Publié le 29 Jan 2014 - 23:25
GREVE DE 48 HEURES AU CROUS–SAINT-LOUIS

Les travailleurs réclament un «gestionnaire», pas un «parolier»

 

Tout le social de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis était au ralenti hier et l'est pour aujourd'hui, après les 48 heures de grève décrétées par l’intersyndicale du Centre des œuvres universitaires (Crous). C'était au terme d'un sit-in suivi d’une assemblée générale devant la direction. L’intersyndicale qui a décidé d’aller en guerre contre Birame Ndeck Ndiaye, directeur du CROUS dénonce la gestion administrative et financière «inédite» de ce dernier.

Le diagnostic des syndicalistes est impitoyable contre le responsable socialiste. «Il est incompétent, inexpérimenté et incapable de gérer cet établissement public. C'est pourquoi nous réclamons le retour d’un administrateur civil aux affaires en lieu et place d'un parolier», a dit Birima Ndiaye, secrétaire général de l’intersyndicale et secrétaire général adjoint de la CNTS.

A l’en croire, le directeur au lieu de statuer sur les doléances qui lui ont été soumises, fait de la démagogie en affirmant que les syndicalistes demandent de l’argent. «C’est faux et en plus il ment», a répliqué le leader syndical.

Devant un parterre de travailleurs acquis à ses positions, il a indiqué que «aujourd’hui rien ne marche au Crous, l’institution est bloquée depuis son arrivée. Il a diminué tous les comptes pour augmenter son propre salaire de manière faramineuse, ce que le conseil d’administration lui a refusé.»

D’ailleurs, «c’est la raison principale de son désaccord avec l’Agent comptable particulier», soutient-t-il. Se réclamant autant socialiste que son adversaire directeur, le syndicaliste s'est voulu clair sur la nature de la bataille ainsi menée. «Le Crous est une propriété publique», martèle le patron de l’intersyndicale.

Son adjoint Masseck Ngom, à la suite, a accusé le directeur du Crous d'avoir bafoué l’organigramme de l'institution pour «instaurer une gestion solitaire avec ses 14 agents», «tous promus au rang de cadre avec des salaires injustifiés au détriment des chefs de services.» Pire, il est aussi accusé d'avoir retardé volontairement toutes les procédures d’attribution de marchés publics depuis plus d’un an pour maintenir la gestion de la restauration en régie.

Ce mercredi, l'intersyndicale croise les bras, comme hier. «Il joue au plus malin en prônant de rupture. Je dis qu’en venant au Crous, il était au chômage», soutient Masseck Ngom. Les grévistes menacent d’élargir le désordre au rectorat si le directeur ne vient pas à la table de négociations.

Fara Sylla (Correspondant, Saint-Louis)

 

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