Publié le 28 May 2014 - 15:12
GRÈVE DES BOULANGERS DE MBOUR

Les populations s'adaptent et font des heureux 

 

Les boulangers de Mbour veulent une baisse de 10 F au lieu de 25 sur la baguette, en avançant l'argument du prix du sac de farine diminué de 2000 F. Après l'échec de la rencontre avec le gouverneur de la région, ils ont décrété un mot d’ordre de 48h de grève renouvelable, contraignant les populations à changer leurs habitudes. Elles ont donc dû chercher des alternatives pour sacrifier au petit-déjeuner. Les Mbourois se sont rabattus sur le pain local (tapalapa) et les beignets.
 
Dans les garrottes et autres points de vente, les marchands se sont frotté les mains. C'est le cas de la dame Astou Ndiaye, la cinquantaine, qui tient un petit commerce au terminus des taxis clandos de la commune. Sa recette quotidienne a triplé. «En temps normal, je vends un kilogramme de beignets. Il est presque 10h et j’ai déjà vendu 3 kilogrammes», se réjouit-elle. 
 
''Nous prions Dieu que la grève des boulangers continue, afin...''
 
Même constat chez les vendeurs de pain local qui se sont aussi frotté les mains. À 10h, il était quasiment impossible de trouver la marchandise. Ousmane Diallo, un carton vide  dans les mains, a le sourire. Il a écoulé sa marchandise en un temps record. ''Nous prions Dieu que la grève des boulangers continue, afin que nous (vendeurs de tapalapa) aussi, nous puissions écouler notre produit''.
 
Très conscient de cette concurrence, Ousmane Guèye, le représentant de la fédération nationale des boulangers, section Mbour, a dénoncé la vente des ''tapalapa'' et indexé l’État. ''Nous (boulangers) avons beau dénoncer cette concurrence déloyale, l’État n’a pris aucune mesure. Nous payons des taxes contrairement à eux (vendeurs de tapalapa)».
 
Son camarade syndicaliste, Abdou Aziz Fall, a poussé le bouchon plus loin, en évoquant des problèmes de santé liés à la consommation du ''tapalapa''. ''Allez demander à n’importe quel médecin : la consommation du 'tapalapa' entraîne des problèmes de digestion. Au minimum, il faut deux cents degrés pour fabriquer du pain''.
 
André BAKHOUM (Mbour)

 

Section: