Publié le 28 Apr 2016 - 18:26
GALERIE

Les “Lionceaux” des maths

 

Aux Olympiades panafricaines des Maths, le Sénégal est représenté par une douzaine de cracks, tous âgés de moins de 20 ans. EnQuête vous présente quatre d’entre eux, un petit échantillon de ces Lionceaux des maths.

 

MAMADOU MBODJ

Le Benjamin

Ses camarades le chambrent volontiers. C’est le plus jeune de l’équipe, il a 16 ans. Frêle adolescent, au regard curieux, Mamadou Mbodj est élève en 1ère S3 au Lycée technique André Peytavin de Saint-Louis. Il est taquin et ses coéquipiers le lui rendent bien. Il joue sur la liste B, celle des candidats individuels.  Mamadou dit avec emphase : “C’est un honneur pour moi d’être choisi parmi des milliers de camarades.’’ Il est féru de calcul depuis tout petit. Il a toujours été 1er de sa classe depuis l’école primaire. C’est son père qui lui a donné l’amour des maths. Il faisait la série C, l’ancêtre de la Série S.  

 Après le bac (“inchAllah”), Mamadou “n’écarte pas la possibilité d’aller étudier à l’étranger”. Il dit qu’il voudrait faire quelque chose de sa vie : “Créer un théorème ou démontrer une loi physique.’’ Pendant son temps libre, Mamadou joue à la playstation  au GTA, un jeu virtuel de gansters …

ABDOUL AZIZ NDIAYE

Capitaine

Il est élève en Terminale S1 au lycée de Thiaroye, à Pikine. Dans sa cour d’école, il sourit quand ses camarades des séries littéraires disent de lui ‘‘qu’il est fou ou qu’il perd son temps à chercher des inconnues’’. C’est un garçon timide, presque introverti. Ce n’est pas forcément un meneur de troupe. “On m’a dit : tu es capitaine”, dit-il.

L’amour des maths lui est venu, parce qu’il a eu de bons profs.  Demandez-lui : “qu’est-ce que le ministre vous a dit en vous remettant le drapeau’’ ? Il regarde d’abord son coach et répond timidement : “Il m’a dit de ramener la coupe, puisque c’est le Sénégal qui organise.’’

 Si Aziz a reçu le ‘‘brassard de capitaine’’, c’est qu’il a peut-être plus d’expérience que ses camarades dans les concours. Il a gagné le 2e prix au concours général de Maths, l’année  passée.  Et à l’évocation de cette performance, une fierté luit dans les yeux de cet enfant de Thiaroye qui rêve de devenir ingénieur télécom…     

FANTA SOKHNA MINTH (17 ANS)

 La polyvalente

Elle est élève au lycée Samsidine Aïdara de Vélingara, à Kolda. Sa sélection dans l’équipe de Maths du Sénégal est une suite logique. Elle excelle dans les matières scientifiques, depuis le bas-âge. Mais  elle est polyvalente. Elle est aussi dans le peloton de tête littéraire. “Dans ma région, j’ai remporté des prix de dictée et de dissertation”, affirme-t-elle.  Membre de l’équipe A du Sénégal, elle  s’attend à des épreuves qui sortent des sujets habituels des devoirs en classe. Ici, “les sujets sont extraordinaires”, dit-elle. 

Avec l’enthousiasme de son âge, elle veut tout embrasser, la médecine, les  télécommunications. “J’ai d’autres projets en tête, dit-elle. Je veux aller à l’étranger pour faire des études et revenir travailler pour mon pays.’’  C’est une fille qui est déjà soucieuse de son image. Elle ne veut pas se faire prendre en photo, mais choisit avec minutie l’illustration qu’elle souhaite voir à côté de son texte.   

KHADIDIATOU THIAM

La force tranquille

Sur le bout de la langue, elle avoue qu’elle aime les maths et la cuisine. C’est le genre de fille un peu portée sur les sucreries. Elle fait la Terminale S3 au Lycée technique et industrielle Maurice Delafosse. Son objectif : gagner la coupe. Elle reste reconnaissante à  son  maître  en classe de CE1, M. Samb.  “C’est lui qui m’a donné le goût des calculs”, remercie-t-elle. Khadija se voit dans quelques années travailler dans l’aéronautique. Elle aime écouter la musique de Rihanna et les zikr de Aïda  Bou Baye, après avoir résolu les équations à plusieurs degrés.

 Elle s’est toujours dit qu’elle  ferait Série S3, dédiée à la technologie. ‘’C’était un défi et je suis une fille brave’’, dit-elle avec une forte confiance en elle. Après les Olympiades de Maths, elle participera au prochain Concours de Culture générale.  Khadija se définit aussi comme “une grande lectrice”. Elle lit Ferdinand Oyono, le Vieux nègre et la médaille et ‘‘Une si longue lettre’’… 

ABDOU RAHMANE MBENGUE

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