préoccupation de la nécessaire garantie de la paix et du nécessaire affermissement de la démocratie, j'ai pris la décision de prendre congé, d'une part, du Parti démocratique gabonais, et de me décharger de mes fonctions de membre du gouvernement pour que, grâce à ces deux actes majeurs que je pose, je puisse bénéficier de ma totale liberté’’, a-t-il poursuivi.

 Le pouvoir gabonais refait le bilan des violences post-électorales

Le pouvoir  entend afficher sa fermeté vis-à-vis des fauteurs de troubles. Un nouveau bilan a été communiqué aujourd'hui par le ministère de l'Intérieur : trois morts et 150 blessés (67 membres des forces de l'ordre et 38 civils). L'opposition parle, elle, d'un bilan plus lourd, mais le ministre de l'Intérieur estime que ces victimes supplémentaires présumées sont des morts naturelles ou des gens tués lors de rixes, et non suite à l'intervention des autorités. Quant aux personnes arrêtées, accusées d'être des ‘’délinquants’’  et des « ‘’criminels’’ (il y en aurait 800 à Libreville), Pacôme Moubelet Boubeya affirme qu'elles seront ‘’sanctionnées avec la plus grande force’’. Plusieurs dizaines ont commencé à être auditionnées au Palais de justice aujourd'hui (Ndr Hier) alors qu'environ 200 proches totalement désespérés attendaient dehors, ne sachant pas ce qui allait leur arriver.

(Rfi.fr)

 

Section: