Publié le 27 Aug 2015 - 11:29
GASPILLAGE DE L’ENERGIE AU SENEGAL

Thierno Alassane Sall dénonce une mentalité de sous-développé

 

Le Sénégal est parmi les champions en matière de gaspillage de l’énergie, selon le ministre de tutelle. Thierno Alassane Sall y voit une mentalité de sous-développement accepté. La preuve, d’après lui, se trouve dans la différence entre les bâtiments laissés par les colons et ceux nouvellement construits. Il était hier en visite dans les différentes structures de son département.

 

Le ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables a fait hier une tournée dans différentes structures publiques relevant de son département. Thierno Alassane Sall s’est rendu tour à tour à l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME), à la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), à l’Agence sénégalaise de l’électrification rurale (ASER), au Comité national des hydrocarbures (CNH), à l’Agence nationale des énergies renouvelables (ANER) et au programme national de biogaz domestique du Sénégal (PNB-SN).

A toutes les étapes, le ministre a principalement axé son intervention sur deux points : la visibilité des structures de son ministère et l’économie de l’énergie. Thierno Alassane Sall a particulièrement regretté l’utilisation irrationnelle de l’énergie. ‘’Jusqu’ici, nous nous sommes occupés de la fourniture, mais on s’est un peu moins occupé de la demande. Nous sommes un des champions en matière de gaspillage. Si nous continuons à utiliser l’énergie de cette façon, il y a de quoi désespérer’’, prévient-il, tout en encourageant fortement l’AEME à convaincre des institutions publiques à réduire leur facture d’électricité. 

Le ministre dénonce même ce qu’il appelle un sous-développement accepté, c'est-à-dire qui relève plus d’un état psychologique. Et pour appuyer sa thèse, Thierno Alassane Sall invite à faire une comparaison entre les bâtiments légués par les colons et ceux construits par les Sénégalais. Selon lui, les premiers sont préparés à absorber la lumière naturelle et le vent. Par contre, les immeubles modernes ne sont préparés ni à l’absorption du vent, ni de la lumière solaire. Les bâtiments sont mal éclairés et insuffisamment aérés. Ce qui augmente la facture d’électricité avec les lampes allumées pendant le jour et l’utilisation de la ventilation artificielle. A propos des raisons liées à cela, le ministre n’y voit que ‘’la cupidité des bailleurs qui veulent gagner le maximum d’espace à louer’’.

L’autre point sur lequel le ministre s’est attardé est la visibilité des structures de son département. Thierno Alassane Sall les invite à communiquer davantage sur leur travail, afin que le public en soit informé. ‘’C’est bien d’être la main invisible, mais essayez de ne pas être trop invisible’’, leur a-t-il suggéré.

Cette visite est en fait une prise de contact pour le ministre nouvellement nommé mais aussi un moment de recueillir les doléances et préoccupations des agents des différentes institutions. Les structures visitées n’ont pas raté l’occasion. L’AEME s’est plaint de son budget jugé très insuffisant par rapport à la mission. ‘’Nous essayons toujours de compenser. Nous vous demandons de nous appuyer à débloquer cela au plus haut niveau’’, a lancé, El Hadji Ndiaye, le porte-parole.

A la CRSE, ce sont plutôt les locaux qui sont jugés pas adéquats. ‘’Il m’arrive de recevoir des bailleurs et de ne pas être à l’aise’’, avoue le président de la CRSE, Mamadou Ndoye Diagne. Mais M. Diagne et ses hommes ont beau se plaindre de leurs conditions, ils sont quand même enviés. Car les deux principales volontés des agents de la CNH est de voir leur structure intégrée à la CRSE, en plus d’un alignement de leurs salaires sur ceux des autres de la CRSE. 

BABACAR WILLANE

 

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