Publié le 1 Apr 2015 - 17:36
GESTION DE

Radio France et France Télévisions Sarkozy et l’Ump dénoncent un ‘’scandale d’Etat’’ 

 

Ils s’étaient jusqu’ici peu exprimés. Mais les dirigeants de l’UMP ont décidé, hier, de lancer une offensive sur la gestion de l’audiovisuel public sous François Hollande. En réunion du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy a ainsi appelé la droite à dénoncer « le scandale de la grève à Radio France à un moment où 43 millions de Français vont voter » pour les départementales, dimanche 29 mars.

 

Mais le président de l’UMP a également appelé à dénoncer « le processus de nomination de France Télévisions où on garde même le secret des auditions ».

Joint par Le Monde, le porte-parole de l’UMP renchérit : « Nous sommes face à un scandale d’Etat », a lancé Sébastien Huygue. « Nous sommes étonnés voire atterrés de voir que les auditions par le Conseil supérieur de l’audiovisuel pour la présidence de France Télévisions se font de la manière la plus opaque possible : les candidats ne sont pas connus, les auditions sont à huis clos. On ne connaît pas les projets ni les critères de choix. C’est pourtant 2,3 milliards d’argent public ! »

La nomination du président de France Télévisions est un point de clivage net entre PS et UMP : Nicolas Sarkozy avait choisi de faire le choix lui-même en temps que président de la République (avec avis des commissions culturelles parlementaires, a posteriori). François Hollande a expressément changé la procédure pour confier cette tâche au Conseil supérieur de l’audiovisuel, vu comme un gage d’indépendance par rapport au pouvoir politique.

M. Huygue insinue que la procédure est biaisée : « Le président de la République François Hollande ne pilote-t-il pas en réalité la nomination du président de France Télévisions ? On se pose la question. Le choix a été confié au CSA, présidé par Olivier Schrameck, qui est ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon et donc tout sauf indépendant. »

« Le gouvernement fait pression sur le CSA », croit savoir Franck Riester, député UMP spécialiste de l’audiovisuel, joint par Le Monde.

Mathieu Gallet « bouc émissaire »

Sur Radio France, la charge n’est pas moins rude : « Au lieu de fixer un cap et de mener les réformes progressivement, l’Etat crée une crise et utilise Mathieu Gallet comme bouc émissaire. » Le président de Radio France s’est notamment vu reprocher les dépenses de rénovation de son bureau, mais également, ce mardi dans Le Canard enchaîné, les frais de sa présidence précédente, à l’Institut national de l’audiovisuel, pour des rénovations encore et des conseils extérieurs.

« Mathieu Gallet a reconnu des erreurs et il faudra voir ses réponses au nouvel article du Canard enchaîné. Mais le fond du problème est ailleurs : que fait-on de cette crise financière à Radio France ? », répond M. Riester.

A Radio France, l’Etat « créé la crise financière» de l’entreprise, insiste le député, accusant le gouvernement d’avoir ponctionné des ressources destinées à l’audiovisuel pour honorer d’autres dépenses du budget de l’Etat. « On n’épaule pas, on met des bâtons dans les roues. C’est tout l’inverse de ce que doit faire une tutelle responsable et digne de ce nom », pense M. Riester, que Nicolas Sarkozy a consulté et qui va poser une question au gouvernement mercredi à l’Assemblée nationale, après avoir déjà interpellé la ministre de la culture Fleur Pellerin dans l’hémicycle la semaine dernière.

Mardi, l’UMP s’est dévoilée sur un autre point, sensible : « la fusion pure et simple des principales rédactions du groupe, France Inter, France Info et France Culture ». Une piste prônée dans un rapport explosif de la cour des comptes. Mais immédiatement écartée par le président Mathieu Gallet, la jugeant impopulaire.

David-Hervé Boutin, le secrétaire national à la culture du parti de Nicolas Sarkozy a également cité la « fusion » des orchestres de Radio France, une autre réforme proposée par la Cour des comptes et combattue par les grévistes, avant de demander : « Qu’attend le gouvernement pour réagir et enfin prendre les mesures vigoureuses qui s’imposent ? »

( le monde.fr)

 

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