Publié le 5 Jun 2012 - 14:05
GESTION DE LA CRISE SCOLAIRE

‘’Le Faire-semblant n’a que trop duré !’’

Mamadou Lamine Dianté, SG SAEMS-CUSEMS

 

Un syndicat qui est entré dans une colère noire contre le ministre de l’Education nationale, c’est bien le Syndicat autonome des enseignants du moyens secondaires du Sénégal (SAEMS-CUSEMS). Les camarades de Mamadou Lamine Dianté ne sont pas rassurés parce que ‘’deux mois après sa prise de fonction, le Président Macky Sall et son gouvernement peinent à stabiliser le système scolaire, malgré sa promesse électorale de sauver en priorité l’année scolaire et universitaire’’.

 

Rappelant qu’il avait suspendu son mot d’ordre de grève ‘’pour permettre aux nouvelles autorités de s’installer’’, le SAEMS-CUSEMS constate avec amertume que ‘’celles-ci ont compris de travers’’. En effet, ‘’au lieu de profiter de cette accalmie précaire pour s’assurer du sauvetage de l’année scolaire et universitaire en stabilisant les acquis avec les organisations syndicales, les nouvelles autorités claironnent à cri et à dia qu’elles vont organiser ‘’les assises de l’école’’ comme si cela constituerait la solution-miracle à tous les maux qui gangrènent l’école et les universités. Pendant ce temps, les préoccupations pressantes des enseignants sont restées entières. De leurs solutions dépendra l’issue de l’année scolaire’’, avertit le SAEMS-CUSEMS dans un communiqué parvenu à EnQuête.

 

Ainsi du ministre Ibrahima Sall qui ‘’s’est empressé d’appeler à un réaménagement du calendrier scolaire en criant à tue-tête que l’année scolaire vient d’être sauvée’’, Dianté et ses camarades se demandent si ‘’cette conviction relève d’une naïveté ministérielle, d’une amnésie ou d’une ignorance du système éducatif ?’’ Et pour cause, ils rappellent que le réaménagement du calendrier scolaire n’est juste qu’’’un projet qu'il faut se donner les moyens de réaliser’’. De Mansour Sy, ministre de la Fonction publique, du Travail et des Organisations professionnelles, le SAEMS-CUSEMS dit qu’il ‘’donne l’impression d’un changement d’hommes et non de pratiques abjectes’’. En effet, ‘’le ministre de la Fonction publique a engagé le gouvernement à rencontrer dans les meilleurs délais notre organisation pour l’élaboration d’un échéancier d’application des accords, l’ouverture de nouvelles négociations dans les commissions techniques et la tenue d’un conseil interministériel sur l’éducation. Que nenni !’’ Pour ce syndicat, ‘’il est inadmissible que les honnêtes travailleurs, artisans du développement de notre pays, fassent les frais d’un combat partisan au sein du gouvernement, surtout que des institutions de retraite en profitent pour rançonner des agents de l’Etat admis à la retraite entre temps’’.

 

D’après le SAEMSS-CUSEMS, ‘’de deux choses l’une ou exceptionnellement les deux à la fois : les nouvelles autorités font étalage de leur incompétence, ou elles sont isolées par les éternels saboteurs du système éducatif, toujours en poste’’. Surtout que, profitant de la situation de fébrilité du tout nouveau ministre de l’Education nationale, ‘’des individus membres de ‘’structures partenaires de l’école’’, ont réussi à négocier le virage pour se muer en ‘’collabos du ministre’’, fortement inféodés à ses basques’’.

 

Toutes choses qui poussent le SAEMSS-CUSEMS à crier pour dire que ‘’le faire-semblant n’a que trop duré’’ ! Non sans rappeler que sa décision ‘’d’observer une pause ne s’est pas faite sans soutirer des nouvelles autorités des engagements fermes, devant des témoins (COSYDEP, BM, Aide et Action, …), de respecter les accords signés et d’ouvrir les négociations autour des nouvelles plate-formes’’.

 

Viviane DIATTA

 

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