Publié le 23 Feb 2012 - 11:41
GRENADES JETÉES DANS LA ZAWIYA EL HADJI MALICK SY

Les petits-fils exigent des excuses de Wade et la démission d'Ousmane Ngom

Réuni pour une conférence de presse, hier, dans la demeure du défunt khalife Abdoul Aziz Sy Dabakh à la Médina, à Dakar, un collectif des petit-fils du propagateur du Tidianisme au Sénégal demande des excuses publiques à Abdoulaye Wade, et à Ousmane Ngom de quitter ses fonctions. Le ministre de l'Intérieur est rendu coupable de la profanation de la Zawiya (mosquée) dont Maodo Malick est le parrain lorsque des policiers à la poursuite de manifestants contre la candidature de Me Wade y ont balancé des grenades lacrymogènes vendredi dernier. L'acte avait choqué Tivaouane, siège du Tidianisme sénégalais. S'y étant rendu pour éteindre le feu au plus vite, Ousmane Ngom a échappé à un lynchage.

 

Après une large et profonde concertation avec la hiérarchie de la famille religieuse ces deux derniers jours, les petits-fils de Maodo estiment ''faibles'' les arguments avancés par Ousmane Ngom de qui «relèvent les auteurs de l'acte ignoble.» Contre ces derniers, les descendants d'El Hadji Malick Sy réclament également ''l'application de sanctions exemplaires.» Le collectif appelle ''tous les acteurs politiques sans distinction à rechercher le retour à un climat de sérénité et de dialogue afin de traverser paisiblement les importantes échéances à venir''.

 

Pour ce collectif des petits-fils de Maodo Malick Sy, cet acte est impardonnable car il est survenu au moment où ''la communauté tidiane s'apprêtait à sacrifier à la traditionnelle Hadaratoul djoumat'' (moment d'évocation du nom de Dieu tous les vendredis). ''Depuis 2000, les lieux de culte cristallisant la foi des fidèles sont de manière récurrente et systématiquement profanés'', dénonce la déclaration du collectif lue par Serigne Habib Sy, petit-frère de Mansour Sy Djamil. ''La Cathédrale de Dakar en 2006, la Grande Mosquée de Dakar en 2008 et pour finir la Zawiya'', a-t-il cité comme exemples. Serigne Habib relève ''la fatale coïncidence que toutes ces forfaitures du pouvoir libéral se déroulent toujours un vendredi saint''.

 

Selon Maodo Sy, fils de Mbaye Sy Mansour, l'attaque de la Zawiya ''est plus qu'une profanation, plus qu'un sacrilège et plus qu'un blasphème''. Mais, dit-il, ''nous n'avons pas le pouvoir de nous venger, nous n'osons pas le faire parce que nous avons la force de Dieu ; la seule solution est de nous retrancher dans notre dignité blessée, notre honneur profané''.

 

 

CELLULE ZAWIYA TIJANIYA

''Non à l'instrumentalisation de la confrérie''

 

La profanation de la Zawiya El Hadj Malick Sy, vendredi dernier, et ses développements provoquent encore des réactions. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, la Cellule de la Zawiya tidiane a dénoncé ''l’accueil et les interprétations fallacieuses suscitées par les actes posés par le porte-parole de la famille de El Hadj Malick SY, en l’occurrence Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, mais aussi sur les phénomènes d’amplification et d’instrumentalisation de cette bavure orchestrée par des groupes incontrôlés qui ont décidé de se servir du culte et de ses espaces pour nourrir d’autres desseins que la défense de la Tariqa tidiane''. Selon son coordonnateur, la Cellule tient à défendre avec vigueur le porte-parole de la famille de Maodo, Abdoul Aziz Sy Al Amine, en expliquant son geste à l'endroit des jeunes de Tivaouane lors de la visite d'Ousmane Ngom, par ''une posture républicaine, constructive et responsable puisque ne voulant pas verser dans l’excès et la surenchère si facile dans ce genre de situation''. Selon la Zawiya, il n'y a pas mieux que Al Amine ''pour défendre la confrérie tidiane ; nul n’est mieux armé que lui. Il l’a démontré à plusieurs reprises. Interrogez l’histoire'', lit-on dans ledit communiqué.

 

En outre, la Cellule de la Zawiya tidiane estime que les conditions dans lesquelles les jeunes ont fait la Hadra vendredi dernier, après la bavure, ont choqué la cellule, qui y voit une ''seconde profanation''. La ''troisième profanation'' étant ''l’exploitation politique qui en a été faite après et qui a conduit aux violents affrontements du dimanche devant la même Zawiya.''

 

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