L’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a estimé qu’il existe chez les Sénégalais "un consensus tacite autour de la corruption", soulignant la nécessité de mettre en place des mécanismes de prévention pour décourager ces genres de pratique.

‘’Ce mal sévit dans toutes les sociétés humaines, mais chez nous, il y a un consensus tacite autour de la corruption’’, a notamment dit Boubacar Boris Diop dans un entretien paru lundi dans le quotidien sénégalais La Tribune.

‘’N’oublions non plus de faire notre mea culpa : sur le sujet précis de la corruption, nos dirigeants nous ressemblent beaucoup, arrêtons de nous raconter des histoires (…) le fait que le président [de la République, Macky Sall] soit exemplaire ou non ne change rien à l’affaire’’, a analysé le journaliste-écrivain.

Le plus important, selon lui, c’est de mettre en place des mécanismes de prévention efficaces en vue de décourager tout sentiment d’impunité chez ceux qui se laissent aller à certaines pratiques.

D’où l’importance, selon l’écrivain sénégalais, de poursuivre les audits lancés par les nouvelles autorités. ‘’Il faut que le Sénégal tout entier se mobilise pour les audits, parce que techniquement c’est possible’’, a-t-il laissé entendre.

‘’Dans certains cas, les sommes détournées sont colossales et le pays en a grand besoin. Il faut se concentrer sur la récupération de cet argent où qu’il ait été planqué dans le monde’’, a martelé Boubacar Boris Diop, s'interrogeant sur les moyens du président de la République à aller au bout des audits.

‘’Je me demande si Macky Sall a les moyens de mener à bien les audits. Des gens évoluant à la périphérie de son régime se sont grassement servis. Le président lui-même est un pur produit du système de Wade’’, a relevé M. Diop.

APS