Publié le 14 Mar 2016 - 13:10
GAMBIE

Des ONG exigent la libération d’Alagie Ceesay

 

En détention depuis plus de 300 jours, le journaliste Alagie Abdoulie Ceesay voit son état de santé se dégrader de jour en jour. Suffisant pour qu’Amnesty International, Human Rights Watch et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) demandent sa libération immédiate.

 

Le communiqué conjoint d'Amnesty International, Human Rights Watch et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) révèle que l’état de santé d’Alagie Ceesay se détériore depuis le début de l’année 2016. "Le 13 janvier, il a été hospitalisé parce qu’il se plaignait de douleurs à l’estomac et de troubles du sommeil depuis plus d’un mois. Un médecin a diagnostiqué une hépatomégalie et a prescrit des antalgiques. Le 29 février, Alagie Ceesay a été admis de nouveau dans le même hôpital pour une crise d’asthme et a regagné la prison le 1er mars", renseignent les organisations de défense des droits de l'homme. "Alagie Ceesay n’aurait jamais dû être incarcéré. La détérioration de son état de santé ne fait que montrer combien il est urgent de le libérer", a déclaré Corinne Dufka, Directrice de recherches sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch.

Arrêté et placé en détention secrète du 2 au 13 juillet 2015, Alagie Ceesay fut libéré par les forces de sécurité gambiennes, qui l'ont de nouveau arrêté le 17 juillet et incarcéré au siège de la NIA, un lieu de détention non officiel. Selon Human Rights Watch, Amnesty International et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le jeune journaliste gambien "y était privé d’avocat et n’avait aucun contact avec sa famille. Il a ensuite été traduit devant la Haute Cour de Banjul, le 25 août 2015 et inculpé pour sédition et diffusion de fausses nouvelles en vue de susciter la peur et la panique au sein de la population". Depuis lors, Alagie Ceesay reste détenu à la prison Mile 2, dans la banlieue de Banjul, la capitale.

Dans leur communiqué conjoint, les trois organisations de défense des droits humains font appel aux conclusions adoptées à la dernière session des Nations unies (décembre 2015), publiées le 3 mars 2016 et dans lesquelles le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé qu’Alagie Ceesay "est privé de liberté de manière arbitraire’’.

Le Groupe de travail a alors enjoint aux autorités gambiennes de libérer immédiatement le journaliste et de lui accorder un droit exécutoire à une indemnisation. Il a aussi précisé que les autorités devaient prendre les mesures nécessaires pour que les libertés d’opinion et d’expression soient mieux protégées et a demandé l’ouverture d’une enquête sur les actes de torture qu’Alagie Ceesay aurait subis.

 

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