Publié le 19 Sep 2017 - 21:39
GESTION DES FLUX MIGRATOIRES

Plaidoyer pour une coopération entre les différents acteurs

 

Il est, aujourd’hui, primordial d’envisager la coopération entre les pays d’origine, de destination et de transit des migrants, pour une gestion efficace des flux migratoires. C’est ce qu’a soutenu hier le directeur de la Fondation René Cassin, Sébastien Touzé, en marge de la cérémonie d’ouverture d’un séminaire de formation sur la question.

 

‘’Le contexte mondial actuel place toutes les sociétés face à des ‘’risques majeurs’’. L’affirmation est  du  directeur de la Fondation René Cassin.  Sébastien Touzé, qui a présidé hier la cérémonie d’ouverture d’un séminaire de formation sur les migrations internationales et les Droits de l’Homme, est d’avis que les questions migratoires minent les continents et touchent désormais tout Etat dont la vocation est de vivre sur la base de critères égalitaires.

Ainsi, il estime que la consécration des valeurs et des principes énoncés dans la Déclaration des Droits de l’Homme, doit être un moyen de lutte contre la migration qui est un phénomène transnational. ‘’Pour rappeler ces valeurs comme instrument conventionnel, il faut un préalable indispensable pour gérer ce phénomène. C’est d’envisager la coopération entre les pays d’origine, de destination et de transit’’, a soutenu le directeur de la Fondation René Cassin.

Par ailleurs, M. Touzé a indiqué que dans la lutte pour le respect des Droits de l’Homme, il est ‘’extrêmement important de souligner l’extrême vulnérabilité’’ des hommes et des femmes qui fuient leur pays. ‘’La migration, le plus souvent irrégulière, engendre des risques majeurs avant d’offrir les conditions de vie au respect des lois.

Au risque d’être exposés à des violences sexuelles, à la traite humaine auxquelles sont confrontés des milliers de personnes, le non accès aux soins, la criminalisation, etc., sont autant de dangers auxquels font face les migrants’’, a-t-il dit. Pour lui, il s’agit, ici, de ‘’promouvoir’’ le développement d’une ‘’réelle stratégie de réponse’’ à ces migrations ‘’plus respectueuses’’ et d’encourager à cette fin une coopération accrue sur le plan régional et international. ‘’On doit aussi amener l’ensemble des Etats à prendre acte de leur position d’accueil. Il s’agit d’offrir à ces femmes et à ces enfants des conditions de vie digne, de les protéger contre les trafics, l’exploitation dont ils sont souvent victimes. Mais aussi de rappeler les principes essentiels de solidarité’’, a plaidé le directeur de la Fondation René Cassin.

Pour Sébastien Touzé, qui est également un des animateurs de cette formation, l’autre défi ayant un lien direct avec le thème de cette année, c’est-à-dire ‘’Migrations internationales et Droits de l’Homme’’, est celui de la question des migrations humaines. ‘’Ces dernières, avec le contexte géopolitique, se sont intensifiées. Fuyant l’horreur, le déshonneur, dans nombre de cas une mort certaine, de nombreuses personnes quittent leur Etat avec pour seule aspiration de trouver une vie idéale. Certaines, pour échapper à des souffrances, se réfugient dans les eaux’’, a expliqué le professeur de l’Université Panthéon Assas de France.

Sur la piste du temps, ajoute-t-il, ‘’on imagine une ligne au-delà de laquelle la souffrance présente cessera d’exister. Tuer la souffrance par l’espoir, voilà la motivation essentielle de ces personnes désœuvrées, désabusées et démunies qui fuient chaque jour un quotidien devenu tout simplement insupportable’’.  Ainsi, les chiffres sont, selon lui, ‘’alarmants’ et doivent appeler à plus d’actions. Car, d’après les statistiques d’Amnesty International, en 2016, 244 millions de personnes vivent hors de leur pays d’origine. Parmi elles, 65,3 millions ont quitté leur pays en temps de conflit, de persécution ou de catastrophe naturelle et 21,3 millions sont des réfugiés et 90 % se trouvent dans les Etats en développement.

7,5 millions de migrants accueillis en Afrique de l’Ouest

En effet, les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont aussi des pays de migration, selon une étude réalisée en 2015, a affirmé pour sa part le président du Comité sénégalais des Droits de l’Homme Pape Sène. ‘’L’Afrique de l’Ouest a accueilli 7,5 millions de migrants. Cette zone est la première destination des migrants d’Afrique. Les migrations africaines à l’échelle interne ou internationale pose de véritables problèmes liés aux facilités administratives, aux possibilités d’insertion socio-économique, d’accès au service public, de sécurité et de respect des droits humains des migrants’’, a-t-il dit. Vu que la question de la migration est devenue un problème d’intérêt ‘’stratégique et sécuritaire’’ pour les Etats, les organisations internationales et la communauté internationale, le directeur de cabinet du Premier ministre, Diatourou Ndiaye, a appelé les Etats à ‘’veiller’’ à ce que les migrations interviennent dans un ‘’contexte équitable’’ de restructuration de la dignité humaine.   

MARIAMA DIEME

 

Section: