Publié le 14 Jun 2016 - 16:56
GAMBIE

La présidente du barreau jette l’éponge

 

L'avocate Lubna Farage, présidente du barreau de Gambie, a démissionné de son poste. La rumeur de cette démission courait à Banjul depuis vendredi dernier. Mais une source dans l'administration de la Gambia Bar Association, le barreau gambien, nous a confirmé ce lundi que Lubna Farage a remis sa lettre de démission depuis le jeudi 9 juin dernier.

Avocate personnelle du Président gambien Yahya Jammeh, Lubna Farage n'a donné aucune explication sur les raisons de sa démission. Mais certaines robes noires gambiennes informent que Lubna Farage n'est plus en odeur de sainteté avec la majorité de ses confrères qui lui affichent une hostilité ouverte, l'accusant d'assister passivement au déroulement du procès "politiquement téléguidé" de l'opposant Ousainou Darboe. Ce dernier, leader du parti de l'UDP et ancien président du barreau gambien est défendu par le doyen Antouman Gaye, Mes Hawa Seesay Sabaly, Oumar Djie et Me Sheriff Tambedou que Lubna Farage a remplacé comme président du barreau en 2013.

D'ailleurs, au moment où ses confrères marchaient sur la Haute de Banjul annonçant qu'ils ne participeront plus au simulacre de procès de Ousainou Darbo, Lubna Farage était aperçue aux côtés du Président Jammeh qui inaugurait un moulin à farine avec son ami, l’homme d’affaires Muhammed Bazzi.

Ce dernier remous confirme le malaise profond qui bouscule la famille judiciaire gambienne depuis quelques semaines. Le plus significatif de ces tribulations est la démission du juge camerounais O. Ottaba qui préside le Tribunal criminel spécial où sont jugés l'opposant Ousainou Darbo et les manifestants arrêtés après la mort en détention de Solo Sandeng. Avant sa démission, le juge Ottaba avait accordé une interview à "FatuNetwork" la radio de Fatu Camara, l'ancienne conseillère en communication en exil de Yahya Jammeh, où il disait ceci: "Le dossier de l'opposant Ousainou Darboe et ses camarades est "vide, sans objet et embarrassant".

Jammeh a déjà limogé le président de la Cour suprême gambienne, Emmanuel Fagbenle. Le juge nigérian s'est plaint auprès du ministre de la Justice gambienne parce que des personnes en jugement portaient des stigmates visibles d'actes de torture.

M. T. Diaw

 

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