Publié le 4 Feb 2016 - 08:09
GAMBIE

Jammeh dissout le syndicat des transporteurs

 

En Gambie, ce n'est pas le beau temps pour les organisations syndicales encore décidées à s’opposer aux politiques de Yahya Jammeh considérées comme négatives pour leurs membres. Le syndicat national des transporteurs de la Gambia national transport control association (GNTCA) vient de l'apprendre à ses dépens. Il a tout simplement été dissous et ses membres interdits de toute forme d'association par le gouvernement du leader gambien qui l'a fait savoir en début de semaine, via un communiqué.

"Le gouvernement de Gambie tient à informer le public et tous les acteurs du secteur du transport en commun et de marchandises, que la Gambia national transport control association (GNTCA) est dissoute et interdite de toute implication dans le secteur des transports du pays", a révélé le communiqué diffusé lundi sur la télévision nationale.

Si le gouvernement de Yahya Jammeh en est arrivé à un tel extrême, c'est parce les chauffeurs affiliés à la GNTCA ont récemment demandé que les autorités gambiennes réduisent le prix du carburant à la pompe, puisque le prix du baril de pétrole est au plus bas depuis bientôt un an. Les chauffeurs gambiens trouvaient le statut d'autant plus incompréhensible qu'au Sénégal voisin, deux baisses ont déjà eu lieu.

Comme à l'accoutumée en Gambie, les porteurs de la revendication de la GNTCA furent convoqués par les services de renseignement et la police. Il leur fut enjoint de taire cette exigence de baisse des prix du carburant. En réplique à ce qu'ils considèrent comme un harcèlement, les chauffeurs décidèrent unilatéralement de lancer une campagne de sensibilisation sur ce qu'ils pensent être la bonne structure des prix du carburant sur le marché gambien. Le gouvernement de Jammeh étant jusque-là resté sourd à leur appel, les conducteurs ont boycotté la route, créant des perturbations sur le transport des populations et des marchandises.

La baisse de recettes qui s'en est suivie a sérieusement porté un coup dur au Trésor public gambien dont les coffres sont au trois quarts vides, obligeant le gouvernement de Yahya Jammeh à concéder une maigre réduction des prix du carburant à la pompe. Quelques heures plus tard, le couperet tombe sur le syndicat des travailleurs à l'origine de la baisse.

 

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