Publié le 12 Jun 2018 - 16:19
GESTION DES RECETTES DU PETROLE ET DU GAZ

Les recommandations du Congad 

 

La concertation nationale sur la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz se tient se matin. A cette occasion, le Congad dévoile les pistes de solutions qu’il entend soumettre à l’appréciation des autorités.

 

‘’Oui à une concertation nationale productive !’’. Tel est l’invite faite par le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad) au président de la République, Macky Sall. Il ne s’agit pas cette fois de politique, mais de la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz prévue, objet d’un conclave ce matin, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad). Devant participer à cette rencontre, le Congad, par le biais de son président du conseil d’administration, a sorti un communiqué hier, pour donner son avis et faire des propositions.

Sur la forme, Amacodou Diouf a indiqué que ‘’le Congad espère que l’on ne se limitera pas au recueil de points de vue des participants et s’en tenir à cela’’. ‘’Durant cette réunion, la meilleure approche serait de procéder d’abord à un lancement du dialogue national et conduire ensuite, pour la période à venir, des concertations décentralisées dans toutes les régions du Sénégal, à travers des commissions qui travailleront suivant un calendrier déterminé, afin de donner à ces échanges un cachet populaire et inclusif’’, préconise-t-il.

A cet effet, l’organisation se dit prête, en rapport avec le Cos-Pétrogaz, à accompagner le gouvernement dans l’organisation et l’animation du dialogue à l’intérieur du pays. Ainsi, un rapport de synthèse des concertations sera remis au Chef de l’Etat. ‘’Il faut du temps pour le dialogue’’, a insisté M. Diouf.

A propos du contenu, le Congad estime que le point relatif aux organes de gouvernance des ressources gazières et pétrolières mérite d’être abordé. ‘’La composition de ces organes devrait être diversifiée sur une base tripartite, à savoir : gouvernement, secteur privé et société civile. Ces organes devraient être renforcés du point de vue législatif et réglementaire, de sorte qu’elles puissent prendre des décisions qui seront rigoureusement appliquées’’, suggère-t-on.

Du point de vue de cette organisation de la société civile, le deuxième niveau de réflexion devrait porter sur les modalités d’élaboration et le contenu des contrats d’exploitation des ressources. ‘’Il s’agira de faire en sorte que les engagements à prendre aient comme soubassement le respect de principes en faveur du progrès économique et social de notre pays, et qu’ils soient publiés conformément aux règles de gouvernance en vigueur. Les aspects techniques de la contractualisation reviennent aux experts nationaux que nous soutenons fortement’’, ont-ils renseigné. Selon eux, le troisième niveau de réflexion devrait porter sur la répartition des ressources financières générées par l’exploitation du pétrole et du gaz à travers des canaux transparents et démocratiques.

Mise en place de Fonds au développement

A propos de l’utilisation des ressources, le Congad pense que plusieurs mécanismes peuvent être promus parmi lesquels la mise en place d’un Fonds souverain d’investissement (Fsi) destiné aux générations futures. D’après le président dudit conseil, ce fonds doit être rigoureusement encadré et rentabilisé dans les marchés financiers sous régional et régional.

Un autre Fonds d’investissement national (Fin), dit-il, devrait permettre de garantir la sécurité alimentaire au pays et d’éviter ainsi une forte et  ‘’dangereuse’’ dépendance de l’économie des ressources pétrolières. ‘’Ce fonds au service du secteur agricole au sens large du terme (agriculture, élevage et pêche) nous offrira l’occasion de mettre en place une Nouvelle politique agricole (Npa) qui garantisse la coexistence de plusieurs systèmes de production, notamment les besoins et préoccupations de l’agriculture familiale rurale, ceux de la petite et moyenne entreprise agricole urbaine, ceux de l’agrobusiness mais aussi, dotée d’un mécanisme de commercialisation ouvert aux marchés national et mondial’’, a-t-il souligné.

Amacodou Diouf de proposer également un Fonds social de lutte contre les inégalités (Fsi) dont une des vocations sera d’améliorer la prise en charge des différents filets de protection sociale (Bourses familiales, Couverture maladie universelle, Carte d’égalité des chances, etc.). ‘’Il importe de souligner que l’accompagnement des Partenaires techniques et financiers (Ptf) dans le financement de l’accès aux services sociaux de base de nos populations ne saurait s’éterniser et notre pays peut gagner le pari de l’autofinancement en continu du bien-être social pour tous’’, a-t-il laissé entendre.

AWA FAYE

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