Publié le 17 Jan 2015 - 14:27
GESTION DES EPIDEMIES ENDEMIQUES

Des chercheurs africains face à leur destin 

 

En prélude au forum sur la voix et le leadership africain pour accélérer l’évaluation des traitements et des vaccins potentiels du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, prévu les 19 et 20 janvier, les membres du comité d’organisation ont fait face à la presse hier, pour communiquer sur les raisons d’une telle initiative.

 

Des leaders de la santé et de la recherche en Afrique de l’Ouest vont se réunir à Dakar, les 19 et 20 janvier, pour mettre en place une plate-forme commune pour la gestion des épidémies endémiques. Ce forum sur la voix et le leadership africain cherche à accélérer l’évaluation des traitements et des vaccins potentiels du virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Des experts de la santé, les ministres de la Santé de six des pays touchés par le virus Ebola (Guinée, Liberia, Sierra Léone, Mali, Nigeria, Sénégal), des décideurs et des personnes affectées seront présents.

Les experts veulent s’assurer que la voix et le leadership africain sont pris en compte dans la lutte pour le contrôle de l’épidémie Ebola. La rencontre sera un cadre d’échanges plus élargi à l’issue de laquelle un plan pour accélérer l’évaluation des traitements et des vaccins potentiels contre Ebola en Afrique de l’Ouest sera mis en œuvre.

Selon le coordonnateur du comité d’organisation, le professeur Souleymane Mboup, trois vaccins dont le RSSV- ZEBOV de l’agence publique canadienne, CAD3 –ZEBOV de la firme britannique et la firme JONHSON-JONHSON, sont en train d’être mis en place et sont à des étapes accélérées. ‘’L’apparition et la propagation du virus Ebola qui a infecté à ce jour 21 364 personnes et fait 8 459 décès sont devenues une préoccupation majeure dans le monde entier et ne saurait épargner aucun pays, eu égard aux multiples conséquences sociales, politiques et économiques’’, dit-il.

Cette rencontre recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) aboutira à un communiqué final signé par les ministres de la Santé, qui constituera la déclaration de Dakar.

‘’Le public invité à financer la recherche’’

Une stratégie de plaidoyer sera élaborée pour cet engagement au niveau régional, afin d’inciter le public à financer la recherche. Pousser les chercheurs africains à négocier des partenariats  nationaux et internationaux. Car, affirme le directeur de la santé, Mamadou Diack, la recherche a toujours été le parent pauvre du système de la santé. « 70 à 80 % des financements viennent du privé et des partenaires internationaux », constate-t-il. Le professeur Samba Kor de dire qu’il est anormal que les scientifiques africains soient toujours derrière, lorsqu’il y a épidémie et que des recherches doivent être menées. ‘’Nous devons repositionner le leadership africain face aux épidémies et les enjeux’’, argumente-t-il.  

Une stratégie de communication sera également élaborée pour les communautés vulnérables touchées, afin de les tenir informées du développement des médicaments et vaccins. Ce forum scientifique est conjointement organisé par quatre réseaux africains, dont celui pour la recherche sur le SIDA (RARS), des praticiens assurant la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (RESAPSI), le groupe (WATER), (GET) et le ministère de la Santé du Sénégal, en compagnie de la fondation Bill et Melinda Gates.

AIDA DIENE

 

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